"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Les enfants Haynes et leurs conjoints sont réunis autour d'Elizabeth, matriarche hiératique. En apparence, la dynastie incarne la parfaite success story américaine. Mais à vouloir se conformer à cette image de réussite, ils se sont enfermés dans des rôles de composition. Combien de temps pourront-ils encore taire leurs mensonges et leurs trahisons sans en payer le prix ? Accepteront-ils de tomber les masques alors qu'une nouvelle tragédie les frappe ?
Fil tendu au-dessus du drame, Noyade est un habile jeu de construction qui nous mène de fausses pistes en douloureuses révélations. Derrière la respectabilité et la fortune, des vérités inavouables, réveillées par une onde de choc, émergent et bousculent un équilibre factice. En poussant la porte des Haynes, on pénètre dans le coeur palpitant d'une famille au bord de l'implosion.
Cinquième lecture dans le cadre du Grand Prix des Lecteurs @editions_pocket
Et bien malheureusement, ça a été un flop chez moi.
Ou un plouf pour jouer sur les mots.
J’ai été assez surprise par l’écriture, qui m’a perdu à plusieurs reprises.
Forcément étudier la psychologie de tous les membres de la famille sur à peine plus de 200 pages, c’est assez dense.
Ça amène aussi beaucoup de saut dans le temps pas toujours clair à la lecture.
C’est principalement ce qui m’a dérangé et compliqué ma lecture.
De plus je m’attendais à ce qu’on aborde un peu plus le sujet principal, qui était pour moi la noyade du petit garçon.
Finalement, cet événement est relativement absent de l’histoire.
Une histoire qui n’a pas pris avec moi, mais je vous laisse vous faire votre propre avis !
Je sais que certain(e)s l’ont énormément aimé !
Lors d'un barbecue rassemblant le clan Haynes autour de la veuve et patriarche, l'équilibre entre exquises apparences et vieux démons est précaire. Lorsque la vigilance se fragilise et que le vernis craquèle, c'est tout un équilibre qui est menacé. Le drame surgit, et beaucoup y voient, sinon un signe, du moins une expiation...
Nous explorons ici les faux-semblants d'une famille aisée américaine, habitée par ses imperfections. L'écriture habile de Céline Spierer distille les caractères et les interactions.
Les secrets insufflent une dictature de convenance, où chacun s'attache à ce qui le définit tout en s'attardant sur ses manques, en idéalisant l'autre. Les non-dits et les refus en bloc génèrent des addictions, des psychoses, allant des évitements aux fuites en avant.
L'intime ici sonne comme une insulte, et on enjoint à la sacro-sainte pudeur, garante d'une prétendue réputation. Les pièces rapportées deviennent les témoins malgré eux des failles savamment construites et perpétrées. Si les faux pas ne nous surprennent pas vraiment, l'imbrication des éléments nous captive. Je me suis rangée du côté de Rose et Winston, qui paient le prix fort de leurs refoulements et de leur culpabilité. J'ai eu du mal à trouver des circonstances atténuantes à Elizabeth, qui, en ne libérant pas la parole, n'a pas su protéger ses filles.
Sean s'éloigne de la civière où repose Thomas, pensant : "Ce genre d'accident n'arrive pas à des familles comme la nôtre. Pas dans un quartier comme celui-ci. Pas en présence de neuf adultes responsables." Cette pensée résume l'effarement qui saisit la famille face à un événement inattendu, soulignant la fragilité des certitudes et des apparences.
Malgré tout, des moments de confessions complices m'ont émue et réconciliée avec ces écorchés vifs que la vie n'a pas épargnés. Plongez dans un huis-clos familial ciselé, qui pointe du doigt les consciences et les responsabilités.
Toujours dans le cadre de ma participation au jury pour le Grand Prix des Lecteurs Pocket 2024, je viens de découvrir un nouveau roman paru l’an dernier chez Héloïse d’Ormesson : "Noyade" de Céline Spierer. Et j’avoue que, malgré le premier chapitre plutôt violent pour la personne atteinte d’aquaphobie que je suis, j’ai beaucoup aimé.
C’est samedi, il fait beau et c’est barbecue chez Elisabeth. Ses quatre enfants – les garçons Sean et Winston et les filles Jacquelyn et Rose – ainsi que leurs conjoints et enfants doivent s’y retrouver. Et comme d’habitude, c’est Jacquelyn qui a tout orchestré. A y regarder de loin, la famille est parfaite, typique des familles américaines qui ont réussi : bonnes situations, belle maison, et, apparemment la joie de vivre. Oui, mais voilà, lorsqu’on s’approche, lorsque l’on observe avec attention chacun des protagonistes, lorsque l’on écoute subrepticement leurs propos, on s’aperçoit très vite que tout est leurre.
Céline Spierer a parfaitement réussi cette étude familiale traitée telle une tragédie classique et ses trois unités, et, à travers elle, celle de la société. Une société sûre d’elle et certaine que rien ne peut lui arriver. Et pourtant… attendons la suite. Elle utilise une écriture simple, limpide, fluide. La lecture est aisée qui, une fois commencée ne peut s’arrêter. Entre présent et passé, on apprend tout de la face cachée des uns et des autres, des traumatismes, des craintes et des malheurs qui ont ponctué leur vie. La construction est parfaite qui décortique les moments importants, revient en arrière, et pousse à réfléchir et comprendre. Le tout est empli d’une extrême pudeur et de beaucoup de délicatesse.
Un roman qui ménage le suspense jusqu’à la fin, une histoire salée saupoudrée de quelques grains de sucre, un moment de lecture particulièrement passionnant et…parce que j’aime beaucoup les expressions suisses romandes, le plaisir de découvrir cette phrase : "Elle l’avait alors entraînée dans la salle de bains attenante, avec sa baignoire sur pieds et ses murs de catelle pêche."
"Noyade", un plaisir inattendu, émouvant et touchant.
https://memo-emoi.fr
J'avais lu le précédent livre de l'auteure et j'avais beaucoup aimé, j'étais donc contente de la retrouver dans cette sélection pour le Prix des lecteurs Pocket.
Le genre est ici très différent et même l'écriture, ce qui explique peut-être en partie que je n'ai pas réellement accroché à cette histoire...
L'histoire se déroule lors du barbecue familial annuel ou un drame va se passer. Tout au long du roman on alterne avec les différents membres de cette famille ce qui nous permet de découvrir leur histoire propre et les relations compliquées qu'ils peuvent entretenir les uns envers les autres.
Le problème c'est qu'il y a beaucoup de membres dans cette famille et que le livre est assez petit... Ainsi j'ai eu plus le sentiment de visualiser la bande-annonce d'une série, avec une présentation rapide des personnages. De plus le drame évoqué au début est presque oublié au moment ou on revient dessus.
Je sors donc assez frustrée de cette lecture car selon moi il y avait du potentiel mais il m'a manqué une certaine densité.
"Noyade" ou "Petits mensonges, trahisons et conséquences".
Il ne m'aura fallu que quelques pages pour être complètement accrochée par l'histoire de la famille Haynes. Une famille aisée qui se retrouve autour d'un brunch dans la maison d'enfance où règne encore toute puissante leur mère Elizabeth. Ses quatre enfants en couple avec pour certains leurs enfants, une dynastie américaine qui joue beaucoup sur les apparences. On explore avec délice les secrets de famille et les non-dits. Chacun des protagonistes trimballe de lourdes valises qui ne demande qu'à exploser. Un moment d'inattention et Thomas, le plus petit des Haynes justifie à lui seul le titre du livre. La construction du roman est fabuleuse, dès les premières lignes le drame est annoncé. En partant de ce moment on remonte le temps pour voir défiler une galerie de portrait ou le faux semblant s'efface petit à petit pour faire la lumière sur le cœur des Haynes. Il y a aussi plusieurs fantômes, comme le père défunt, ou l'oncle absent qui ont joué un rôle important dans leur construction. La différence de personnalité qui s'exerce entre frères et sœurs, leur psychologie ne peut que passionner tant elle est révélatrice de leur vulnérabilité à tous. Une étude de caractère fort bien menée. On tourne les pages et chaque révélation vient nous percuter, l'atmosphère se fait de plus en plus lourde. On a accès aux souvenirs d'enfance des protagonistes, à leur jardin secret, c'est touchant, parfois éprouvant. Il suffit de gratter un peu du vernis social pour voir apparaître les fractures et les cicatrices. Un huis clos familial, trois générations côte à côte, viennent se livrer avec pudeur. Avec la matriarche on monte d'un cran dans la psychogénéalogie. Vous l’aurez compris j'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette comédie humaine à tout point de vu, pour le meilleur comme pour le pire. Bonne lecture.
Ce roman nous offre une plongée intime dans l'univers d'une famille aux multiples secrets.
La matriarche, Elizabeth Haynes dirige sa famille d'une main de fer.
Les enfants Haynes ont dû s'enfermer dans des rôles prédéfinis et garder le silence pendant de nombreuses années.
Lorsqu'une nouvelle tragédie frappe la famille, les masques tombent.
Noyade, est un roman énigmatique qui interroge sur la difficulté d'être soi-même et de s'affirmer au-delà des apparences et nous amène à nous questionner sur les relations entre les membres d'une même famille.
L'autrice nous offre une fenêtre sur les mille et une facettes d'une famille bien sous tous rapports mais cachant des événements gravissimes et lourds de conséquences.
Je n'en dirai pas plus pour ne pas spolier l'histoire.
La tension monte lentement et l'atmosphère devient de plus en plus oppressante, créant un huis clos prenant.
Un récit intimiste et élégant qui interroge les relations au sein d'une famille et la difficulté d'être soi-même au-delà des apparences.
Une lecture parfaite pour tous ceux qui aiment les récits de famille dont l'intrigue se met très lentement en place.
Peu de rythme mais beaucoup de subtilité.
Un roman à découvrir. https://leslecturesdeclaudia.blogspot.com/2023/04/noyade.html
En cette journée ensoleillée, les quatre enfants Haynes sont réunis avec leurs conjoints et leurs propres enfants chez leur mère, Elizabeth. Une image parfaite d’une famille américaine idéale où chacun joue son rôle à la perfection et où rien, jamais, ne déborde. Mais parfois, une infime fissure fragilise l’édifice et fait tout basculer, même dans les familles parfaites. Alors les vrais visages apparaissent, les personnalités se révèlent avec leurs failles et leurs secrets.
Céline Spierer nous entraine ici dans un huis clos familial où chacun des membres a des secrets et où les relations reposent sur un fragile équilibre que la moindre étincelle peut faire vaciller.
Par d’habiles retours en arrière, l’auteure nous plonge tour à tour dans l’intimité de chacun de ses personnages, mettant au jour les zones d’ombre de cette famille entachée par de nombreux secrets qui, au fil du temps, ont faussé leurs rapports.
Céline Spierer n’a pas le mordant d’un Richard Ford ou la finesse d’analyse d’un Jonathan Franzen, deux maîtres dans l’art d’ausculter les rapports familiaux et la société américaine, mais l’ensemble se lit avec plaisir et facilité.
Les personnages sont attachants et même si les situations et rebondissements sont parfois prévisibles, l’auteure parvient à maintenir l’intérêt de son lecteur tout au long du récit par une approche psychologique qui interroge sur la difficulté d’être soi-même au sein d’une structure qui a distribué les rôles dès l’enfance.
C’est un roman très intimiste mais qui, par le prisme du noyau familial, interroge plus largement sur les masques que l’on porte en société, sur les personnalités que l’on endosse pour être conformes à ce que les autres attendent de nous ou sur notre capacité à enfermer de lourds secrets pour ne pas faire de vagues. Un second roman à découvrir et une auteure à suivre.
Ce roman n’est pas l’histoire d’une noyade mais celle d’un naufrage. Car c’est bien au naufrage de la famille Haynes auquel on assiste, dans ce huis clos aux allures de pièce de théâtre.
C’est Elizabeth, la mère veuve vivant dans l’ombre du père défunt, qui reçoit dans la maison familiale, ses quatre enfants, leurs conjoints et leurs enfants pour l'incontournable barbecue annuel.
Dans ce quartier résidentiel de New-York, chacun de ces couples vit aisément, à la hauteur de l’image de la grande bourgeoisie qu’à véhiculé le père durant toute leur vie, avec « l’argent, le prestige, le pouvoir, au cœur de leurs préoccupations ».
Mais, tutoyant la cinquantaine, les enfants de cette fratrie véhiculent tant de remords, de secrets voire de traumatismes, que ce repas va s’avérer être celui de trop, dans lequel le poids du passé va faire craquer la carapace laborieusement construite par chacun.
Céline Spierer raconte avec brio cette histoire familiale, mêlant savamment le passé et le présent, pour nous révéler progressivement un florilège de non-dits qui, durant des années, a permis de passer sous silence des incestes, des spoliations, des adultères et même des meurtres.
Le petit Thomas, innocence victime de la trop grande assurance de cette famille, va tristement illustrer les remarques telles que « Il fallait bien qu’ils payent un jour leur présomption, cette arrogance des riches à se croire immunisés contre le danger ». Mais face au drame, on réalise avant tout qu’aucune façade, si bien brillante soit-elle, ne protège de la vraie vie et de ses risques.
Un roman intimiste et humain qui dénonce une classe sociale de la réussite et des apparences dont l’éthique ne s’embarrasse pas des valeurs morales sans lesquelles les individus seraient tout bonnement livrés à la loi du plus fort.
Très bien construit, ce deuxième roman de Céline Spierer est pour moi avant tout, une captivante étude de société.
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