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Plus d'un siècle les sépare, mais leurs histoires sont liées à jamais. Anna, jeune aristocrate russe, rebelle, souffre du peu d'amour que sa famille lui témoigne. Quand, en mars 1881, elle prend le train à Nice pour regagner Saint-Pétersbourg, elle rêve de retrouver Dimitri, le jeune officier dont elle est éprise. En mars 2012, Irina prend le Riviera Express, en sens inverse, pour fuir un destin misérable. Sur la Côte d'Azur l'attend Enzo, un jeune banquier rencontré par Internet. Deux huis clos où les passions vont s'exacerber et remettre en cause les projets de chacune...
J’aime ces auteurs, pas si nombreux, qui ne déçoivent jamais.
Qui sont de vrais écrivains.
Dans l’intrigue, dans le style, dans la construction du récit…..
Qui entraînent le lecteur dans la fiction, dans le rêve, dans l’imaginaire….
Gaëlle Josse est de ceux-là.
Chacun de ses livres est une nouvelle aventure.
Dans Noces de neige, on a même deux aventures.
Celle d’Anna qui, en 1881, prend le train de Nice à Saint-Pétersbourg.
Celle d’Irina qui, en 2012, prend le train de Saint-Pétersbourg à Nice.
Quatre jours de voyage.
Quel rapport entre ces deux jeunes filles ?
Il faudra vraiment attendre le tout dernier chapitre pour le savoir.
C’est prenant, dépaysant.
Des heures de lecture comme on en redemande.
elle nous entraine dans l’univers clos d‘un train pour ce troisième roman avec sa délicatesse habituelle.
Elles sont des centaines à rêver d'une autre vie. Mais pour Irina, rêver ne suffit pas. De Moscou, le Riviera Express doit la conduire à Nice, jusqu'à Enzo. Elle est prête à saisir sa chance. N'importe quelle chance. Mais sait-on vraiment ce qui nous attend ? Irina n'a jamais entendu parler d'Anna Alexandrovna, jeune aristocrate russe, ni de son long voyage en train, en sens inverse, de la côte d'Azur à Saint-Pétersbourg, un huis clos où les événements tragiques se succèdent. Qui s'en souvient ? Un siècle les sépare, et pourtant leurs histoires sont liées à jamais.
Ne surtout pas en dire plus, le roman est tellement court ! j’ai beaucoup aimé ces portraits de femmes, ce parallèle à un siècle d‘écart, finalement, riche ou pauvre, laide ou belle, dans la Russie impériale en 1881 ou dans celle de Poutine en 2012, tous les rêves de jeunes femmes se ressemblent...Elles sont terriblement touchantes ces deux héroïnes ...
A plus d'un siècle d'écart, deux jeunes femmes prennent en main leur destin le temps d'un voyage dans le Riviera Express qui relie Nice à Moscou. En 1881, c'est Anna qui évoque la société aristocratique faite de conventions et d'apparences dans laquelle elle est née. Sa famille regagne Saint-Pétersbourg après un hiver passé sur la Riviera française. D'une lucidité amère, la jeune femme avoue son visage disgracieux, sa tournure grossière et sa passion pour Dimitri, l'un des gardes du tsar. La présence dans le même compartiment de la jolie Mathilde lui est un affront insoutenable. D'un geste prémédité, elle scelle son âme et son destin alors que l'Histoire, par un détour cruel dont elle n'est pas avare, donne à son acte la portée d'une tragédie dérisoire.
En 2012, c'est Irina qui, de Moscou, vient à Nice pour y rencontrer Enzo avec qui elle a noué contact par Internet. L'avenir lui semble plein de promesses avec ce jeune homme attentionné, prêt à lui offrir une vie meilleure en France. Mais Enzo est-il ce qu'il affirme être ? Irina va-t-elle rejoindre ces jeunes femmes emprisonnées dans des réseaux odieux ? Quelles conséquences aura sa rencontre avec Sergueï, le chef de train ? A l'heure du choix, comment être sûre de prendre la bonne décision ?
La grâce... c'est le mot qui semble le mieux caractériser ce roman de Gaëlle Josse. Grâce d'une écriture déliée qui, d'une manière aérienne, rend compte de la complexité des êtres et de leur fragilité face aux évènements qu'ils provoquent et subissent sans jamais les maîtriser complètement. Grâce d'une construction narrative qui maintient la sensibilité en éveil, comme affûtée par la narration. Grâce enfin de l'image de ce train qui superpose destinations et destinées, s'enfonçant dans les épaisseurs du temps pour y imprimer les traces de ce qui fut, entre mélancolie et espérance lucide. Splendide !
C'est le portrait, le destin croisé de deux femmes russes que nous brosse Gaëlle Josse. Deux femmes à deux époques différentes, deux femmes de conditions différentes présentées au cours d'un voyage. L'une rentre en Russie après six mois de villégiature dans la propriété de ses parents à Nice et l'autre se rend à Nice pour tenter d'échapper à sa condition.
Mars 1881, Anna jeune femme de l'aristocratie russe, est sur le chemin du retour après quelques mois passées en France dans la propriété familiale. Elle n'a qu'une hâte fuir cette France qu'elle hait, cette vie rythmée par les soirées, la superficialité, elle qui ne rêve que de chevauchées dans les grands espaces russes.
"Et les rires, tous les rires jusqu'au vertige, à l'étourdissement! Vient-on ici pour autre chose qu'un temps suspendu , factice, artificiel et irrésistible? Pour autre chose que les bons mots, les potins, la médisance qui suinte sous les plus charmants sourires, les plus exquis maquillages, sous les plus purs rangs de perles et les plus suaves des fleurs."
Durant ce long trajet entre Nice et Saint Pétersbourg Anna revient sur sa courte vie. Délaissée par sa mère, elle trouve un peu de réconfort auprès de son père lors de promenades dans la campagne russe, de parties de chasses. Elle se trouve laide, et n'a qu'une passion l'équitation où elle se fait une place dans ce monde d'hommes. Quand elle monte, elle est transfigurée, c'est d'ailleurs ce que lui dit Dimitri, un jeune homme de bonne famille comme elle. Jamais on ne lui a parlé comme ça. Elle veut épouser Dimitri. C'est aussi pour le retrouver qu'elle est est pressée de rentrer.
Mars 2012, Irina est en partance pour Nice. Jeune femme du peuple, elle va en France pour concrétiser un possible mariage avec Enzo, un jeune français qu'elle a rencontré sur un site spécialisé, proposant aux jeunes français des idylles russes. C'est suite à la fin de sa relation tumultueuse avec Mikhaïl, un jeune militaire revenu complètement traumatisé de la guerre en Tchétchénie, que sa meilleure amie Oksana lui a conseillé de s'inscrire sur un de ses sites où elle arnaque le gogo. Mais Irina n'est pas comme ça, elle veut croire qu'une histoire d'amour est possible.
"Enzo. Bien sûr Enzo, puisque depuis le départ Irina n'a d'autre but que de faire sa connaissance. Six mois de correspondance électronique assidue, de photos échangées et de versements bancaires. Les semaines qui s'annoncent vont être décisives. Retour définitif à Moscou, ou retour provisoire, mariage à Nice et débuts de la félicité éternelle. Pourquoi pas? C'est ce qu'elle se dit depuis tout ce temps : pourquoi pas? Il semble que des milliers d'hommes rêvent d'une grande histoire d'amour et d'un mariage avec une jeune russe."
Dans le train, Irina rencontre Sergueï, chef de bord du train. Consciencieux et suspicieux, il ne veut pas de scandale à bord de son train. Il tient à l'oeil cette belle jeune femme seule. Il lui adresse la parole pour la jauger et se rassurer. Il est inquiet pour la jeune femme qui semble perdue et sans ressource. Le lendemain matin il lui apporte tu thé et une corbeille de croissants. Les deux jeunes gens sont très vites attirés l'un par l 'autre. Un dilemme se pose à Irina : que choisir, la sécurité financière et un amour possible avec Enzo, ou l'amour passion immédiat avec Sergueï qui lui propose la vie avec lui.
L'auteure nous propose deux portraits croisés de femmes. Deux femmes attachantes avec leurs failles et leurs forces. Deux femmes que leurs milieux écrasent et qui veulent survivre, vivre. Deux caractères merveilleusement rendus par la plume précise, sensible, poétique de Gaëlle Josse. Une écriture rythmée, parfois ronronnante, parfois marquée par de brusques à coups, une écriture au rythme lancinant du voyage en train que font les deux femmes. Un pur régal.
Gaëlle Josse nous a précédemment enchantés avec "Les Heures Silencieuses", captivés avec "Nos vies désaccordées". Elle revient pour nous charmer avec "Noces de neige", court et intense récit ferroviaire...
C'est sous la forme d'un récit croisé que l'auteure nous invite à suivre, dans leur long voyage, deux jeunes femmes russes à deux époques différentes, l'une de Nice à Moscou, l'autre de Moscou à Nice, la première à la fin du XIXème siècle, la seconde en 2012.
Nous rencontrons tout d'abord Anna Alexandrovna, en 1881, à la gare de Nice. C'est une jeune adolescente issue de l'aristocratie russe. Comme beaucoup de nobles à l'époque, sa famille passe tous les hivers sur la Riviera et ne revient en Russie qu'au printemps. C'est accompagnés d'une armée de domestiques qu'ils s'installent dans les wagons première classe luxueuses du Nice-Moscou pour un long périple de plusieurs jours qui sera plus que mouvementé...
Deuxième chapitre, bond dans le temps et l'espace, voici Irina, jeune femme russe qui, rêvant d'une autre vie, a choisi de quitter Moscou définitivement. Elle entame donc le voyage en sens inverse, pour rejoindre à Nice Enzo, jeune français avec qui elle correspond depuis plusieurs mois via un site de rencontres sur Internet et qui lui a offert de s'installer en France avec elle. En prenant le train à Moscou, elle ignore encore à quel point ce voyage sera déterminant pour elle...
Un double récit, deux textes en écho, deux figures féminines alternées - l'une sur le retour, l'autre sur le départ - dont l'auteure relate ce mois de mars décisif à plus d'un siècle d'intervalle. Elle a choisi de laisser Anna s'exprimer par elle-même tandis que pour Irina, le point de vue omniscient est privilégié, comme si la jeune femme était suivi de loin par un observateur averti...
Deux aspirations différentes et pourtant si proches, emplies de désirs et de quête d'accomplissement pour ces deux femmes de milieux et d'époque éloignés, une même ambition universelle et intemporelle d'aimer et d'être aimée et de trouver le bonheur dans l'amour. Une trame en filigrane que l'on retrouve, me semble-t-il, à chacun des romans de Gaëlle Josse, mais qui ici paraît encore plus finement esquissée, et plus profondément orchestrée, la respiration est joliment maîtrisée, la plume est précise et juste, les résonances parfaites...
Les roulis assommants du train, l'enfermement dans des compartiments hors du temps où la promiscuité exacerbe les sentiments et les "pensées qui tournent dans (la) tête, comme des oiseaux énervés par le vent", créent une forme étrange d'intimité.
Il y a aussi quelque chose de théâtral dans ces pages, de la tragédie, du comédie et du geste. Sur des scènes à la fois ouvertes et closes se croisent des personnages, les temps se mêlent, s'emmêlent, et se joue pas moins que le drame ou le bonheur de leur vie, dans "la bulle trouble et troublante du voyage".
Au gré de la double traversée, le temps du voyage s'accorde avec celui de la narration, et la petite mélodie teintée de doux-amer prend de l'ampleur, se fait plus vibrante, plus tendue. Triomphent alors les mots du cœur, du corps puisqu'il est dit que "la vie est de sang, de chair, de sperme et de larmes, de trop de larmes, de trop de sang parfois"... L'écriture de Gaëlle Josse, quoique pleine de nuances et de subtilités, ne reste pas dans l'effleurement, à la surface des choses, elle va au plus profond, au touchant, au palpable, et nous atteint en plein cœur et en pleine âme.
Gaëlle Josse semble atteindre à chacun de ses romans un point d'aboutissement et pourtant, elle le dépasse à chaque livre. D'où leur vient ce charme, cette force narrative ? Il y a les contextes, si variés, les voix tellement expressives et singulières, ce réalisme pourtant teinté de poésie, et cette tension émotionnelle, évidemment, qui anime la plume à sa juste et pleine mesure.
"Noces de neige" est un court récit, dense, un peu à la façon d'un Stefan Zweig. Le rythme diffère de celui de "Nos vies désaccordées", s'accordant à celui du voyage en train, plus nerveux, plus lancinant, et le lecteur s'y accorde aussi, au fil des étape et des paysages, soumis aux secousses, gagné peu à peu lui aussi par la fébrilité, jusqu'aux dernières heures du voyage, jusqu'aux derniers mots du récit...
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