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Septembre 1884. Nézida est revenue à la Calade, dans ce hameau perché au-dessus de la vallée de Dieulefit, aux confins de la Provence et du Dauphiné.
Elle vient d'accoucher de son premier enfant, une fille. La vie aurait dû s'épanouir, elle la quitte, et la mort menace déjà l'enfant dans les langes.
La bise noire souffle sur ce coin de terre aride où s'accrochent depuis des siècles des familles de paysans et de manufacturiers protestants. Dans le silence épais des dernières heures, autour de la jeune femme très faible, se mettent à se souvenir et à parler tous ceux qui l'ont aimée, qui l'ont connue, sa mère, ses frères, sa belle-mère, les Soubeyran, Antonin son mari, son instituteur, et ses deux amies... À tous elle a imprimé la marque de la liberté, de la passion et de l'indépendance. Elle avait réussi à s'instruire et à enseigner, à quitter la ferme et ses travaux, elle avait attendu l'homme qui lui plaisait pour se marier, et choisi de vivre à la ville. Elle savait enfin qu'elle s'inscrirait dans une école pour devenir l'une des premières infirmières...
Rien n'aurait dû l'arrêter dans son émancipation.
Nézida est l'histoire de la jeune femme au prénom unique, née Cordeil, épouse Soubeyran. Elle a existé. Valérie Paturaud a retrouvé sa trace ténue, presque effacée, dans des archives familiales. Le roman toujours répare l'oubli, et l'injustice de l'oubli.
C’est le récit de vie de Nézida, une femme libre de la fin du XIXe siècle, née dans la vallée de Dieulefit perchée sur les hauts plateaux de la Drôme provençale.
Le récit d'une vie racontée par tous ceux qui ont côtoyé cette femme passionnée, issue d'une famille d'agriculteurs, et follement éprise d'instruction et d'émancipation.
Ce roman est un tableau du monde rural en terre drômoise, haut lieu du protestantisme et de la Résistance, et du monde ouvrier des manufactures textiles qui se développent dans la région en pleine révolution industrielle.
La personnalité de Nézida m'a séduite : une jeune femme instruite, libre, indépendante, volontaire qui désire aller vivre dans la grande ville de Lyon et qui fera tout pour réaliser son rêve, quitte à en payer de sa vie.
Ce premier roman de Valérie Paturaud est bouleversant et rend un magnifique hommage à une femme déterminée et attachante.
Nézida est née dans une famille de paysans en 1856 dans un petit village de la Drome.
Sa mère qui rêvait d'accoucher d'un garçon n'a accepté sa fille que par contrainte mais ne lui a jamais témoigné d'affection.
Nézida, petite fille, devait s'occuper de ses frères et de divers travaux ménagers ainsi que dans la ferme. celle-ci ne sentait bien que sur les genoux du grand'père à qui elle racontait les histoires lues dans les livres prêtés par la maitresse d'école et quand, la main dans la main , ils partaient dans la campagne.
Ses parents voulaient la marier au plus vite mais Nezida ne voulait pas de ces arrangements, elle voulait faire des études et quitter le village.
Têtue, elle a démontré à tout le village, aux commères qu'elle avait réussi sa vie en épousant un gars de la ville.
Mais la vie va t-elle la combler comme elle l'espérait ????
un très beau roman basé sur la vie d'une jeune fille qui voulait vivre et non végéter..
Vous connaissez ces romans qui ont la particularité que l'on se sente bien en les lisant ?
Nézida en fait partie.
Pourtant ce n'est pas joyeux.
Nézida va tenter de sortir de son milieu, d'échapper à son destin tracé d'épouse et de mère dans une ferme de la Drôme provençale.
Nézida se meurt et ses frères, son mari, ses amies, sa mère, son instituteur... la racontent.
Il y a un vent de liberté, de calme rébellion, d'envie de s'instruire, de besoin d'être utile.
L'écriture est posée et élégante.
Vraiment un très joli roman qui mérite d'être plus connu.
Un bonheur de lecture.
Si Gallmeister a fait des trappeurs et des forêts sa spécialité, il semblerait que Liana Lévi creuse son sillon dans les champs de patates car après Alto Braco, Nézida parle encore de terroirs et de généalogie. Cette boutade mise à part, Nézida est un beau roman sur le désir d’émancipation d’une femme en cette fin de dix-neuvième siècle qui se sédentarise et s’industrialise (belle description des soieries lyonnaises - p120-122). Les campagnes se dépeuplent, les enfants s’instruisent et pour les idées politiques, certains hommes sont prêts à mourir. Le progrès et la modernité, Nézida, tragique héroïne, les a ardemment souhaités - il y a une certaine ironie dans le fait qu’elle n’en disposera pas au moment le plus opportun. Pour raconter son histoire, Valérie Paturaud a choisi la formule du roman choral. Cela fonctionne à merveille parce que la vie de Nézida est subtilement déroulée à chacun des témoignages de celles et ceux qui l’ont croisée. L’écriture de Valérie Paturaud est gracieuse, efficace. Elle convient si bien aux mystères de la descendance, à la complicité des fratries, à l’incommunicabilité des sentiments.
Nézida, c’est comme avoir entre les mains une photo de famille et s’imaginer le destin de ceux qui la composent. A ce propos, petit regret, Je n’ai pas compris l’épilogue. Amis écrivains, arrêtez de nous dévoiler vos secrets de fabrication, ça gâche tout. Chère Valérie Paturaud, il suffisait de dire : « ce roman m’a été inspiré par la photo d’une certaine Nézida, dont le visage m’avait émue ».
Bilan :
C'est à partir d'une photographie portant la mention «Nézida Cordeil, 1856-1884» que Valérie Paturaud a construit la trame de son premier roman pour nous raconter la vie de cette féministe avant l’heure.
Il y a quelques années maintenant, Valérie Paturaud s’est installée à Dieulefit et s’est intéressée à l’histoire de sa ville et de sa nouvelle région. Elle a alors appris que coin de la Drôme était connu pour être haut lieu du protestantisme et de la Résistance. En cherchant à en savoir davantage, elle tombe un jour sur une photographie de femme portant la mention «Nézida Cordeil, 1856-1884». Intriguée par ce prénom peu usuel, elle est alors partie sur les traces de cette femme avant de choisir de la faire revivre dans son premier roman.
Elle nous entraîne dans la seconde moitié du XIXe siècle, du Second Empire aux débuts de la Troisième République dans ce coin de France où de nombreux Vaudois venus d’Italie ont trouvé refuge. La Drôme est alors le quatrième département le plus protestant de France et compte 26 pasteurs réformés. Et s’ils «prônaient davantage le réveil religieux que le combat politique», ils n’en instillaient pas moins dans l’esprit de leurs concitoyens de petites graines d’idées nouvelles. Il n’est de ce fait pas trop étonnant de voir Nézida s’interroger sur sa vie, son rôle et ses ambitions. Mais ne brûlons pas les étapes et revenons sur les jeunes années de cette femme étonnante. À l’image de sa fratrie et de ses amis, son destin semblait tout tracé. À Comps, dans son village natal, il fallait travailler la terre, essayer de trouver le meilleur parti, avoir des enfants et s’en occuper. Son père imagine par exemple qu’elle pourrait épouser son ami Isidore qui travaille au château, «cette imposante bâtisse qui dominait à la fois le village et ses habitants.» Si l‘idée ne semble pas lui déplaire à priori, elle a dans son caractère ce que certains voient comme un vilain défaut, une insatiable curiosité. Elle veut sans cesse apprendre et découvrir. Aussi décide-t-elle de seconder son Maître d’école après avoir très attentivement suivi ses leçons.
Et quand un jeune homme «venu de l’extérieur» tombe sous son charme, elle y voit le moyen de ses ambitions. Elle épousera André Delaitre et partira s’installer avec lui à Lyon. C’est dans une ville industrielle où les soieries vont connaître leur apogée qu’elle s’intéresse au prolétariat, qu’elle leur tend une main secourable, qu’elle veut ensuite aider en devenant infirmière, partageant ainsi le rêve de son amie Camille.
Si ce roman est réussi, c’est parce que Valérie Paturaud a choisi d’en faire un témoignage polyphonique, donnant tour à tour la parole aux différents acteurs (Voir la liste des personnages ci-dessous), à ses parents, à ses frères et sœurs. On a ainsi un panorama riche et vivant de la société et des opinions de l’époque. On peut aussi lire certains avis tranchés entre ceux qui voient dans cette femme courageuse et intrépide un exemple à suivre et ceux qui pensent que son ambition est démesurée et qu’elle déroge aux règles patriarcales et conjugales. Comme fort souvent, on imagine que la vérité se situe quelque part entre ces deux extrêmes. Que si elle ne s’était pas autant investie durant sa grossesse, elle aurait pu vivre un peu plus longtemps. Mais grâce à Valérie Paturaud, sans doute émue par son destin tragique, elle revit aujourd’hui.
Personnages principaux
Nézida Cordeil
Née le 18 novembre 1856 à Comps dans la Drôme.
Antonin Soubeyran
Né le 3 septembre 1853 à Dieulefit dans la Drôme.
Suzanne Cordeil
Mère de Nézida, née Gougne le 12 mai 1836 à Comps.
Pierre Cordeil
Père de Nézida, né le 12 février 1831 à Comps.
Paul Cordeil
Frère de Nézida, né le 19 septembre 1859 à Comps.
Jean-Louis Cordeil dit Léopold
Frère de Nézida, né le 10 mars 1862 à Comps.
Joséphine
Amie d’enfance de Nézida, née le 28 mars 1857 à Comps.
Jean-Antoine Barnier
Maître d’école de Nézida, né le 5 septembre 1820. Instituteur de 1841 à 1886, à Comps.
Ovide Soubeyran
Frère aîné d’Antonin, né le 11 avril 1851 à Dieulefit.
Henry Soubeyran
Frère puîné d’Antonin, né le 10 décembre 1855 à Dieulefit.
Louise Soubeyran
Mère d’Antonin, née Defaysse en 1816 à Dieulefit, épouse d’Antoine Soubeyran, son cousin germain.
Éliette
Garde-malade de Louise Soubeyran, née en 1861.
Camille Delaitre
Amie de Nézida, née le 30 janvier 1859 à Lyon.
André Delaitre
Mari de Camille, né le 20 février 1850 à Lyon.
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