Des lectures idéales pour votre été !
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Qui regarde qui ? ...Entre les statues de marbre et les tableaux de maîtres, les visiteurs du musée d'Orsay posent tantôt des yeux admiratifs, tantôt un regard perplexe sur les chefs-d'oeuvre qui bordent les allées. Ils échangent dans un murmure discret et continuent leur déambulation. Mais lorsque les portes du musée d'Orsay ferment et que la nuit tombe, les sculptures et les peintures quittent la pose, descendent de leur socle, s'animent, se détendent, se mettent à se raconter, s'interrogent ou commentent ce qu'elles ont pu voir ou entendre au cours de la journée. L'Olympia de Manet, qui en a peut-être assez de passer sa vie allongée, déserte sa couche ; les Raboteurs de parquet de Caillebotte, fatigués, délaissent les lattes du parquet ; et Héraclès se dirige, comme à son habitude, tout droit vers sa pièce favorite : les toilettes. Certains se retrouvent pour dresser un portrait peu flatteur des visiteurs indélicats ; d'autres, désabusés, s'assoient pour observer l'absurdité du monde à travers les vitraux de la grande horloge. D'autres encore accueillent les nouveaux venus, car les collections s'agrandissent ! Au petit matin, toutes les oeuvres regagnent leur socle ou leur cadre et reprennent la pose avant l'ouverture des portes. Un quotidien au musée où l'on découvre que tour à tour, les rôles s'inversent. Que peuvent bien penser de nous les peintures et les sculptures à force de nous observer et de nous écouter dans les couloirs et les salles d'un musée tout au long de la journée ?... Ce que de jour les « regardeurs » disent des regardés, et surtout ce que de nuit les regardés racontent des « regardeurs ». Le lecteur devient témoin et spectateur d'un quotidien aussi bien nocturne que diurne dans le musée.Fin observateur, Christophe Chabouté signe un album plein de poésie qui nous invite à réfléchir sur notre rapport à l'art, nos certitudes et à la manière dont nous percevons le monde. Se jouant des visiteurs mais jamais du lecteur, il laisse place à la contemplation avec humour et sensibilité.
Des lectures idéales pour votre été !
Nous, banlieusards et parisiens, amoureux de l’art, connaissons le Musée d’Orsay. Inauguré en 1987, ce Musée consacré aux œuvres du 19ème siècle a rencontré son public au-delà des espérances de ses concepteurs. Alors, au moment où l’on fête les 150 ans de l’impressionnisme, orchestré justement par le Musée d’Orsay sur toute la France, il semblait important de présenter ce magnifique roman graphique, Musée, de Christophe Chabouté.
Les millions de visiteurs annuels admirent les œuvres chacun à sa manière. Christophe Chabouté les dessine avec beaucoup de justesse. On s’y reconnaîtra à certains moments.
Seulement, le dessinateur imagine qu’à la nuit tombée, ce sont les personnages des tableaux et les statues qui se mettent à nous regarder. Olympia a quitté sa couche. Berthe Morisot séduit le visiteur du soir. Une statue grecque se découvre des problèmes d’identité. Du haut de l’horloge gigantesque, les différentes statues découvrent notre monde.
La confrontation regardeurs regardés est complètement savoureuse, jusqu’à ne plus savoir qui est qui. L’humour et la poésie sont omniprésents. De plus dans ce roman graphique, il y a très peu de textes mais le dessin en noir et blanc, délicat, est si explicite que la lecture est très agréable.
Gratifié du prix Alph Art d’Angoulême en 1999, Christophe Chabouté n’a cessé de se faire remarquer dans le monde de la bande dessinée. Ici, avec Musée, il confronte les visiteurs et les œuvres. Un beau livre à découvrir sans modération et à garder pour réviser ses classiques !
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2024/04/16/musee-christophe-chaboute/
Musée, Chabouté, Vents d’Ouest
Chabouté a planté ses crayons au Musée d’Orsay. Dans cet album, en noir et blanc, presque muet, il dessine les visiteurs, dans leurs approches différentes des œuvres, étonnées, scrutatrices, savantes voire pédantes, curieuses, survolées voire juste aperçues à travers un écran de portable, interrogatives, enjouées. De loin, de près, presque à les toucher sous l’œil des gardiens. Chabouté dessine des tronches, des attitudes, des manières de se tenir en regardant une œuvre, parfois en en mimétisme, et d’autres en opposition. Dans ses courts textes, il a su repérer ce qui se dit dans un musée, ce que l’on peut y entendre lorsque l’on s’y promène notamment accompagné d’enfants ou de jeunes qui n’ont pas forcément l’habitude d’y aller.
Et puis, il dessine les œuvres qui prennent vie dès les portes fermées, qui se haïssent ou s’aiment, qui colportent les cancans des visiteurs mais aussi des gardiens ou des autres œuvres. Un chien court toutes les nuits, l’ours blanc de Pompon se couche, fatigué, Les Raboteurs de parquet se font la malle, comme d’autres, mais celui-ci est l’un de mes tableaux préférés.
Bref, comme tout Chabouté, cet album, se lit, se relit et se re-relit, parce qu’il y a un détail qui a échappé, parce que le plaisir est toujours là même a près de multiples lectures et parce que c’est beau
En prime, il donne envie de retourner au Musée d’Orsay. Allez, prochaine montée à la Capitale, j’y vais...
Quel enchantement que cette galerie de visages, de peintures, de sculptures, de têtes pensantes et de corps vibrants.
L'auteur débute son "Musée" par ceux qui épient, contemplent, scrutent, jettent une petite œillade ou carrément un regard d'envie sans savoir que de l'autre côté, aussi, on dévisage, on écoute, on se questionne.
Les œuvres vivent le soir venu, le bal s'embrase, les langues se délient et les chamailles reprennent.
Le monde avance là où nos chefs d'œuvres restent figés dans une époque lointaine ou non, amenant celles-ci à se questionner sur toutes ces "petites" choses de notre quotidien.
Malgré tout, leurs vies continuent, émois, querelles et amitiés, Chabouté nous fait devenir complice de ce qui se trame dans le demi-sommeil du musée d'Orsay et c'est d'une grande intelligence.
Vous dire à quel point cette lecture m'a plu, ne lui rendrait pas justice, la vérité c'est que ce livre est lui aussi un chef-d'œuvre et, à ce compte, il vaut d'être épié, scruté, contemplé, qu'on lui jette une petite oeillade ou carrément un regard d'envie car "Musée" a trouvé sa juste place au milieu de ses splendeurs.
Lire du Chabouté c'est accepter un monde sans fioritures, c'est accepter la lumière dans le noir et l'ombre dans le blanc. Découvrir du Christophe Chabouté est toujours un plaisir sincère.
Un titre intrigant qui donne envie d'ouvrir cette bande dessinée.
On découvre à travers les coups de crayons l'envers du décor du musée d'Orsay, lorsque les visiteurs ont quitté les lieux.
Les oeuvres prennent vie, se déplacent, échanges entre elle sur ce qui c'est déroulé dans la journée, sur la bizarrerie des gens.
Le coupe de crayon, le noir et blanc font que l'on passe un super moment.
On espère réellement que la nuit au musé se déroule tel que décrit ici.
Comme pour nous apprendre la patience et la curiosité, Chabouté nous fait attendre la page 48 avant de glisser les premières répliques. Avant ça, on a d’abord affaire à une galerie de portraits silencieux : ceux des visiteurs du musée d’Orsay, mais aussi ceux des visités.
D’un côté, les sourcils froncés d’une vieille dame, les couettes étonnées d’une gamine, les bras croisés d’un homme en costume, le smartphone d’un étudiant, l’appareil photo d’un touriste. D’un autre, l’autoportrait de Van Gogh, La petite danseuse d’Edgar Degas, L’Origine du monde de Gustave Courbet.
Toute cette foule finit par s’agiter. Y compris les œuvres, tellement vraies qu’elles en deviennent vivantes. Car chaque nuit, les peintures, les statues, les nus, les bustes, les fresques s’animent, se baladent et se chamaillent dans les couloirs de l’ancienne gare. Se rencontrent et se racontent leur journée. Un peu comme nous, finalement.
Dans un noir et blanc franc, sans nuance de gris, Chabouté nous rappelle qu’un musée est toujours une histoire de rencontre. Il nous invite à épier les formes et les rondeurs des personnages, qu’ils soient dans un cadre
ou non. À nous émouvoir des détails des visages, en 2D ou en 3D.
À aimer les journées peuplées comme les ambiances nocturnes. À expérimenter le désordre joyeux malgré la rigueur architecturale d’un musée. À écouter les commentaires avisés des guides, les discussions anodines des visiteurs, mais aussi les silences contemplatifs des œuvres, qui elles aussi, peut-être, nous entendent.
Le jour,
Des visiteurs, impatients, intéressés (ou pas)..
Des mots, des regards, des avis, des photos...
Ils parlent d'Art et d'asperges... De parquet ou de moquette...
Seuls ou en groupe, avec ou sans portable. Parfois une seule toile peut créer le déclic quand le reste du temps les clics, les swips sont sur les réseaux...
Ils regardent ou écoutent.
La nuit,
L'effervescence n'est plus, le calme revient...
Quand il n'y a plus personne, les œuvres s'interrogent, les sculptures bougent et parlent. Les bustes commèrent, l'Ours blanc de François Pompon se repose, Narcisse, La Pensée, Charles Garnier et Persée observent le monde sans bouger. Berthe Morisot regarde par la fenêtre un homme et son chien avec une tendresse amoureuse...
~
Vous connaissez forcement Christophe Chabouté, et si ce n'est pas cas, venez le découvrir avec moi... Entrez, tournez les pages, mais pas trop vite, profitez de chaque noir, de chaque blanc, de chaque dialogue, de chaque silence. Prenez le temps comme si vous visitiez un musée mais pas n'importe lequel, le Musée d'Orsay. Tout est important dans ses livres, il n'y en a jamais trop, tout est juste, beau, bien pensé et bien dosé. Cet album m'a fait penser à la bd "Les tableaux de l’ombre" de Jean Dytar, même si l'approche est totalement différente.
~
Ce récit se déguste avec plusieurs sens. La vue bien entendu, mais aussi l'ouïe avec le bruit des pages quand les doigts glissent sur les planches ou qu'elles se tournent et pour finir l'odeur du livre à chaque mouvement... Si je devais faire un parallèle, je vous dirais : même si j'aime regarder les photos, les images derrière mon ordinateur, rien ne remplacera le plaisir et les sensations que je ressens quand je passe les portes d'un musée. Cette BD, elle-aussi, se ressent en l'ayant entre les mains, le plaisir n'est pas le même, sans aucune commune mesure (et je l'ai lue en premier en numérique)... Un très gros coup de cœur comme vous pouvez vous en douter.
Alerte pépite, coup de cœur !!!
J'ai A-DO-RÉ cette BD !
Elle nous emmène au musée d'Orsay, pour une visite extraordinaire en noir et blanc !
L'auteur croque avec tellement de réalisme et de souci du détail les visiteurs arpentant le musée, les œuvres, les espaces...
Il nous fait découvrir le musée à toutes les heures du jour et de la nuit ! Nuits pendant lesquelles il se passe des choses qu'on ne peut imaginer !
C'est beau, subtil, créatif, poétique et pas dénué d'humour !
Si vous aimez le musée d'Orsay un peu, beaucoup, passionnément, courez vous procurer cet album !
Si vous admirez Caillebotte, Monet, Maillol, Courbet et tous les autres, redécouvrez les sous la plume magique de Christophe Chabouté !
J'ai passé un merveilleux moment de lecture et d'observation, et j'ai très très envie de retourner à Orsay !
Chaque ouvrage de Chabouté est un plaisir des yeux par ses qualités de dessins et ses noirs & blancs au service d'histoires singulières.
La ballade que nous offre Chabouté se situe dans le musée d'Orsay ; de ces musées où on revient souvent ; en tout cas j'y reviens souvent, et pas que pour des expositions temporaires. C'est une immersion pour retrouver des œuvres qui donnent de nouvelles facettes à chacun de nos (mes) passages. Sans compter que le lieu est une invite à la déambulation.
C’est cette proximité entre les œuvres qui prennent vie (la nuit), entre les œuvres et les visiteurs du lieu dans ces regards croisés, aussi bien des visiteurs sur les œuvres, que des œuvres sur les visiteurs, sur l’extérieur la nuit et les observations, sur les modifications de la vie, sur la découverte des toilettes d’Orsay par Héraklès du sculpteur Bourdelle (tiens une résonnance avec Germaine Richier : cf la BD et l’exposition à Pompidou) qui laisse son arc le temps de ses sorties nocturnes, etc …
… des tranches de vies, comme ce monsieur observé par le portrait de « Berthe Morisset au bouquet de violette » peint par Manet, placé contre une fenêtre pour observer les abords du musée et guetter l’homme. Berthe le voit promener tous les soirs son chien avec sa collerette (donc malade) et un jour (un soir) il cesse de le promener et se retrouve seul. Un jour, le monsieur va venir dans le musée et dans sa déambulation va voir le portrait de Berthe. Il va manifestement être touché par ce portrait pour aller acheter la reproduction à la boutique. Petit exemple de planches qui parsèment l’ouvrage dans son foisonnement de moments de vies.
C’est aussi l’occasion de se moquer des pédants s’extasiant devant des œuvres …sans les regarder et les ressentir vraiment. De ceux qui vivent avec leur téléphone portable, … On pourrait écrire un livre sur « musée » de Chabouté ! D’autant qu’il est truffé de références, mais on peut le lire sans connaitre, ni être un visiteur d’Orsay
… mais Chabouté est un magicien et fait devenir chaque lecteur un visiteur d’Orsay, un visiteur du soir, et de certains de ses mystères … et lance un appel à aller « voir en vrai » ce magnifique lieu. Ce n’est pas pour rien que le Musée d’Orsay est coéditeur avec Vents d’Ouest.
Alors il faut se précipiter lire et surtout voir « Musée ».
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