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Mon petit

Couverture du livre « Mon petit » de Nadege Erika aux éditions Livres Agites
Résumé:

Belleville, dans les années 90 : chez Grand-Maman dans la cité HLM de la rue Piat, Naëlle porte des robes à col Claudine, apprend qu'il faut dire les intempéries et non un temps de merde, s'arrête tous les jours devant chez Mme Ah, qui expose des canards sans tête dans son restaurant... Voir plus

Belleville, dans les années 90 : chez Grand-Maman dans la cité HLM de la rue Piat, Naëlle porte des robes à col Claudine, apprend qu'il faut dire les intempéries et non un temps de merde, s'arrête tous les jours devant chez Mme Ah, qui expose des canards sans tête dans son restaurant chinois.



Porte de Montreuil : chez Jeanne, sa mère, infirmière, libre et bohème, abonnée aux huissiers, c'est diners Banania-biscottes, tourne-disque et les Jackson Five à fond.



Entre les deux, avec ses frères et soeurs, Naëlle fait la navette, grandit, pose des questions qui restent sans réponse, rencontre des hommes jamais comme il faut, tombe amoureuse de Gustave, de ses yeux verts et de ses nouvelles Nike, et devient mère à 19 ans.




Les éclats de rire et les silences sont toujours là. Le drame fait comme s'il attendait son heure...


Premier roman bouleversant, Mon petit nous entraîne dans les rues de Belleville, dans les pas frénétiques d'une jeune fille décidée à vivre plus tôt que les autres. Sans savoir que les lendemains, parfois, vous scient les jambes...

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Avis (11)

  • Ce roman est une claque tant il est bien écrit et les sujets abordés sont à la fois sociaux, économiques et intimes. L'autrice a une écriture directe : elle ne tourne pas autour du pot et montre la réalité sans fard.

    Naëlle est d'abord une jeune fille qui devient ensuite une jeune femme dans...
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    Ce roman est une claque tant il est bien écrit et les sujets abordés sont à la fois sociaux, économiques et intimes. L'autrice a une écriture directe : elle ne tourne pas autour du pot et montre la réalité sans fard.

    Naëlle est d'abord une jeune fille qui devient ensuite une jeune femme dans le Paris des années 90. Elle navigue entre deux foyers, celui de sa grand-mère (Grand-Maman) et celui de sa mère. Cette vie hybride et pas comme les autres n'est pas ressentie comme dysfonctionnelle par la petite fille et sa fratrie, car c'est leur normalité. En même temps, Grand-Maman s'assure du bien-être matériel et émotionnel de ses protégés. Les passages relatant ces moments sont teintés d'amour et d'insouciance, avec une petite touche de réalité qui s'insinue peu à peu dans l'esprit de la jeune fille. Notamment, elle ne connaît pas son père biologique mais en a-t-elle réellement besoin quand elle évolue dans un foyer (principal) aimant et où la vie est douce (d'un point de vue enfantin) ?

    Puis Naëlle grandit et, à l'adolescence, elle entre dans une rébellion propre à son âge, mais aussi à son milieu antagoniste. Elle rêve de liberté tout en aimant rester dans le milieu où elle est. En effet, vivre entre deux foyers apporte aussi son lot de questionnement et de différences d'éducation. Chez Grand-Maman, c'est l'ordre qui prime alors qu'avec leur mère, le mode de vie est un peu plus bohème. Son quartier puis Paris devient le cadre de ses découvertes et de son émancipation vis à vis de sa famille mais aussi, il marque le passage de l'enfance à l'adolescence.

    Ensuite, elle rencontre un jeune homme avec qui elle va s'installer. Avec lui, c'est une nouvelle réalité qui la frappe de plein fouet, celle de la différence de classes sociales. Je n'en dirai pas plus sur cette partie, mais elle reste la plus intéressante d'un point de vue psychologique et sociologique. C'est en tout cas cette partie de sa vie qui va la faire grandir d'un coup et lui faire prendre conscience du rôle assigné aux femmes et aux mères par la société.

    Ce roman traite également de la nostalgie et de la perception qu'on avait des choses à un moment donné et qui son révolues au moment où on le réalise. C'est aussi une réflexion sur l'évolution des quartiers (ici, le quartier de Belleville à Paris) et sur les changements socio-économiques de certains territoires qui s'embourgeoisent au détriment de la population locale.

    Pour un premier roman, Nadège Erika réussit avec brio à traiter de différents sujets qui sont à la fois propres à un personnage donné mais qui peuvent parler à n'importe quel lecteur. Elle arrive à poser les mots sur des expériences singulières et à en faire des thèmes universels.

    Si on devait résumer cette lecture, c'est un roman (fictionnel ?) qui mêle sociologie, rapports humains et universalité.

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  • Les autofictions se suivent et ne se ressemblent pas…Ces textes restent pour moi un mystère. Récits, témoignages, recueils de souvenirs, certains s’assument pour ce qu’ils sont, d’autres peinent à endosser le costume de « roman » sous lequel leur auteur ou autrice tentent de le proposer à la...
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    Les autofictions se suivent et ne se ressemblent pas…Ces textes restent pour moi un mystère. Récits, témoignages, recueils de souvenirs, certains s’assument pour ce qu’ils sont, d’autres peinent à endosser le costume de « roman » sous lequel leur auteur ou autrice tentent de le proposer à la lecture. Pour quelques-uns d’entre eux, cependant, le charme opère sans que l’on sache réellement pourquoi. L’histoire qu’ils racontent n’est ni plus gaie, ni plus grande, ni plus exceptionnelle que tant d’autres laborieusement soumises à notre bonne volonté de lecteurs et lectrices saturée de toutes les coutures de la misère du monde, mais ils parviennent à nous interpeller, à nous séduire, à nous toucher. Mon petit, le premier roman de Nadège Erika apparaissant dans la sélection des 68 Premières Fois de cette année est de ceux-là.
    Dans la vie de Naëlle et de ses frères et sœurs, il y a deux escaliers mais pas d’ascenseur social, deux mères (dont une grande) mais pas de père, deux quartiers, deux ambiances, Belleville, Ménilmontant et la Porte de Montreuil, de l’amour et beaucoup de silences. Et puis, un jour, il y a deux enfants…mais pas de répit pour la douleur qui, de génération en génération, semble attendre en embuscade les mères Courage comme les mères volages, dans cette famille où on assume de l’être, tôt et longtemps. C’est peut-être cela qui m’a touchée et convaincue dans ce premier roman de Nadège Erika. L’enthousiasme et la reconnaissance pour ces premières années, moitié racines et moitié ailes, le cri du cœur d’une Parisienne pour le quartier qui l’a vue grandir, le courage d’une toute petite maman pour accueillir ses deux tout-petits, la vaillance d’une femme amputée pour continuer à se tenir debout, et puis, pour partager tout cela, le travail réel, visible, porteur, d’une autrice en devenir, qui construit son histoire, qui la tient jusqu’au bout, qui sait choisir ses mots. Sauf quand la douleur est au-delà, sauf quand la colère est trop forte, parce qu’il y a des limites à ce qu’un être humain peut contenir. Aucun misérabilisme, cependant, dans la tonalité pleine d’énergie qui ne cherche ni la pitié ni les larmes, mais qui nous laisse la place pour nous tenir près d’elle, respectueusement, dans cet interstice qu’autorise le roman, à condition de se faire petit à son tour.

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  • « J'écris pour emballer mes tourments dans un corps de papier et mettre des mots sur une histoire qui en a manqué. Au même titre que d'autres fluides corporels, l'écriture, chez moi, est une sécrétion. »

    Naëlle, la narratrice, 45 ans, vient de quitter son travail de travailleuse sociale dans...
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    « J'écris pour emballer mes tourments dans un corps de papier et mettre des mots sur une histoire qui en a manqué. Au même titre que d'autres fluides corporels, l'écriture, chez moi, est une sécrétion. »

    Naëlle, la narratrice, 45 ans, vient de quitter son travail de travailleuse sociale dans un foyer d'accueil pour enfants, besoin d'écrire, raconter sa vie pour la raconter en face. Dans une urgence maîtrisée qui joue avec la pudeur, elle se livre sans réserve : sa fratrie de toutes les couleurs, tous de pères différents, tous déserteurs ; ses aller-retours entre Belleville et Montreuil, entre une mère débordée par sa vie amoureuse et une grand-mère jouant la maman bis, « deux ventricules d'un même coeur » ; son premier amour, sa grossesse précoce sa première expérience conjugale et maternelle.

    La première partie est remarquablement à hauteur de l'enfant et de la jeune fille qu'a été Naëlle. J'ai été immédiatement charmée par l'écriture affûtée et directe de Nadège Erika, son flow entre énergie et douceur, pleine d'humour aussi, enveloppe le récit d'une tonalité juste, un peu à la Renaud, qui dit à merveille l'insouciance désinvolte de la jeunesse. Les passages sur sa grand-maman compose un magnifique portrait de grand-mère, elle la bretonne rigide qui ne comprend pas sa fille toute blonde qui fait des gosses à la pelle dès ses seize ans avec des Noirs alors qu'il y a plein de Blancs disponibles, mais dont l'amour inouïe qu'elle porte à ses petits-enfants corrige naturellement son racisme initial.

    « Même si je n'ai plus le désir d'y vivre, même si j'ai oublié certains lieux et certains repères, même si le quartier a changé et a subi une gentrification de plus en plus marquée, Belleville, ça reste chez moi. Belleville, c'est à moi. Je pourrais me coucher là, par terre, et ne plus en bouger. Je ne sais pas si c'est la proximité avec l'enfance qui me procure cette sensation, mais dans ce quartier, j'ignore toute notion de temporalité.

    De Renaud, on passe à Modiano pour déambuler dans le Paris populaire de l'Est des années 1990 avant la gentrification. On parcourt les rues en pente de Belleville aux côtés de Naëlle, chaque lieu réveille un souvenir précis, géographie émouvante qui est au coeur du récit, un coeur palpitant. On a envie de parcourir toutes les rues décrites, mais en fermant les yeux pour faire disparaître les juice bars de bobos et leurs cheese-cakes au tofu, pour retrouver le pouls bellevillois et capter un peu de sa saveur d'antan.

    Au mitan, le récit prend une tournure tragique que je n'avais pas vu venir. Avec l'irruption d'un terrible drame qui bouscule tout sur son passage, l'écriture évolue et se fait cri pour mettre des mots sur les silences, sur l'absence de mots pour dire une telle descente aux enfers. Assurément un rempart à la douleur et à l'injustice, une façon de dire, d'énoncer et de réguler les coups durs de la vie, pour survivre.

    A chaque page, on sent l'engagement de l'autrice et l'intensité qui va avec. Mon petit est un roman politique qui parle l'air de rien de la France d'aujourd'hui et sur ce que c'est d'être une femme métisse née dans un milieu social populaire. Il est question de racisme, de mépris, domination et violence de classes avec la maltraitance institutionnelle qui peut en découler, de la précarité des vivants et des morts au confluent de ces luttes qui touchent les plus vulnérables de notre société. Jamais Nadège Erika, dont on sent qu'elle a mis beaucoup d'elle et de son intimité dans son texte, ne tombe dans un excès de larmoyant impudique.

    Sa sincérité touche direct jusqu'au dernier chapitre, bouleversant par la pureté de son propos, point final qui conclut avec force ce premier roman très convaincant : il donne un sens au parcours de la narratrice en sublimant la porosité entre son activité professionnelle et sa vie personnelle.

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  • Un livre que je n'avais pas envie d'ouvrir. Cette couverture colorée ne me disait rien, mais il était dans la sélection des 68 premières fois. J'allais donc devoir le lire, forcément.

    Une fois la première page lue, impossible de m'arrêter.
    Prise à la gorge, au cœur, à l'émotion, en lisant...
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    Un livre que je n'avais pas envie d'ouvrir. Cette couverture colorée ne me disait rien, mais il était dans la sélection des 68 premières fois. J'allais donc devoir le lire, forcément.

    Une fois la première page lue, impossible de m'arrêter.
    Prise à la gorge, au cœur, à l'émotion, en lisant ces lignes, en tournant les pages.

    Nana a poussé entre Belleville et la porte de Montreuil. Entre la vie de bohème et sans le sous chez Jeanne, sa mère, et celle plus rigoureuse et joyeuse malgré tout chez sa grand mère. Avec sa fratrie, quatre enfants, une mère, mais aucun père connu, même si chacun a eu un géniteur différent.

    Nana grandit et devient cette belle jeune femme attirée par Gustave, le beau blond, le beau gars que toutes aimeraient bien séduire. C'est elle qui remporte le gros lot, mais la fête n'aura qu'un temps.

    Et à dix-neuf ans, l'école est finie et la voilà enceinte puis maman. Des jumeaux prématurés, un père totalement absent. Un drame et toute une vie chamboulée, un avenir éteint, l'espoir et la joie qui s'effacent.

    Un premier roman magnifique qui dit l'enfance, les joies et les peines, la façon quasi irréelle qu'ont les enfants de s'adapter à tout ou presque
    La difficulté qu'il y a d'être femme. A vivre parfois sans amour, sans soutien, ou si peu. À grandir et évoluer malgré tout, malgré les douleurs les épreuves le deuil impossible et l'absence du tout petit.

    Je n'ai pas réussi à lâcher ce roman, émotion et surprise, tendresse et révolte, tant de sentiments diffus et intenses m'ont touchée au fur et à mesure de ma lecture.

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  • Dans les premières pages du livre de Nadège Erika "Mon petit", la narratrice Naëlle, une femme de quarante-cinq ans qui a démissionné de son poste dans la fonction publique revient dans le quartier de Belleville, un quartier aujourd'hui gentrifié et boboîsé. Naëlle y a vécu son enfance et son...
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    Dans les premières pages du livre de Nadège Erika "Mon petit", la narratrice Naëlle, une femme de quarante-cinq ans qui a démissionné de son poste dans la fonction publique revient dans le quartier de Belleville, un quartier aujourd'hui gentrifié et boboîsé. Naëlle y a vécu son enfance et son adolescence, avec son frère et ses deux soeurs de couleurs et pères différents. Les jours de la semaine, elle était chez Grand-Maman dans la cité HLM de la rue Piat alors que le weekend, elle allait chez sa mère Jeanne à la porte de Montreuil, une femme bohème et abonnée aux huissiers. Mère à l'âge de dix-neuf ans, Naëlle a vécu un drame terrible dont elle n'a jamais pu se remettre...

    "Mon petit" est un premier roman bouleversant, il est en grande partie autobiographique.
    Erika Nadège réussit par l'écriture à donner des mots à l'injustice, la colère et l'incompréhension de ses malheurs, elle donne la parole à ceux que l'on entend si peu, les pauvres et les invisibles de notre société, elle nous impose le respect et l'empathie pour ces femmes qui ne baissent pas la tête : Grand-Maman, Jeanne et Naëlle...

    "Mon petit" n'est cependant pas un livre triste.
    L'auteure-narratrice puisse sa force et sa joie dans sa rage de vivre.
    Bravo aussi à l'illustratrice Petra Eriksson qui a donné au livre une si belle couverture avec ses couleurs vives !

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  • Un premier roman qui plonge dans les XIXeme et XXeme arrondissement de Paris dans les années 90: Belleville, Ménilmontant, les Buttes Chaumont,…

    La narratrice démissionne du service médico-social de la ville de Paris car elle ne veut plus voir, ni savoir.
    Elle replonge dans son enfance...
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    Un premier roman qui plonge dans les XIXeme et XXeme arrondissement de Paris dans les années 90: Belleville, Ménilmontant, les Buttes Chaumont,…

    La narratrice démissionne du service médico-social de la ville de Paris car elle ne veut plus voir, ni savoir.
    Elle replonge dans son enfance partagée entre chez sa grand mère Rue Piat et le week-end chez sa mère Porte de Montreuil.
    Les fins de mois étaient difficiles chez ma grand mère, chez la mère c’est le mois qui l’était.
    C’est un livre sur les invisibles, les sans dents, la gentrification :
    « Elle (grand mère) disait toujours qu’à Belleville, les spéculateurs finiraient par expulser les familles les plus modestes et que les dealers feraient le reste » p.106
    Un livre sur le deuil d’une mère, sur celles qui passent leur vie a encaisser et que la vie casse, sur celles qui affronte tout grâce a l’aide des autres femmes de la famille, sur le racisme, sur les castes sociales,…
    C’est un condensé d’émotions, il est beau et douloureux à la fois.

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  • e livre est de ceux qui vous apprennent la résilience malgré les épreuves. Malgré une mère absente et un homme violent. Malgré le deuil et la souffrance. Malgré l'incompréhension et le mépris. Ce roman est une plongée dans la vie de Naëlle qui voit son quotidien bouleversé par l’arrivée de...
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    e livre est de ceux qui vous apprennent la résilience malgré les épreuves. Malgré une mère absente et un homme violent. Malgré le deuil et la souffrance. Malgré l'incompréhension et le mépris. Ce roman est une plongée dans la vie de Naëlle qui voit son quotidien bouleversé par l’arrivée de jumeaux à seulement 19 ans. Aujourd’hui, elle en a 45, et elle déambule dans son quartier de Belleville qu’elle ne reconnaît plus.

    Nadège Erika signe un premier roman bouleversant, où l’humanité nous transperce le cœur. L’histoire est dramatique, le destin tragique, mais jamais la plume ne le devient. L’héroïne fait preuve d’une force qu’elle puise dans sa rage de vivre.

    Lorsque la vie s’acharne contre vous, qu’elle vous défie de résister, il faut saisir la chance d’être heureux, justement parce que vous n’en avez aucune.

    @lecturesauhasard

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  • Entre l’escalier 12 et la rue Piat, Nana, qui évoque parfois la fleur des ruisseaux que fût l’héroïne de Zola, vit une jeunesse aussi agitée et désinvolte, tourmentée cependant par les réponses qui ne viennent pas. Dans sa famille, on ne dit pas les malheurs, qu’ils soient présents ou juste...
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    Entre l’escalier 12 et la rue Piat, Nana, qui évoque parfois la fleur des ruisseaux que fût l’héroïne de Zola, vit une jeunesse aussi agitée et désinvolte, tourmentée cependant par les réponses qui ne viennent pas. Dans sa famille, on ne dit pas les malheurs, qu’ils soient présents ou juste occupés dans les silences qui en disent long. L’adolescence sera brève, une grossesse inopinée à dix neuf ans cèlera le destin de la jeune femme.

    Dans ces lignes transparaissent l’amour inconditionnel pour ce quartier de Belleville, et surtout pour ce qu’il était avant que les bobos fassent surgir d’on ne sait où les kebabs à l’épeautre et à la betterave, et plus sérieusement rendent inaccessibles les prix des loyers.

    La suite des événements aurait-elle été différente si Grand maman n’avait pas été contrainte à s’expatrier à cent cinquante kilomètres de Paris ? Nul ne le sait et probablement non.

    Il y a beaucoup d’amour partagé au sein de cette famille qui ne coche pas les cases requises pour ne pas s’attirer d’ennuis administratifs de toutes sortes. La mère de Nana est un cas d’école.
    Un amour peu exprimé, délégué à la grand-mère, mais indiscutable.

    Beaucoup de vie dans ce roman, à l’image du quartier polychrome que fût Belleville, grâce à l’écriture directe, aux dialogues sans artifices, et à la vivacité des phrases pour exprimer la diversité des sentiments et émotions qui traversent le texte.

    Premier roman poignant et réussi

    280 pages Livres agités 24 août 2023

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