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«Ce que je sais, moi, chef cuisinier de la prison de Strangeways, c'est qu'à l'échelle de ma petite ville de damnés le pouvoir que j'ai sur leurs boyaux me donne tout pouvoir sur l'air ambiant, l'état des tissus et des chairs, la disposition des esprits et des caractères, et enfin sur le fonctionnement de la plomberie, de toute la plomberie, que ce soit celle des ventres ou celle des bâtiments. Je suis le seul à savoir cela, je peux cristalliser la bassesse des âmes jusqu'à leur quintessence, je peux au contraire les rendre douces comme une peau qu'on attendrit d'un onguent parfumé, ointes du Seigneur comme il est écrit des rois dans les drames historiques, je peux provoquer des émeutes en changeant brusquement le goût des nourritures, je peux engorger les tuyauteries jusqu'à transformer la prison en une souille à plusieurs étages, personne ne mesure combien je suis tout-puissant en ma ville.»
Pour Mille six cent ventres (qui a reçu le Prix Goncourt des lycéens en 1998).
C'est l'histoire d'un chef cuisinier, Henry Blain, qui travaille dans la prison de Strangeways. Mais une mutinerie éclate et sa maison est envahie par les médias car elle se trouve à un emplacement idéal pour filmer les prisonniers rebelles sur le toit de la prison. Henry, toujours pratique, ne perd pas le nord et décide de faire payer les journalistes et les badauds.
Un jour, au cours d'une interview, Henry qui tire gloire des faits, dérape dans ses propos alors qu'il est accusé de servir de la nourriture insipide aux prisonniers.
Au milieu de ces événements, Henry se raconte avec complaisance ; il raconte également son histoire d'amour torride avec une journaliste, Louise (qui entend souvent La Walkyrie).
Mr Henry Blain qui règne dans ses cuisines, sur les 1. 600 ventres des prisonniers, grand amateur de Shakespeare, très inquiet pour son jardin, va se révéler un personnage fort complexe et dévoiler des faits qui laisseront le lecteur plus qu'étonnéi.
J'ai détesté le personnage de Henry qui est trop sûr de lui, trop mesquin et trop cynique.
De plus, je venais de lire Au Commencement du Septième Jour du même auteur,
Mais il faut reconnaître que s'il y a des descriptions très osées ou étonnantes (selon de quoi on parle), le fond de l'histoire est le climat social de cette Angleterre à cette époque-ci et ce n'est pas un problème négligeable. de plus, si l'on commence le livre il vaudrait mieux aller jusqu'au bout pour les révélations finales. Donc, suspense...
Quelle histoire ! Henry Blain est chef-cuisinier et habite près de Strangeways, une immense prison britannique où s’entassent 1 600 personnes détenues et où il travaille… À cause des conditions de vie et de la surpopulation, une révolte a obligé les forces de l’ordre à évacuer les lieux mais un groupe d’irréductibles résiste.
Écrire sur la vie en prison n'est pas forcément original mais Luc Lang qui publie en ce moment un excellent roman (Au commencement du septième jour) sait être original et captive très vite son lecteur, ce qui lui a valu le Prix Goncourt des lycéens, en 1998.
Comme, de sa maison, Henry a un point de vue idéal sur la prison assiégée, il en profite pour louer la place aux journalistes et aux curieux. Il a fait connaissance avec Louise Baker qui travaille pour l’Anglican Tribune, le journal de l’église anglicane du Yorkshire. Souvent grivois et truculent, l’auteur se lance dans le récit de la vie de ce cuisinier qui n’avait pas son pareil pour mener les ventres à sa guise… Comme la valeur de ses compétences est remise en cause par les derniers résistants, à l’intérieur de la prison, il raconte comment il savait faire la pluie et le beau temps sur les bateaux où il a travaillé auparavant.
Diarrhée galopante ou constipation générale, il sait s’y prendre pour obtenir la punition qu’il désire. Il est capable aussi de rendre l’air irrespirable dans la prison en faisant péter 1 600 personnes…
Pendant que l’assaut final se prépare, le lecteur va de surprise en surprise grâce aux révélations croustillantes sur le passé de ce cuisinier. C’est l’occasion aussi de mettre en exergue tout ce qui ne va pas dans les conditions de vie imposées en prison, principalement la surpopulation, sujet ô combien toujours d'actualité ! Le rôle de la télévision et des médias en général n’est pas négligé jusqu’au coup de théâtre final.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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