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Mijn vader is groot ou comment je suis devenu un con qui...

Couverture du livre « Mijn vader is groot ou comment je suis devenu un con qui... » de Dominique Watrin aux éditions Cactus Inebranlable
Résumé:

La Belgique en sursis, l'État belge appelé à disparaître, la nation à l'agonie, en voilà des thèmes à propos desquels bien des poignets déterminés se sont brisés sur le marbre noir des comptoirs de bistrot ! Nous vivons dans un pays qui est entré dans l'Histoire sans devoir baisser la tête en... Voir plus

La Belgique en sursis, l'État belge appelé à disparaître, la nation à l'agonie, en voilà des thèmes à propos desquels bien des poignets déterminés se sont brisés sur le marbre noir des comptoirs de bistrot ! Nous vivons dans un pays qui est entré dans l'Histoire sans devoir baisser la tête en empruntant le grand portail du ridicule. Nous sommes habitués à tout cela, nous les Belges, nous, les champions du monde du surréalisme, nous les stars du burlesque, nous qui sommes tellement accoutumés à être la cible des sarcasmes internationaux.
Dans ce pays, on dira à l'écolier francophone qui fréquente une école néerlandophone qu'il deviendra un bon Belge. On insistera :« Un bon Belge, tu seras, m'fi. » On le félicitera, on l'encouragera. on le plaindra, aussi, mais silencieusement.
Cela fait des années que le constat est lumineux ; les Flamands parlent tous le français, tandis que les Francophones sont réticents à apprendre le néerlandais. Pourtant, qu'est-ce qu'on nous en fait bouffer à l'école, des cours de néerlandais. On en déguste pendant l'enseignement primaire, prolégomènes au matraquage du secondaire pendant lequel c'est à grande louche qu'on nous le sert. Ne parlons pas de la nouvelle mode ultra tendance : l'enseignement en immersion où l'on y plonge nos enfants en apnée.
Dans ce livre où beaucoup vont se reconnaître, Dominique Watrin relate ces heures d'école passées (ou perdues) à tenter de maîtriser cette langue qu'il fallait absolument connaître. Pendant des années, il s'est courageusement attelé à intégrer les rots gutturaux de cet idiome dont certains disent qu'on l'aboie plus qu'on ne le parle, c'est pas moi qui l'affirme, c'est Jacques Brel. Et le constat est évident : de toutes ces heures passées à commenter la taille de son père, malgré l'expérimentation de toutes les pédagogies, il est resté un con qui ne parle pas le néerlandais. Pourtant il va bien, merci pour lui !
Aujourd'hui, au-delà des politiques dont c'est le job, n'importe quel quidam est amené à s'exprimer sur la situation catastrophique de l'État belge. Les pongistes, les chanteurs de variété, les militants simplicitaires, les cruciverbistes, les plongeurs sous-marins et même les pataphysiciens.
Reconnaissons que dans le lot, il y a peu d'analyses qui nous fassent rire.
Dominique Watrin apporte sa contribution au débat en réfléchissant à un aspect fondamental : pourquoi, nous Francophones ne parvenons-nous pas à nous dépatouiller dans la plus simple des conversations avec un compatriote néerlandophone ?
Que ceux qui pensent que l'enseignement porte une légère responsabilité plongent sans attendre dans ce bouquin.
Que ceux qui pensent que la Belgique est une erreur de l'histoire, que c'est un pays où cohabitent des cow-boys et des Indiens, c'est-à-dire deux communautés fondamentalement, culturellement, ataviquement différentes fassent de même.

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