Bleu, larvé dans son canapé, déambule avec paresse devant les programmes insignifiants du télécran. Le président est mort sous des mégaoctets d'insultes mais il s'en inquiète peu, il est en rade de clopes. Au travail règne l'ambiance tortionnaire des cols blancs rangés en batterie, répondant à des ordres brûlants depuis leurs cubiques. Il se sent claquemuré dans cette ville ravagée. Bientôt elle l'aura englouti comme ces millions d'existences anonymes.
Un documentaire lui murmure "TA-HI-TI" et ces trois syllabes font tilt dans sa tête de branlomane végétatif. Intérieurement, c'est l'appel de la forêt. Dehors - le déluge. Lui rêve de troquer une nécropole pour de délicieux jardins abandonnés mais ni Rose, sa belle revenue en train du Sud, ni Trézor son bichon maltais obsédé, ne semblent convaincus par ces idées saugrenues. Leur embrigadement spontané en quête de pays neuf reste conditionné par l'avachissement moutonnier de nos aventuriers autoproclamés
Découverte surprenante et assez déstabilisante que cette courte histoire particulièrement loufoque, au langage un peu cru … L’auteur, que j’ai eu le grand plaisir de rencontrer récemment préfère qualifier son roman de dystopie, et ma foi il a bien raison !
Dans une France complètement à la “ramasse” où l’on écrit la biographie d’Emmanuel Macron, où le Président-PDG Mohammed Martin - qui a failli à son devoir - est guillotiné en direct à la télévision, où les entreprises (dont chaque bureau est cubique) sont dirigées d’une main de fer par une RH omnipotente, Bleu et sa compagne Rose sont au bord de l’implosion !
Âgés d’une trentaine d’années, ils doivent faire le point sur leur quotidien qui ne les satisfait pas tout à fait, même si leurs avis divergent quelque peu.
Ils vont donc décider de partir avec leur bichon Trezor en laissant le chat Gustave derrière eux pour tenter un nouveau départ à Tahiti.
Voilà, je ne vous en dirai pas plus et vous laisse découvrir la suite de leurs aventures. Pas question non plus de vous renseigner sur un final qui correspond bien à l’ensemble du récit. C’est complètement déjanté - oui, mais pas que ! - Et ça ne manque pas d’humour !
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