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Georgette Ducrest fait partie de ces mémorialistes discrets, qui ne se mettent pas en avant, mais qui racontent, tel Candide, ce qu'ils ont vu et entendu, s'en étonnent, s'en émerveillent et parfois s'en scandalisent. Le séjour que fit Georgette Ducrest à la cour de Joséphine pendant l'hiver 1810-1811 bouleversa son existence. Pour avoir approché une majesté impériale, elle se sentit autorisée à raconter ce qu'elle avait vu. Par la magie de ces quelques mois passés auprès de l'impératrice répudiée, elle était sortie du vulgaire : elle avait approché l'idole, baisé sa main, respiré son parfum. Les chapitres des Mémoires consacrés à cette brève période constituent une sorte de reportage sur le terrain, de photographie en instantané. Georgette écoute Joséphine, l'observe, notant les moindres détails de cette existence qui s'apparente à celle d'une souveraine en exil, entourée d'une véritable cour. Evocations d'un passé qui se teinte sinon d'amertume du moins de regrets douloureux, les apparences de la grandeur ne parvenant pas à cacher le pathétique de la répudiation. L'auteur est une demoiselle qu'un rien émerveille et la relation de ses souvenirs conserve une innocence qui en souligne davantage la sincérité.
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