Gérard Coquet signe un excellent roman policier, décoiffant et incisif
Salvatore Bonato est un homme prudent et matois qui a toujours géré sa vie en bon père de famille. Mais est-il possible d'en être un quand on est le comptable du terrorisme et que l'on vient d'en détourner les fonds ? Devant le monstre qu'il a réveillé, il choisit de se placer sous la protection de la police, accepte de livrer ses secrets, mais pose une condition : que Ciara McMurphy recueille sa confession. C'est aussi lui qui impose l'endroit de la rencontre : Inishbofin, une île au large des côtes du Connemara. Inishbofin, c'est l'île de la vieille femme et de sa vache blanche. Dans la légende celtique, quand elles émergent du brouillard et errent sur les plages de galets, c'est pour annoncer un désastre. Et pour Ciara, c'est un mauvais souvenir. Quand elle avait quatre ans, c'est sur ce caillou perdu en face de la pointe d'Aughrus que sa mère s'est noyée. Pourquoi l'Italien a-t-il décidé de se mettre en scène là-bas ? Quelle idée a-t-il en tête ? Comment se comporte une truite vorace devant les ailes diaphanes d'une May Fly ?
Gérard Coquet signe un excellent roman policier, décoiffant et incisif
Un polar d’excellente facture nous est livré à la faveur des battements d’ailes translucides de la May fly. L’action se déroule en Irlande sur l’île de Inishbofin, c’est le lieu isolé et battu par les vents qu’à choisi Salvatore Bonato pour trahir les siens contre la protection de la Police, il ne divulguera ses secrets qu’à Ciara McMurphy. Un style unique très imagé, je ne me lasse pas des descriptions de ce qui fait l’Irlande, ses pubs, son whiskey, sa Guinness et ses joueurs de fléchettes. Une plume mordante, incisive qui vient décoiffer et dépoussiérer nos habitudes de lecteurs. Un démarrage sur les chapeaux de roue avec un premier chapitre dur à encaisser et qui donne le ton de la violence à laquelle nous seront confrontés. Une intrigue riche à multiples facettes qui fait intervenir un grand nombre de personnages et aurait facilement pu me perdre mais c’était sans compter le talent de l’auteur pour nous mener à bon port. On ne s’ennuie pas une seconde, de l’action comme s’il en pleuvait, on est parfaitement raccord avec le climat humide et frisquet de novembre. Les confessions de Bonato font avancer l’intrigue pas à pas et nous plonge en plein trafic mafieux des pays de l’Est. Le trio que forment Ciara, Cobra et Bryan (non, Bryan is not in the kitchen) est complémentaire et chacun à son rôle à jouer. Ils sont sous la houlette de leur cheftaine Margaret Robinson qui pourrait passer pour Margaret Thatcher et ce n’est pas peu dire. Au fil des pages on rencontrera des personnages attachants comme certains vieux garants des traditions celtiques, on reste cependant en dehors du folklore dans une Irlande rude en prise avec la nature et les ressacs de la mer. Quitte à prendre les choses à rebrousse poil, je vais m’empresser de lire les deux romans précédents de Gérard Coquet où Ciara McMurphy fait son apparition Connemara black et L’aigle des tourbières. Bonne lecture.
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Un polar de Gérard Coquet ça se mérite. Il ne se laisse pas faire simplement comme beaucoup d'autres. Il exige de prendre le temps. Celui de connaître les lieux, l'Irlande, le climat et son ambiance ouateuse, grise, humide surtout en novembre. Celui de se faire à tous les noms des personnages qui arrivent dès les premières pages et dont il est préférable de se souvenir ; j'avoue que je ne suis pas très bon à ce jeu, mais que j'y suis parvenu sans trop de mal. Une fois le pli pris, plus moyen de quitter le pays. L’Irlande profonde est addictive ainsi que l'histoire de Gérard Coquet. On se demande bien où il veut aller au début, et puis, le mieux est de se laisser porter, de se laisser gagner par la tension qui monte sûrement, de faire comme Ciara qui ne comprend pas tous les tenants et les aboutissants de son enquête, mais qui emmagasine les informations et saura à la fin faire le tri et tout relier pour saisir l'ensemble. Parce qu'il faut bien dire que l'intrigue de Gérard Coquet est originale et tient toutes ses promesses, ancrée dans l'histoire de l'Irlande et dans celle de la géopolitique actuelle. L'auteur n'est pas avare d'informations et si l'on avance un peu dans le brouillard au départ, tout s'éclaire au fil des pages.
Ciara, je l'avais déjà rencontrée dans L'aigle des tourbières. Elle est toujours finement accompagnée de Bryan Doyle, et cette fois-ci, de Cobra, une jeune femme efficace, d'abord froid. Et l'écriture de Gérard Coquet que j'avais appréciée n'a pas changé. Du rythme, des dialogues ciselés, des métaphores et des images fortes et parlantes, et toujours l'Irlande omniprésente. La même histoire au soleil, ça ne serait pas pareil, pas aussi puissant. Les abords du Connemara et l'île d'Inishbofin sont d'incroyables atouts dont l'auteur sait profiter.
Je tiens à remercier Gérard Coquet pour l'envoi de ce roman, gagné dans le cadre d'un concours qu'il avait initié, et pour lequel il fallait deviner le titre de son prochain opus. En fine mouche, j'avais relevé le challenge avec succès, me valant de recevoir un exemplaire gentiment dédicacé.
Depuis « Connemara black », autre histoire de mouche, je dévore chaque production de cet éminemment sympathique auteur de la région lyonnaise, et je ne pense pas que cela s'arrête de sitôt.
Retour en terre Irlandaise pour un troisième opus des enquêtes de Ciara McMurphy. le plaisir des retrouvailles avec la policière de la Garda irlandaise est total dès son apparition dans le deuxième chapitre. Toute sa gouaille est magnifiée par l'écriture imagée de Gérard, qui démontre à nouveau des talents de dialoguiste qui font de lui l'un des maîtres dans cet exercice.
Ciara a en fait quitté la police. Elle oeuvre désormais en qualité de serveuse dans un pub et se consacre à ses passions : la pêche à la mouche, les romans de Sam Millar, et Culann, son amoureux parti voir sa fille, qui lui manque énormément.
Mais son passé la rattrape en la personne d'une blondeur surnommée Cobra, qui lui signifie son retour aux affaires dans une branche spéciale de la Garda dirigée par Margaret Robinson, la Reine Mère, en compagnie du très guindé Bryan Doyle.
Elle se voit confier la mission de faire cracher le morceau à Salvatore Bonato, un italien qui s'est mis à dos de vrais méchants en leur dérobant beaucoup d'argent à travers un complexe montage financier servant à détourner de l'argent plus que sale, entourloupe à laquelle Ciara n'entrave pas grand-chose, les considérations économiques ne rentrant pas dans son champ de compétence.
Les échanges entre le comptable véreux et l'enquêtrice, et plus largement entre tous les protagonistes de cette balade irlandaise – avec peut-être un petit faible pour le langage coloré de Cobra –, sont de petits bijoux d'humour un rien caustique, la marque de fabrique de Gérard. Même les personnages secondaires, à l'image d'un fabuleux Pete O'Toole, sont tout bonnement irrésistibles.
Entre deux pintes de Guiness et deux rasades de Jameson – on est en Irlande tout de même –, les comptes se règlent d'abord loin de la verte Érin à l'arme lourde, le danger se rapprochant peu à peu, avec le mangeur de spaghettis dans le rôle d'aimant à emmerdes et de catalyseur de violence, pour aboutir à un final qui fleure bon l'adrénaline, la poudre et la tourbe.
J'espère vivement ne pas avoir définitivement quitté Ciara McMurphy. Ce serait vraiment dommage. D'ailleurs... certaines rumeurs couraient dans les allées du salon « Sang pour sang polar » de Saint-Chef en Isère, non démenties par un jovial Gérard Coquet : la belle irlandaise pourrait être de nouveau aperçue quelque part... mais où et quand ?
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