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Maria Capponi : Premier roman de la trilogie «L'héritage rhénan»

Couverture du livre « Maria Capponi : Premier roman de la trilogie «L'héritage rhénan» » de René Schickele aux éditions Lulu
  • Date de parution :
  • Editeur : Lulu
  • EAN : 9781326898328
  • Série : (-)
  • Support : Poche
Résumé:

Je lui ai écrit pour lui demander de venir. La lettre est fermée devant moi. Je me souviens à peine de son contenu. C'est ainsi que l'on ne garde d'un profond moment d'amour que le souvenir d'un événement onirique ... Dans la lettre, je lui demande de venir me voir, c'est certain. Est-ce que je... Voir plus

Je lui ai écrit pour lui demander de venir. La lettre est fermée devant moi. Je me souviens à peine de son contenu. C'est ainsi que l'on ne garde d'un profond moment d'amour que le souvenir d'un événement onirique ... Dans la lettre, je lui demande de venir me voir, c'est certain. Est-ce que je l'enverrai ? Ai-je le droit de lui écrire de façon aussi effrénée, de la prier ainsi, après cette séparation à Milan et un silence de deux ans ? Une telle lettre n'a-t-elle pas la même signification qu'une intrusion nocturne dans sa chambre à coucher ? Elle ne m'attend pas, je ne sais pas comment elle vit, seule ou non, contente ou non, je ne sais rien d'elle que le nom de la rue romaine où se trouve la maison familiale des Capponi. Pendant ces deux années, elle est devenue une étrangère pour moi, et moi un étranger pour elle, plus ennuyeux que ne peut l'être un mort pour le survivant, car il manque la certitude de la tombe ... Je me pose aussi d'autres questions, comme celle de savoir si je lui aurais écrit si ma femme était encore en vie, et je ne trouve pas de réponse à cette question, si ce n'est dix réponses différentes, où chaque affirmation est entourée de conditions, telles des miroirs déformants ... Mais non, si Doris était encore en vie, je n'aurais probablement aucune raison d'appeler Maria à l'aide. Je serais en bonne santé. Doris et moi, il ne nous manquait rien ni personne lorsque je l'ai perdue, et ce n'est pas pour rien que, lors de notre dernière séparation, Maria avait fait une croix sur moi, qui était perdu pour elle !C'est du moins ce que je crois, mais je suis conscient du caractère lacunaire de mes souvenirs. Et où de telles questions pourraient-elles conduire, si ce n'est, sur tous les plans, devant un tribunal auquel je convoquerais Doris depuis son tombeau, en me torturant moi-même, pour qu'elle témoigne contre moi, contre moi et Maria. Quel ridicule ! Comme si j'étais homme à se laisser traîner devant un tribunal pour ses sentiments et ses expériences personnelles, même si c'était par moi-même !

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