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Vous le savez : en mars 2006, pour le grand bonheur de quelques milliers de lecteurs et des éditions Arléa, Emmanuel Pons a tué sa femme.
En 2008, c'est Patrick Barrault - " ami " d'Emmanuel Pons -, qui, avec le même soulagement et la même exaltation, perd sa mère :
Ma mère est morte. L'autre bonne nouvelle, c'est qu'elle est morte riche. C'est une tradition dans la famille. Ses parents et ses grands-parents ont couvé leurs sous jusqu'au dernier jour. Parce que, l'argent durement gagné, ça ne se dilapide pas, ça se transmet, c'est pour " après ".
C'est par ces mots qu'Emmanuel Pons nous embarque une fois encore dans un roman qui se joue de la réalité - car, si tout y est vraisemblable, c'est bien souvent pour le pire ! Sous ces aspects " farçeurs " et légers, c'est une histoire tragique : celle d'une femme (la mère) qui, avare de coeur, ne sait pas aimer, ou ne sait aimer qu'elle-même.
C'est aussi l'histoire d'un enfant qu'on n'a su ni voir ni aimer, et qui finit par prendre sa revanche sociale, familiale, dans le monde très violent des traders.
Le parallèle qui s'établit alors entre argent et sentiment compose une vision terrible de la vie, rationnelle, insensée, et surtout impitoyable et cruelle, à laquelle la vie même ne saurait tout à fait résister.
Nous voilà encore partagés entre rire et frisson d'inquiétude. C'est la confirmation du talent singulier d'Emmanuel Pons.
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