Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
Trop fréquemment, on ne s'est attaché qu'à la face positive des Lumières, cette victoire de la raison sur tous les obscurantismes, sur tous les fanatismes, sur tous les despotismes. Mais comment expliquer cette victoire sans en percevoir l'ennemi ? Comment expliquer la prolifération des projets philosophiques et des réformes politiques qui parcourent le XVIIIe siècle sans en dévoiler, selon le mot de Montesquieu, la " chaîne secrète " ? Nous postulerons ici que toute instance critique à l'âge des Lumières a pour fondement ce jugement commun qui accuse le monde de corruption.
Jadis réservée à la langue religieuse et à une réalité purement individuelle, le mal de corruption est désormais considéré au XVIIIe siècle comme un événement historique et social dont le processus civilisateur est à la fois l'instigateur et la victime. Enfantée par la civilisation dont elle annonce la fin prochaine, la corruption s'avère être à la fois l'indice de son développement et l'origine de sa chute. Sans civilisation, point de corruption. Et sans corruption, point de civilisation. Tel est le dilemme auquel doit faire face le siècle des Lumières et sa pléiade de philosophes, Lumières qui ne s'assigneront d'autre mission que d'y mettre un terme définitif, au prix d'une révolution basculant violemment de la régénération à la purification du mal ancestral.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
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