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" Il arrive qu'on se sente chez soi ailleurs ". Pour Astrid Wendlandt, cet ailleurs c'est la Russie où elle séjourne régulièrement depuis vingt ans. Elle y a acquis un robuste instinct de survie, une mansuétude pour les êtres déséquilibrés, un abandon à l'imprévu et une certaine placidité face à l'adversité. Pour elle, la Sibérie est l'un des derniers endroits de la planète où l'on peut encore disparaître, vivre à des centaines de kilomètres du premier voisin et imaginer qu'il reste encore des forêts vierges de la présence de l'homme.
Après avoir marché dans la toundra avec les derniers éleveurs de rennes, les Nenets, au début des années 2000, elle est partie, dix ans plus tard, à la recherche d'autres peuples en survie dans les montagnes de l'Oural, aux portes de la Sibérie. Au lieu d'une civilisation ancienne et oubliée, elle a trouvé un monde en devenir où des hommes et des femmes ont largué les amarres pour s'inventer une autre vie. Pour Astrid Wendlandt, tout a commencé en 1995 sur les flancs de l'Oural à Tcheliabinsk, et comme souvent, tout a commencé par une histoire d'amour...
Tout autant un formidable voyage du sud au nord de l'Oural, riche en péripéties et rebondissements, que la découverte émouvante d'une passion pour la Russie et l'âme russe. En filigrane, l'auteur dresse d'elle-même le portrait d'une femme d'aujourd'hui, qui n'a pas froid aux yeux, une femme qui a reçu " l'Oural en plein coeur ".
L’Oural en plein cœur est le récit d’une jeune femme, Astrid Wendlandt, journaliste, partant, dans un premier temps, en 1995, à la découverte de cette nouvelle Russie après la chute du communisme. Des années plus tard, elle repart pour retrouver un ancien amoureux, un rockeur de Tcheliabinsk et va enfin de compte s’aventurer au-delà de Tcheliabinsk et va découvrir un village habité par quelques hippies russes, de nombreuses villes au porte de la Sibérie.
Ce livre est essentiellement le récit d'une quête amoureuse et d’une passion pour ce pays la Russie. Je pense que ce genre de récit de voyage peut intéresser certains lecteurs mais de mon côté je n’ai trouvé aucun intérêt à ce récit où l’auteur nous parle surtout de sa vie amoureuse. Quel dommage que l’aspect personnel prenne le pas sur le récit de voyage que l’auteur nous offre.
"Dans l'Oural en plein cœur se mêlent deux quêtes, l'une amoureuse, l'autre ethnographique. Passionnée par les peuples en sursis, Astrid Wendlandt se lance sur les traces des derniers autochtones de l'Oural, vaste chaîne de montagnes qui sépare l'Europe de l'Asie. Partie pour retrouver son ancien amour, un rockeur de Tcheliabinsk, elle va s'aventurer dans une recherche qui peu à peu déjoue ses plans, échappe à ses objectifs. À la place d'une civilisation ancienne, elle trouve un monde en devenir. Des mois durant, elle côtoie des familles qui ont fait un bras d'honneur à la société, des communautés vivant en semi-autarcie, des esprits libres et des âmes échouées.
L'Oural semble être le conservatoire des folies et des espoirs d'une humanité russe qui se cherche."
Dans cet ouvrage qui balance sans cesse entre documentaire et autobiographie, la journaliste Astrid Wendlandt nous entraîne aux confins de la Russie post-soviétique, nous emmène découvrir avec elle cette région et ce peuple de l'Oural qui la fascinent tant. "Il arrive qu'on se sente chez soi ailleurs. Dans quelques rares endroits lointains, tout semble plus authentique. La pensée y est limpide, l'impulsion de vie intense. On y devient même parfois meilleur. Ce lieu, pour moi, c'est la Russie. […] la Russie possède ce que l'Europe n'a plus : de l'espace. La dimension infinie du pays ouvre l'esprit de celui qui le contemple." écrit-elle dans son avant-propos, nous rendant plus impatients encore de partir à ses côtés. Malheureusement, le voyage s'avère nettement moins palpitant que prévu tant le récit de ses aventures sentimentales est prépondérant – et pour tout dire sans intérêt aucun pour le lecteur... C'est fort dommage tant la réflexion sur le voyage est en revanche passionnante et aurait mérité d'être davantage approfondie à la lumière des observations et des rencontres faites par l'auteur, tout au long du récit et pas seulement en de trop rares occasions, tout le reste étant constitué de considérations banales et décevantes.
"Le temps et l'espace sont relatifs. Le monde ne se mesure pas que sur un seul plan. Il existe des dimensions parallèles et, dans celle où nous nous trouvons actuellement, tout se passe autrement. […] la lumière vient d'ailleurs. Les émotions et les pensées aussi. […] Mon prisme a changé. Serons-nous les mêmes en partant ? Non, et c'est en cela que réside la preuve d'un voyage réussi – sinon, à quoi cela servirait-il de sortir de chez soi ?"
Ce qui est dit ici du voyage est tout aussi vrai pour la littérature. L'intérêt, la beauté, la force d'un livre réside dans sa capacité à faire que le lecteur ait l'impression, l'espace de quelques centaines de pages et parfois au-delà, d'avoir changé de dimension, perdu ses repères, qu'il se sente différent en le refermant. Sinon, à quoi cela sert-il de sortir de soi-même pour s'immerger dans un livre ?
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