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« Une écriture qui se lit comme l´on déclame du rap, du slam, une incantation à la vie, à la mort, à l´amour, avec dans le brouillard de petites lueurs de poésie qui s´allument comme les feux-follets dans les cimetières. » © Paul Maugendre Loupo, Kangou et Le Chat se sont rencontrés dans l´antichambre de l´enfer, à l´Assistance Publique. Orphelin, fugueur ou petit voyou, leur galère ne faisait alors que commencer... Vingt ans plus tard, la vie, ils ont décidé de la cramer... Ils sont devenus voleurs, braqueurs et délinquants. Les casses, les flingues, le fric, l´adrénaline, la révolte, la nuit... Ils sont comme l´orage, sombres et déchaînés... Sur les tuyaux du Chat, Loupo et Kangou - son ami, son frère - écument les bureaux de poste et les banques de la région parisienne. Pour l´argent, pour le plaisir, pour le frisson glacé... Jusqu´au jour où lors d'un braquage, Loupo tire par erreur sur un môme et le blesse grièvement. Après, c´est comme dans un rêve, plus la fin approche, plus les images s´effilochent... Les flics lancés à leurs trousses, une meute des cités qui leur colle aux basques, ils deviennent des loups... Disparaître, se livrer, tuer ou être tués... L´étau se resserre, mais avant, il leur faut solder les comptes et régler définitivement l´addition...
Violent, brutal, musclé, fascinant, accrocheur, frénétique, survitaminé, suffocant, magistral, on pense à Giovanni, à John Woo, à James Chase et à bien d´autres... Les adjectifs dithyrambiques ne manquent pas pour qualifier ses précédents romans. Il faut dire qu´en à peine trois titres, il a mis tout le monde d´accord. Bosco c´est d´abord UN style. Percutant... qu´on prend en pleine gueule... et sans même l´avoir vu venir ! Et puis tout de suite après, en tournant fébrilement les pages, on se rend compte que derrière ses mots il y a des histoires, des hommes, de la peine, de la souffrance. Et que tout cela se passe là, juste à côté de chez vous ! Loupo est un voyou, oui c´est vrai, mais c´est aussi un gentil garçon, attentionné, amoureux, attentif et sensible... C´est un paumé ordinaire, un de ces mômes qui un jour n´a pas pris la bonne route... Loupo est un roman désespéré, comme l´est souvent la vie de ceux qui se retrouvent au fond de l´impasse. Punchy, viril, tragique et jouissif, une histoire de dingue, de bruit et de fureur... « Lu d´une traite, sous tension, tétanisé. Sans pause et ça va vite, très, très vite. Pas le temps de souffler. Suffocant. On sort du livre sonné, exténué, en sueurs. » © Sang Noir. Loupo : une vraie et magnifique claque.
JO Bosco, c'est d'abord un rythme énervé, effréné, un bouquin qui débute comme cela :
"Mes paupières s'arrachent, la lampe de chevet brûle mes rétines et je me redresse d'un coup. Le cœur en vrac, j'étouffe, j'ai soif. Je suis trempé, normal, j'émerge. Toujours les mêmes images, le même rêve, la même scène. La flamme sort de la gueule d'un canon et la balle gicle comme du sang. Les doigts devant son visage s'envolent. Derrière, il y a ces yeux, ces feux, cette folie, comme un break de batterie, un roulement de basse, un riff de guitare, comme un cri. La violence et la peur. Avant que la balle ne frappe." (p.7)
Qui continue au même rythme, se reposant de temps en temps avant de repartir de plus belle. Loupo, c'est La fureur de vivre, version petit malfrat 2013. On est dans la tête de Loupo, encore jeune homme, au passé lourd et au présent à peine plus léger. JO Bosco sait les rendre lui et son acolyte Kangou si ce n'est éminemment sympathiques au moins touchants et attachants. Parce que malgré les balles, la violence, le vocabulaire, la rapidité, la haine et la soif de vengeance ce polar est avant tout une histoire d'hommes, pas la virilité (un peu quand même), mais l'humain, les relations et les sentiments. Tout ce que fait Loupo, il le fait par amitié pour Kangou ou Le Chat, même lorsqu'il sait que ça ne sert à rien. Lui-même n'en tire aucun bénéfice : il vit seul dans une chambre de bonne, ses paquets de fric empilés dans une armoire.
Ce polar est avant tout une histoire d'amitié, de fraternité même puisque lorsque Loupo parle de Kangou, il l'appelle son frère. Beaucoup d'humanité dans cet homme déjà mal en point qui ne se remet pas d'avoir blessé un enfant.
JO Bosco fait passer tout cela dans son style haché, direct et cru. J'ai parfois eu des réminiscences de Ken Bruen notamment lorsqu'il met en scène Jack Taylor (Le démon, par exemple), juste des images, sans comparaison aucune. Deux écritures avec des similitudes qui sollicitent les mêmes neurones.
Pour info et précision, j'ai déjà lu et beaucoup aimé deux livres de JO Bosco : Le cramé et Aimer et laisser mourir. Vous ne connaissez pas encore cet écrivain ? Une faute quasi impardonnable ! Allez voir chez Jigal, il y a un catalogue de polars assez impressionnant et varié.
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