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Dans sa Technique du coup d'État, Malaparte ne fait pas au 2 décembre et à Louis Napoléon l'honneur d'un chapitre. Il lui préfère le 18 brumaire, celui de son oncle. Sous l'angle de l'exécution, c'est une erreur : le 18 brumaire est une opération minable, à la limite de l'échec ; le 2 décembre une réussite parfaite. Ce n'est pas un hasard si son empreinte a marqué depuis d'autres soubresauts de l'histoire française. Le 18 brumaire est un mythe sans postérité ; le 2 décembre possède, lui, à défaut de mythe, une vraie postérité. Napoléon III, que la politique intérieure ennuyait, a été un honnête gérant de la France, et, alors que la stratégie le passionnait, un joueur international calamiteux : illustration supplémentaire de cette règle d'expérience qui voit les hommes d'État agir à rebours de leurs aptitudes supposées ou de leurs passions affichées. Est-ce cet exemple de contre-pied que François Mitterrand souhaitait analyser à travers le Coup d'État du 2 décembre 1851 qu'il s'était engagé à écrire pour Gallimard ? Avait-il été attiré par le sens du pouvoir et le professionnalisme du prince-président ? Pourquoi avait-il eu envie de se retrouver tête à tête avec un personnage fuyant et audacieux, marginal et obsédé par le pouvoir, efficace et désastreux - presque aussi sophistiqué que lui ? À ces questions désormais sans réponse, Alain Minc apporte la sienne à travers un Louis Napoléon revisité qui se veut, aussi, un Mitterrand revisité.
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