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L'histoire du rêve d'un lettré chinois qui vit sur son oreiller magique toutes sortes d'aventures extraordinaires. Une illustration du thème « la vie est un songe » qui fait de Tang Xianzu un proche et lointain contemporain de Calderon. Lu, lettré modeste à la bourse peu garnie, rencontre dans une auberge de campagne un immortel qui transporte dans un vulgaire sac de toile un oreiller magique (en forme de calebasse). Lu rêve de gloire et d'exploits. Afin d'exaucer ses voeux d'amour et de renommée, l'immortel (grand buveur et bretteur invétéré) lui offre son oreiller pour la nuit. A peine a-t-il posé la tête sur le coussin merveilleux que Lu est transporté dans le monde du VIIIe siècle chinois, au beau milieu des jardins de la résidence royale. La chance lui sourit. Il épouse la fille du souverain, devient gouverneur d'un territoire aux frontières de l'Empire où il fait oeuvre de pionnier, de réformateur et de chef de guerre. A la suite de péripéties variées, il est victime de calomnies et condamné à l'exil. Mais les traîtres sont démasqués et le souverain le nomme premier ministre... Après une longue vie d'aventures, d'amour, de gloire et de vicissitudes sans nombre, il se réveille dans l'auberge où son rêve a commencé et redevient le simple lettré qu'il était.
Tang Xianzu est né le 24 septembre 1550, vers 6 heures du matin. Il mourut le 29 juillet 1616 vers 10 heures du soir, la même année que William Shakespeare. Coïncidence supplémentaire : il se pourrait que ce dernier ait produit son Roméo et Juliette la même année que son homologue chinois Le Pavillon aux pivoines, en 1598. Mais force est d'admettre que le titre de Shakespeare chinois conviendrait assez mal à Tang Xianzu, homme de lettres éminent, parmi bien d'autres, mais dramaturge pour quelques années, particulièrement productives entre 1598 et 1601. Tang n'a produit que quatre ou cinq pièces, si l'on inclut la première tentative de 1577, remaniée en 1587. L'histoire officielle des Ming, publiée au XVIIIe siècle, honore Tang Xianzu d'une notice biographique où son activité de dramaturge est passée sous silence, mais ses remarques acerbes sur les premiers ministres de son temps, tirées de sa correspondance, sont dûment rapportées : « Les dix premières années (du règne de Wanli, 1573-1619), Zhang Juzheng, dur mais trop avide, s'est laissé gâter par les vociférations des uns et des autres, les dix suivantes, Shen Shixing (1535-1604), mou et avide, s'est laissé corrompre par le maquis des intérêts privés. »
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