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Dans une écriture tendue, serrée, minimale, ce roman flirte avec le documentaire et pénètre dans l'esprit d'Alger de manière saisissante. Sarajevo, début des années quatre-vingt-dix, Alger, fin de la même décennie. Mina a vécu la guerre dans les deux villes. À Sarajevo, chez elle, avec sa mère qui traduisait alors Le Livre de l'intranquillité de Fernando Pessoa, puis, en étrangère, en épouse de diplomate français, à Alger. Dans cette ville, elle vit la guerre par procuration : par les journaux, par la télévision, par les rumeurs. Tout lui rappelle Sarajevo. Son esprit est étrangement avide de nouvelles tragiques, elle enregistre les drames avec une sorte de fatalisme glaçant, et les relate à son mari avec une cocasserie étrange proche de la folie. En surimpression au portrait de cette femme qui fascine par son étrangeté et sa solitude, l'auteur dresse celui d'Alger aussi belle et abîmée que Mina par la guerre.
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