Ce road-movie intimiste est l'une des BD à ne pas manquer en cette rentrée
Pendant dix ans, deux hommes passent six mois de l'année à casser des pierres dans une carrière isolée. Seul le courrier rompt la monotonie de cette rude existence, mais subitement l'un n'en reçoit plus. Il achète alors une lettre à son compagnon et devient propriétaire d'une missive qui ne lui était pas destinée et qui pourtant ne parle que de lui. Une lectrice de journaux, plus qu'assidue, tient le journal de ses lectures exhaustives de l'intégralité des quotidiens disponibles. La manie tourne à l'obsession et tout ce qui ne figure pas dans un journal échappe au champ du réel. Une vieille femme se presse de se mettre au lit tous les soirs car la voix qui provient du dentier flambant neuf posé sur sa table de nuit lui permet de revisiter sa bibliothèque, de retrouver le contenu de livres qu'elle a oubliés à mesure qu'elle perdait ses dents. Quelques exemples suffisent pour révéler la trame sous-jacente qui unit ces contes, superbes de concision et de subtilité : l'inquiétant amalgame du quotidien et du fantastique, l'irruption de l'élément perturbateur qui, en déplaçant les frontières du familier, pointe l'absurdité du réel. L'héritage des maîtres argentins est manifeste dans ce jeu constant entre fiction et réalité, mais là où ses illustres prédécesseurs (Borges, Cortázar, Bioy Casares) privilégiaient le subterfuge de l'érudition travestie, Eduardo Berti choisit d'ancrer ce jeu dans une culture plus populaire, créant ainsi pour le lecteur une proximité déroutante entre deux univers.
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