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L'imaginaire des architectes

Couverture du livre « L'imaginaire des architectes » de Henri-Pierre Jeudy aux éditions Sens Et Tonka
Résumé:

Comment les architectes sont-ils en mesure de penser le futur d'une ville ?
La légende raconte que Lucio Costa, le célèbre architecte brésilien, a dessiné sur un bout de papier le projet de Brasilia, devenue capitale du Brésil. Un avion tracé sur un simple papier... Il est vrai qu'il semble... Voir plus

Comment les architectes sont-ils en mesure de penser le futur d'une ville ?
La légende raconte que Lucio Costa, le célèbre architecte brésilien, a dessiné sur un bout de papier le projet de Brasilia, devenue capitale du Brésil. Un avion tracé sur un simple papier... Il est vrai qu'il semble plus aisé de partir de rien pour ériger une cité. Imaginer le futur ex nihilo permet de ne point se heurter à la présence de ce qui est déjà là. Et ce n'est pas comparable à la tabula rasa qui, elle aussi, reste un moyen d'envisager l'avenir sur les décombres d'un passé anéanti. Quand on sait aujourd'hui combien la puissance des patrimoines gouverne la métamorphose urbaine, force est de constater que l'imaginaire des architectes se mesure plutôt à la fiction du vide et que celle-ci leur est essentielle pour augurer du possible. La fameuse assertion « le futur n'est plus ce qu'il était » laisse espérer combien l'éventualité de ce qui sera ne dépend pas toujours de ce qui a été. Ce qui semble compter, c'est de continuer à croire au génie de l'architecte, génie dont les effets réels peuvent faire peur, parce qu'il engage le destin des habitants d'une ville, ce qui n'est pas le cas de l'artiste. Est-ce le coup de génie qui prouve combien le pouvoir de l'imagination se surpasse en échappant aux cheminements trop incertains de la pensée? Quand se manifeste-t-il ? N'est-il qu'un leurre?
Confronté aux impératifs d'un cahier des charges, l'imaginaire de l'architecte est limité par des nécessités qui lui imposent les figures incontournables de la réalité, ou tout du moins d'une certaine réalité. Ce sont les règles du jeu à partir desquelles s'exercera sa liberté de création. Prenant toutes les précautions techniques pour l'accomplissement de son oeuvre, l'architecte anticipe l'avenir, et tente d'affirmer ses intentions de visionnaire.
Est-ce sa capacité singulière d'anticipation qui lui donne l'assurance de sa griffe internationale? Plus que jamais, il faut que l'architecte représente à lui seul, par ses interventions sur la ville, une idée du futur, de ce que pourrait être « la cité de demain ».

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