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Le premier roman d'Hélène Bessette : un mélo poétique. "Lili pleure" est le roman le plus narratif, mais aussi le plus incarné d'Hélène Bessette : sa mère tyrannique empêche Lili d'épouser l'homme qu'elle aime ; de dépit, elle en épouse un autre, qui est déporté à la guerre puis revient alors que Lili est cette fois amoureuse d'un berger. Abandonnée par son mari, délaissée par le berger, Lili se retrouve seule avec sa mère, plus insupportable que jamais. Seulement Lili ne pleure plus, et l'histoire racontée par Bessette finit sur un éclat de rire cynique, qui restera à jamais celui de la romancière. L'histoire de l'enfance méconnue, du désir écrasé, de l'amour contrarié, du malheur renouvelé... Bessette crée un style proche de la cantilène, qui rappelle les complaintes et les mythes. Elle l'applique à une jeune fille égarée.
Le titre l'annonce, dans ce texte Lili pleure. Lili est une jeune fille qui vit seule avec sa mère, dans la campagne arlésienne ; sa mère Charlotte tient une pension et dorlote sa fille unique. Elle tente de partir avec son premier amour, mais renonce et reste avec la Mère Charlotte. Peu d'occupations, quelques courses, quelques conversations avec deux amies d'enfance, Elise et Marthe. Finalement, elle se marie avec un homme, un "étranger" et ils vont ouvrir un hôtel. Mais la guerre survient et il est embarqué et déporté. Lili retourne donc vivre chez sa mère, mais le mari revient. Entretemps, Lili est tombée d'amour avec un jeune berger, de treize ans plus jeune qu'elle. Elle souhaite divorcer mais la vie n'est pas si simple.
Avec une écriture surprenante, inventive, des vers libres, l'auteure nous raconte la vie de ces femmes, une vie de femmes sans hommes ou une vie sans réelles possibilités de choix, la Mère Charlotte, mère possessive et qui veut garder Lili pour elle et chez elle, Lili qui souhaite vivre sa vie, prendre son envol, faire ses choix, ses désirs mais il y a le poids du sentiment maternel, le regard des villageois, les amies de ses amies.
Un sacré portrait de femmes et de la condition féminine et des choix de vie, du rôle possessif d'une mère et finalement la seule chose que peut faire Lili c'est de pleurer.
Une écriture non linéaire, des mots qui s'alignent, des dialogues, des phrases décousues font de ce texte une découverte d'une autre façon d'écrire.
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