« J'écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps », confesse Jorge Luis Borges, le grand écrivain argentin oublié des Nobel, dans la Préface de son recueil de contes Le Rapport de Brodie. L'auteur est alors âgé de 70 ans, ce qui justifie probablement cette volonté de ralentir la vitesse du temps qui passe et qui s'accélère à mesure qu'une vie humaine tend vers son terme. Ecrire : un passe-temps ? Pourquoi pas. Ça occupe. Et si, en prime, on peut faire plaisir aux amis, les vrais, pas à la légion des amis virtuels de Facebook, en leur racontant des histoires... Je me reconnais assez dans cette citation de Borges bien que je le soupçonne d'un excès, feint, de modestie. En revanche, bien modeste, réellement modeste, est le moteur qui m'a poussé à écrire l'ensemble de nouvelles intitulé L'Homme des bassins tristes : divertir (et rien d'autre, mais aussi rien de plus difficile), même à propos de sujets graves tels que la mort ou son ombre (REC/PLAY, Serial Fugueur, La Vengeance de Gustave, La Légion d'honneur), la mise à mort (de la langue dans Archives de ma consternation), l'anomalie physiologique (Madame Votre Endroit) ou la disparition surnaturelle (L'Homme des bassins tristes). Drôle de programme ? Fantaisiste, plutôt. Enfin, c'est aux (vrais) amis lecteurs de juger. Après avoir été successivement réalisateur audiovisuel, photographe, journaliste puis cadre supérieur dans l'industrie automobile, Denis Briquet est depuis 2006 gérant-propriétaire d'une société de conseil en communication. Il est l'auteur
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