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Lettre à ce monde qui jamais ne répond

Couverture du livre « Lettre à ce monde qui jamais ne répond » de Cyril Huot aux éditions De La Nuit
  • Date de parution :
  • Editeur : De La Nuit
  • EAN : 9782917431375
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Par ce premier roman, s'il faut un genre, Cyril Huot brise le silence que lui inspire à l'ordinaire l'avarie générale de la société de son temps et le douteux confort des illusions que sa génération étrangement cultive après avoir été si bien conduite au désaveu de tout ce qu'elle prétendait... Voir plus

Par ce premier roman, s'il faut un genre, Cyril Huot brise le silence que lui inspire à l'ordinaire l'avarie générale de la société de son temps et le douteux confort des illusions que sa génération étrangement cultive après avoir été si bien conduite au désaveu de tout ce qu'elle prétendait porter quatre décennies plus tôt. Clinicien parfaitement capable de jeter un oeil froid sur lui-même, c'est sous l'emphase des poses et des petites satisfactions médiocres qu'il décèle l'épaisse et large couche de glace dans quoi se sont laissé saisir les restes d'une aventure avortée qui se prétendait commune avant qu'elle ait sombré dans l'imposture des apparences infatuées, et par conséquent dans la pure et simple insignifiance. Lui qui pouvait et peut toujours s'éclairer à la flamme des Whitman, Coleridge, Salinger, boucané qu'il est au feu des vieux-vivants et des anciens maîtres, arrache peu à peu, au long des périodes de son livre mordant sur l'inconnu, sa vérité à l'hystérie, la vérité au mensonge, fait exploser les balivernes et autres contes à dormir debout des impétrants de la jouissance érigée en paradigme, lors même qu'ils n'en connaissent que la représentation et l'interdiction d'eux-mêmes jusqu'au dégoût par le mépris d'autrui, quand les affaires sont les affaires, et quand l'oubli et la mort du coeur, du murmure du monde en eux, vient à l'écrasement par leur inanité conquise. Et ce qu'il aperçoit de lui-même surgit à travers le descellement qu'il effectue, morceau par morceau, du temple de stuc enserrant l'âme vive et violée de cette petite fille que fut Katherine Mansfield. S'il se trouvait un lecteur pour en juger ici d'un lancinant excès de la douleur sous la rudesse d'un amant solitaire, il faut avoir lu le livre jusqu'au bout pour découvrir qui s'exonde du torrent des mots, et qui renaît de l'enchaînement, maille à maille, de cette rudesse d'invectives et de questions.

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