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Ils étaient jeunes, ils rêvaient de paix et de sécurité quand ils ont quitté Kaboul pour Dublin. Après de nombreuses péripéties, alors qu'ils touchaient au but, leur route s'est brutalement arrêtée en Nord-Finistère, dans le Pays des Abers. Aidées par Nasrat, un gamin de douze ans, unique rescapé du drame, la commandant Léanne Vallauri et toute son équipe de la P.J. de Brest vont devoir identifier les auteurs d'un horrible crime. Témoin d'une course de vitesse entre les enquêteurs et la vengeance d'un père, le lecteur est entraîné dans un polar haletant dont il ne sortira pas indemne. Au-delà du récit documenté, Pierre Pouchairet met toute son expérience passée au service d'un roman qui s'appuie sur des bases réelles. Son meilleur livre à ce jour.
Le livre est dynamique et très agréable à lire. Comme il se doit, il nous fait voyager à travers le Bretagne. Mais sa thématique liée aux migrants nous plonge dans un polar mondialisé et très bien documenté qui nous donne à voir la réalité des trafics existants sur fond de misère humaine. Pierre Pouchairet met à profit ses années passées à Kaboul en tant qu’attaché de sécurité intérieure pour nous livrer un récit particulièrement au fait du contexte et des réalités à l’œuvre en Afghanistan, mais aussi de la situation des candidats à l’immigration. II nous emmène en Afghanistan et à travers le Moyen-Orient et l’Europe pour suivre les migrants dans leur quête d’un nouveau départ, dans des conditions pour le moins précaires et difficiles. « Le pont du diable » met en scène les héroïnes de la série des trois Brestoises, qu’on prend plaisir à retrouver. Le roman reste totalement accessible aux nouveaux arrivants qui ne se sentiront pas du tout à la traîne dans cet univers aux personnages hauts en couleur et attachants.
Toujours excellente cette série avec les trois Brestoises. Pierre Pouchairet, tout en gardant les mêmes personnages, les mêmes lieux -la Bretagne-, sait se renouveler et ne pas écrire toujours la même histoire. Donc, à chaque fois que j'ouvre un de ses livres, je sais que je serai happé et ravi. Plus de 400 pages qui passent à toute vitesse et qui, cette fois-ci, parlent des filières de passeurs et des femmes, des enfants et des hommes qui fuient leurs pays pour davantage de paix et de liberté. Ses réfugiés sont pour la plupart des Afghans, car le régime des talibans est en passe de se reformer avec toutes les interdictions, les restrictions et les violences inhérentes à un tel pouvoir. Pierre Pouchairet connaît le pays pour y avoir été en poste il y a quinze ans.
Dans ce roman, on sent tout le respect qu'il a pour les Afghans et son mépris des passeurs, de ceux qui vivent sur le dos des personnes ne sachant plus quoi faire d'autre que de fuir leur pays pour vivre. Dit comme cela, ça fait un peu la palissade du genre "la guerre c'est mal et la paix c'est bien", mais évidemment, l'auteur est plus subtil et son roman ne se contente pas de ce constat. Il construit une histoire pleine de rebondissements, de personnages ambigus, de fausses pistes, de travail acharné des flics pour tirer le moindre fil trouvé, du travail pas spectaculaire mais qui paye. Tout cela dans des paysages somptueux et sans oublier les vies personnelles des trois filles, cette fois-ci c'est Léanne qui a la vedette. Un roman -et une série- ancrée dans le monde actuel, Pierre Pouchairet ne se contente pas d'une intrigue policière, celle-ci est là pour décrire la société, pour ce qui ne va pas : l'hyper-violence, les réseaux promettant un bel avenir aux candidats à l'exil, les fortunes qui se construisent là-dessus, l'individualisme, l'enfermement sur soi et la peur de l'autre... mais il écrit également ce qui va bien, et l'espoir repose souvent sur des individus curieux et ouverts à l'altérité.
Un roman qui va vite et qui permet de ne pas oublier que chaque jour, aux portes de chez nous, des réfugiés qui ont vécu des trajets violents, mortels, difficilement supportables, arrivent, en Europe, sont refoulés ou mal accueillis. Et ce n'est pas ce qui se passe aujourd'hui en Afghanistan qui va en faire baisser le nombre. Et Pierre Pouchairet d'être malheureusement dans une actualité forte.
Septième tome d'une série que j'aime beaucoup, inévitable car addictive, passionnante et fort bien documentée, très réaliste ; et toujours la Bretagne omniprésente. Je la place dans mes coups de cœur, mais c'est un peu comme avec les romans de Mankell avec Wallander, c'est toute la série qui y est.
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