En octobre 1918, on demande des aviateurs volontaires pour la sibérie.
Joseph kessel, sous-lieutenant de vingt ans, s'embarque à brest. vladivostok est une ville soumise à la loi de la jungle. une ancienne caserne enforme six mille prostituées. a bord de leur train de luxe, l'ataman semenof et ses cosaques font régner la terreur. une nuit, au cabaret l'aquarium, kessel rencontre léna, une chanteuse mince, triste, qui murmure : " aime-moi noire. " ainsi commence une étrange et poignante histoire d'amour, à la mesure de cette fin du monde.
1975, Joseph Kessel se souvient de s’être porté volontaire pour participer à une expédition destinée à aider secrètement les adversaires des bolcheviks ayant récemment pris le pouvoir.
1918, Joseph Kessel, engagé volontaire, aviateur, embarque pour Vladivostok pour une mission : le ravitaillement destiné aux troupes basées à Omsk à quelques six mille kilomètres de là.
Ce sera l’occasion pour le jeune homme de l’époque de voir du pays, de découvrir New-York, San Francisco et toutes ces villes traversées par le convoi de ses militaires, aviateurs, célébrés en héros d’une guerre qui a trop duré.
Plus ils avancent vers l’ouest, plus il s’interroge sur l’utilité d’une telle mission (et nous aussi).
C’est bien du Kessel : un conte moderne, romancé (quelques cinquante ans plus tard) où nous croisons des incarnations de la littérature russe (les cosaques d’une violence inouïe). En tant qu’observateur lucide, il nous relate dans une langue extraordinaire des évènements parfois extrêmement crus, l’organisation huilée de cette ville des coolis chinois s’escrimant pour quelques pièces, des valises remplies d’argent pour les pots de vins qu’il faut verser à chaque intermédiaire, et puis L’Aquarium, ce cabaret - boite de nuit du bout du monde où les militaires et autres spectateurs de ce lieu décrépi noient leur dépit dans l’alcool. C’est la que l’auteur rencontrera Léna, une femme à la voix envoûtante.
Son récit est divisé en trois parties : la première relate son engagement et la fin du conflit, la seconde son périple américain et enfin son expérience du bout du monde aux confins orientaux d’une Russie en pleine transformation.
Joseph Kessel, qui fut journaliste, grand reporter et donc ici romancier, parvient à recréer les ambiances, les odeurs de ce monde fait de trafics et de compromis (tant de la mort que de cette boîte de nuit), lui qui s’essaie du haut de ses dix huit ans, à des expériences nouvelles (alcool, jeux …). Certainement parce qu’une part de lui même est dans ce récit. Certains de ses personnages nous hantent longtemps après avoir refermé le livre.
C’est mon deuxième ouvrage de cet auteur (le premier, Les mains du miracle, reste un véritable coup de cœur) et décidément sa plume pour dire, avec une émotion non feinte, les sentiments, les pensées et autres observations, me plait !!
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