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Après La Gouvernante suédoise, Marie Sizun poursuivait la chronique familiale des Sézeneau et des Bergvist. Nous les avions laissés dans cette grande maison de Meudon, où Hulda, la jeune mère de vingt-six ans, vient de mourir, emportant avec elle son secret : la découverte de la liaison de son mari, Léonard, avec Livia, la gouvernante des enfants.
Dans Les Soeurs aux yeux bleus, que va-t-il se passer après ce drame qui a atteint chaque membre de la famille ? Léonard Sézeneau, bien sûr, mais aussi les enfants, trois filles et deux garçons, de même que Livia, qui se mure dans le silence et accepte de suivre la famille à Saint-Pétersbourg. Là-bas, tant bien que mal, ils essaieront de survivre à l'absente ; les enfants grandiront, le voile sera levé, imperceptiblement sur les raisons de la mort d'Hulda. Livia ne pourra que s'effacer, en proie à l'hostilité grandissante des trois soeurs. Nous les retrouverons en France, où ils se réfugient à la Bernerie-en-Retz, puis à Paris, où les trois soeurs qui ont grandi, commencent à vivre leur vie de femme. Mais l'ombre de Livia plane sur leurs destinées et par un tour du hasard, de ceux que parfois la vie réserve, les deux familles seront à nouveau réunies.
Dans Les Soeurs aux yeux bleus, avec une étonnante force romanesque, Marie Sizun continue d'explorer l'histoire de sa propre famille, passant du XIXe siècle au XXe en un récit où la réalité prend parfois des airs de saga. On ne peut que se réjouir de retrouver tous les personnages de la Gouvernante suédoise, et de boucler avec eux la fin de cette histoire pleine de secrets et de rebondissements.
Quel bonheur à chaque fois renouvelé que de lire Marie Sizun.
On retrouve ici les personnages de « La gouvernante suédoise »
Monsieur Sezeneau se retrouve seul avec ses cinq enfants.
Il va envoyer les deux garçons au Prytanée et emmener ses trois filles quelques années à Saint Peterboroug, avant de revenir en France.
C’est un peu grandeur et décadence.
Alice n’est qu’un bébé au début de l’histoire qui se termine quand elle en a plus de soixante.
Quelle existence triste et lourde pour ces trois sœurs devenues adultes, elles auront du mal à se débarrasser de l’emprise de ce père austère que pourtant elle adorent..
Il ne m’est décidément pas sympathique du tout ce Monsieur Sezeneau.
L’écriture coule de source. C’est très agréable à lire.
Et pourtant, de décennies en décennies, la vie des trois sœurs semble toujours aussi pesante et oppressante.
.Il se dégage une impression étouffante de ces existences bouleversées depuis l’enfance.
Mais que tout est bien décrit !
Une suite très forte après la gouvernante suédoise.
On suit les enfants et la gouvernante dans la vie adulte .
On découvre cette vie difficile, le retour en France et ces sœurs solidaires.
La sensibilité de cet auteur, son style tout en nuances, m'ont conquise dès la lecture de "La gouvernante suédoise" dont "Les soeurs aux yeux bleus" est la suite. Entre ces deux romans j'ai lu "La femme de l'Allemand", "Plage" et "Un léger déplacement" et chaque fois j'ai eu la sensation de rentrer dans l'intimité des personnages. Marie Sizun nous donne à découvrir de très beaux portraits de femmes que la vie n'a pas épargnées et qui se battent, relèvent la tête avec dignité.
"Les soeurs aux yeux bleus" ne fait pas exception; on retrouve la famille Sezereau en 1877 à Meudon, là où on l'a quittée à la fin de "La gouvernante suédoise" à la mort de la jeune Mme Sezereau, Hulda, 27 ans laissant un mari, Léonard et cinq enfants dont la dernière n'avait que quelques mois en compagnie de Livia, la gouvernante suédoise.
On pénètre au sein de cette famille meurtrie et on va suivre leur destin jusqu'en 1939, de Meudon à St Petersbourg, à la Vendée, à Londres, Paris et plus particulièrement celui des trois soeurs, écrasées par la rigidité, la froideur de leur père et perturbées par un secret de famille.
Les descriptions de la société russe et française de la fin du 19ème, début 20ème siècle, ainsi que celle du statut de la femme qui doit conquérir sa liberté de haute lutte souvent en s'opposant à sa famille donnent une épaisseur historique et sociale au roman.
L'histoire de ces trois soeurs très liées les unes aux autres, orphelines, font inéluctablement penser aux soeurs Bronte ou aux quatre filles du Dr March; mais la ressemblance est superficielle. Marie Sizun a écrit un roman très personnel puisqu'il s'agit de l'histoire romancée de sa propre famile; la narration est fluide parsemée de petites touches tendres, pleines d'émotion contenue.
Un très beau moment de lecture.
chronique Nathalie Bullat
Détrompez vous malgré ce titre léger, ce n'est pas une saga à l'eau de rose. Loin de là ! austérité, renoncement , solitude, amoures clandestines, naissances cachées, et enfin émancipation sont les sujets évoqués. Il se passe à la fois rien et beaucoup dans ce roman. (de 1877 à 1939)
Marie Sizun dresse le portrait des trois soeurs Sezeneau que nous avons laissées enfants , après le décès de leur très jeune mère dans " la gouvernante suédoise"
Les deux garçons sont restés en France en pension. Les trois filles, leur père et la gouvernante partent pour 8 ans à Saint-Pétersbourg, seul moment de vie agréable .
Le retour en France apporte son lot de désillusions. Livia qui les a élevées, sentant une rancœur grandissante, part de son côté avec son secret. Mais la vie leur jouera un tour, à tous bien plus tard. Toujours l'ombre de Livia planera. Seule Eugénie semble la regretter..
En attendant sous l'autorité de leur père Léonard , protestant austère, petit à petit leur jeunesse s'effrite.
Elles me rappelle l'héroïne du roman " une vie" de Maupassant. Comme elle, les trois soeurs s'ennuient dans la maison de campagne de leur oncle où il leur semble
"la rage au coeur", vivre sans projet, sans autre avenir qu'une routine perpétuellement recommencée. On ressent "leur éperdu besoin d 'ailleurs." Pourtant l'été est plus agréable , les touristes animent les plages proches de leur maison.
Mais C est surtout à Paris que leur vie de femme pourra enfin se réaliser, favorisée par l'arrivée du XXème siècle . Ce siècle les sortira de l'ombre.
Alors qu'elles sont déjà de vielles dames un évènement les bouleversera et les emportera dans un flot de souvenirs, images éparses de Livia la gouvernante.
Au fond d'elles mêmes ne se doutaient-elles pas de ce rebondissement ?
Marie Sizun avec délicatesse et mélancolie nous conte ici l'histoire de sa famille. C'est sur vous allez les aimer ces trois soeurs !
( Vous pouvez lire ce roman sans avoir lu le précédent.l'auteure rappelle les faits importants.)
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