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Rabah Benamghar vous propose de l'écouter « servir » sa prose et vous dévoiler, de par sa sensibilité et son « punch », une foultitude de thèmes « imposés par la réalité », commente-t-il. Point de secret pour nos fonds abyssaux. Nos moindres comportements lui sont un terreau fertile. Ce quadragénaire nous livre ses « visions » dans un zeste incisif pour que chacun puisse se voir sans complaisance dans « son miroir à tares ». Il est convaincu que « dans chaque kabyle, il y a un poète ». Sa verve poétique est née au lycée Amirouche de Tizi Ouzou, au milieu des années 1980. Une période « propice » à tout travail contestataire en Kabylie. Il estime que les Å«uvres, pour ceux qui en ont, doivent sortir progressivement de leur oralité. C'est un pas de plus dans l'édition. Cette intime conviction, il la tient de cette expression : « Il n'y a pas d''Å«uvres non intéressantes. Il nây a que des gens non-intéressés. » Pour ce poète au verbe provocateur, impulsif, mais surtout corrosif, l'inspiration est partout. Elle s'invite, en effet, telle quelle. La centaine des titres des Rots de l'amertume , vous dresse les poils sur les bras, tant la condition humaine est décortiquée d'une vision lucide. Nourrie de son corollaire immédiat : les amours impossibles, les séparations imposées, la ventripotence des uns qui méprisent l'indigence des autres. Des inégalités aux allures ethnocides. L'auteur a mis en exergue les tentatives perverses de spoliation de l'identité kabyle par ceux qui veulent « exhumer les graines/Les empêcher de germer », ou par « Les hyènes qui respirent la haine/En quête de proie à dépecer ». Ãvoquant les harragas, le poète estime que les origines de ce phénomène viennent de lâabsence de repères. Pour lui, le drame est vécu à l'heure de l'instantané. « Nous, qui sommes une génération ayant vécu dans les dogmes, nous voilà en train de nous battre avec l'actuelle », explique-t-il comme pour conjurer ceux qui, en amont, daignent consentir une once de paix pour ceux qui sont en aval. « Les uns et les autres ne forment pas des droites parallèles quand même ». Finit-il sa vision de l'Algérie actuelle, trop virtuelle, trop violente aussi. Il est à noter que Rabah Benamghar écrit aussi en tamazight.
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