"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« La personne qui aime est toujours la plus forte. »Depuis 1992 et Hygiène de l'assassin, tous les livres d'Amélie Nothomb ont été publiés aux éditions Albin Michel. Elle a reçu, entre autres, le prix Chardonne, le Grand prix du roman de l'Académie française, le prix de Flore, et le Grand prix Jean Giono pour l'ensemble de son oeuvre.
Ses oeuvres sont traduites dans 40 langues, des U.S.A. au Japon.
Amélie Nothomb, une figure bien établie dans le monde de la littérature contemporaine, est une auteure que j’ai découvert il y a de nombreuses années. Je n’ai jamais raté ses livres, faisant partie de mes auteurs "chouchous", un peu comme une valeur sûre pour passer un bon moment. Le risque étant d’en attendre toujours autant pour chaque livre que ceux qui m’ont scotchée, comme « Ni d'Eve ni d'Adam » ou « Péplum », sans compter sur « Stupeur et tremblements ». Après son précédent roman explorant la relation mère-fille, l'auteure se plonge dans un récit centré sur des liens familiaux complexes, une relation au père particulière voire malsaine.
Le livre commence avec le personnage de Claude, un homme qui, après avoir été abandonné par la femme qu'il croyait être "la femme de sa vie", passe deux décennies à bâtir une vie de succès, espérant que sa réussite fera regretter à son ancienne compagne son choix de l'avoir quitté. Ce plan machiavélique met en scène deux victimes involontaires : sa femme, Dominique, et leur fille, Épicène, qui ignorent leur rôle dans cette quête de vengeance.
L'histoire est racontée en seulement 162 pages, un format relativement court. Petite pointe de déception, car l'histoire aurait pu être davantage développée avec plus de profondeur. Cependant, le style concis d'Amélie Nothomb peut également être apprécié pour sa capacité à condenser une histoire complexe en un espace restreint. J’ai aimé et pas aimé à la fois, car c’est original mais condensé.
Le récit, bien que comportant des éléments intéressants, peut sembler par moments truffé de clichés, ce qui peut laisser parfois sur la faim, comme celui justement de rendre jaloux par le succès, les possessions. Des situations et des dialogues qui semblent familiers, voire stéréotypés, peuvent être perçus comme un manque d'originalité, et pourtant, sommes-nous plus prolixes et originaux dans la vie quotidienne réelle ?
La relation père-fille est un thème central dans le roman, et Amélie Nothomb explore ces liens complexes avec une certaine profondeur, mais on aimerait en lire plus, voir cette relation beaucoup plus développée, plus aboutie encore. Pourtant, on se laisse charmer par l’écriture fluide, rythmée, la complexité des personnages dépeint en très peu de lignes. Un travail minutieux qui donne envie de plus. Un plus dans ce livre : le personnage de Claude qu’on aime ne pas aimer. Il est sombre, machiavélique et manipulateur, et il contraste bien avec les autres personnages qui peuvent sembler trop lisses, mais face à lui, peut-être est-ce la normalité qu’on oublie...
En bref : "Les Prénoms Épicènes" est un roman qui suscitera des réactions différentes en fonction des préférences de chaque lecteur. Le format court et le style de l'auteure peuvent être appréciés pour leur concision, mais peuvent aussi être perçus comme limitant la profondeur de l'histoire. Mais c’est aussi ce qui fait le charme de cette histoire à mon avis : les possibilités d’appréciation en fonction de chacun. L'exploration des thèmes de l'amour, de la vengeance et des relations familiales reste un aspect intéressant de ce livre, qui saura trouver son public parmi les amateurs d'Amélie Nothomb.
contemporain
S'il y a bien une autrice avec laquelle j'ai un ascenseur émotionnel, c'est clair, je cite Amélie Nothomb ! Soit je déteste soit j'adoooore ! Vous l'aurez compris, cette fois j'ai adoooré ^^ Dans ce livre, elle soulève le même thème que dans frappe toi le coeur (que j'ai lu et vraiment pas aimé l'année passée). J'ai l'impression que le professeur est venu corrigé le brouillon de l'élève ! Pour moi, Amélie est passée maître dans tout ce qui concerne la cruauté des rapports humains … et ça, je dis oui ! et j'en veux encore … il me reste pas mal de livres de cette autrice à découvrir ! Un à un je les dévorerai tous mais je déteste les ascenseurs ! :P
Sans surprise, un Amélie Nothomb efficace.
Après la relation mère/fille, nous voici ici plongé dans une relation père/fille.
Ils ne s'aiment pas ces deux là alors qu'Épicène vient seulement de sortir du ventre de sa mère.
Il est aussi question de vengeance, d'un type antipathique, d'une femme soumise, de classes sociales qui s'opposent.
Amélie Nothomb n'en finit pas de scruter les relations familiales.
Tout cela est, comme toujours, un peu tiré par les cheveux mais n'est-ce pas ce que nous attendons de cette auteure ?
Comme d'habitude, le style est tellement fluide que cela se lit sans heurt mais un peu sans passion en une petite soirée.
Le propos comme les thèmes centraux – qui sont la vengeance et l’obsession de Claude, l'amitié de Dominique et de Reine empreinte d'un tant soit peu de trahison et de la haine fatale entre père et fille – auraient mérités d’être plus développés.
Étant fidèle à elle-même, Amélie Nothomb nous livre une histoire courte et acidulée que l'on appréciera selon le même degré que celui que l’on porte à son autrice.
Lire plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2022/02/14/amelie-nothomb-les-prenoms-epicenes/
Claude est amoureux de sa Reine, avec elle l’amour semble une évidence depuis cinq ans, mais elle le quitte pour épouser Jean-Louis. Car avec lui la vie confortable est une évidence, pas forcément l’amour, mais Reine est une jeune femme qui veut réussir sa vie, enfin, au moins en apparence.
Un jour, Dominique rencontre Claude à la terrasse d’un café de province. Un verre de champagne, quelques bavardages et quelque coups de téléphone plus tard, voilà Dominique et Claude mari et femme. Ils s’installent à Paris. La vie passe, une fille va naître, nommée Épicène, en rapport avec leurs deux prénoms, le succès professionnel est au rendez-vous pour Claude, mais une soif de s’élever dans la société le taraude, il demande à Dominique de se rapprocher d’une famille qui va lui permettre de réaliser ses rêves de grandeur.
Dans tout ce roman se pose la question de ce que veut réellement dire aimer, son mari, sa femme, sa fille, son père… Et surtout comment Épicène, cette fille qui nait de l’union de Claude et Dominique, mais que son père ne saura jamais aimer, peut-elle se construire ? Car peut-on aimer un parent qui ne vous aime pas ? Cruelle démonstration de haine partagée, Claude n’aime pas sa fille, comme si elle n’existait tout simplement pas, sa fille se paye donc ce luxe inouï et destructeur de détester ce père absent et tellement égoïste.
Ce qui est étonnant dans les romans d’Amélie Nothomb, c’est toujours qu’en si peu de mots, si peu de pages, l’essentiel du message qu’elle veut faire passer est dit. La substantifique moelle des sentiments, amour, haine, violence, désespoir, est tirée, mise en exergue.
chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2018/09/05/les-prenoms-epicenes-amelie-nothomb/
Retrouvé dans ma pile à lire, je viens de consacrer deux heures à cette histoire, car, comme tout livre d’Amélie Nothomb, ses 154 pages nous aspirent et se dévorent d’une seule traite.
Tout comme dans « Frappe-toi le cœur », Amélie Nothomb s’invite dans les foyers, dissèque les sentiments familiaux, épluche leurs faiblesses et leurs déviances.
C’est l’histoire de Dominique, la mère, de Claude le père, et d’Epicène leur fille à laquelle vient se greffer Reine, une amie de Dominique.
Ici, l’auteur expose sous son microscope l’amour, la trahison, le mensonge, la manipulation, la haine, la vengeance.
Un grand amour de jeunesse bafoué est le déclencheur de ce drame familial. Ensuite s’installe la vengeance qui sera longuement réfléchie et alimentée de rancœur, un mariage reposant sur le mensonge et la tromperie, la haine paternelle envers son enfant, la manipulation sentimentale. Tout est bon pour arriver à ses fins et peu importe les victimes collatérales.
Voici de quoi est constitué ce roman, mené d’une main de maître, avec des personnages qui nous transmettent leur douleur, leur aveuglement, leur duplicité mais aussi leur force morale et leur résilience.
Une fin comme Amélie Nothomb sait si bien en faire, une nouvelle fois à la hauteur de son génie créateur.
S’il y a un roman de la Rentrée Littéraire que je raterai sous aucun prétexte, c’est bien l’événement dans l’événement, la sortie du souvent court, mais intense roman d’Amélie Nothomb. Auteure souvent critiquée, mais jamais égalée et qui continue depuis plus de 30 ans à être l’une des auteurs la plus vendue de la Rentrée Littéraire.
Comme vous l’aurez compris, je ne suis pas la personne la plus indiquée pour donner un avis objectif sur les romans d’Amélie Nothomb, car depuis tout petit (ou du moins pas bien vieux) je suis tombé dans la potion magique qui fait aimer année après année, les romans de l’auteure.
Systématiquement, vous entendrez ou lirez des critiques sur la petitesse de ses livres et cette légende urbaine, qu’avec le temps les caractères sont de plus en plus gros. Généralement, ce sont les mêmes qui critiquent l’inverse chez d’autres auteurs, qu’en plus d’écrire des pavés, ils sont indigestes.
Bref Amélie Nothomb, bien malgré moi, ne peut plaire à tout le monde, mais une chose est sûr, elle fait toujours parlait d’elle.
Les connaisseurs d’Amélie connaissent les thématiques récurrentes que l’on peut rencontrer à travers ces livres : la nourriture (pas dans le dernier en-tout-cas, peut-être un petit peu, avec lorsque l’auteur parle de son nectar préféré le CHAMPAGNE), les relations, sentiments entre les personnages, cette fois avec la relation père et fille et également les prénoms, là nous sommes encore une fois en plein dedans. Les prénoms épicènes peuvent être à la fois masculins et féminins un peu comme les prénoms des parents d’épicène Claude et Dominique…
Ce dernier roman, comme souvent chez l’auteur traite de l’injustice et la vengeance, cependant une vengeance sans préméditation, mais sans remords non plus.
Claude a épousé Dominique, qui lui a donné une enfant : Epicène. Mais le père n’aime pas sa fille, qui croit bien le lui rendre. Dans cette famille épicène où les prénoms sont toujours mixtes, les sentiments aussi restent indécis quant à leur genre. Amour ou haine, nul ne sait plus, et dans la confusion, chacun leurre sa souffrance dans un désir de vengeance.
Comment mener son existence lorsqu’elle repose sur une blessure indélébile ? En filigrane de la vie de Claude et d’Epicène, s’enroule et se déroule la douleur de l’amour non partagé : l’amour pour une femme chez lui, l’amour filial chez elle, tous deux transmués en haine par le désespoir. Mais la vengeance est-elle une solution ? Guérit-on jamais d’une carence d’amour parental ?
Aussi courte que son écriture est minimaliste, comme rabotée à l’essentiel, cette histoire aux allures de conte est indéniablement ciselée au millimètre, sa construction parfaitement calibrée, le choix des mots soigneusement réfléchi et son motif habilement dessiné. Au-delà de mon admiration pour une telle maîtrise littéraire, il m’a toutefois manqué un soupçon d’émotion, ce je ne sais quoi qui transfigure la lecture en un moment de communion et vous la rend définitivement mémorable.
Ecrit avec un talent littéraire indéniable, ce livre brillamment mené m’a en définitive plus touché l’esprit que l’âme, plus l’intellect que le coeur. Suis-je moi aussi victime d’un ressenti épicène ?
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