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Dans la forêt, un homme marche en direction du camp de chasse où sa famille s'est réfugiée pour fuir les bouleversements causés par une panne électrique généralisée. Il s'enfonce dans les montagnes en suivant les sentiers et les ruisseaux.
Affrontant l'hostilité de ces contrées sauvages, il doit aussi se méfier des autres qui, comme lui, ont choisi de disparaître dans les bois. Sur son chemin, un petit garçon l'interpelle. Il a une dizaine d'années, une chevelure en broussailles et des yeux noirs comme du charbon. Bien que la présence de cet enfant en ces lieux demeure un mystère, l'homme laisse tomber sa solitude et poursuit sa route avec lui. Lorsqu'ils arrivent au camp, ils découvrent une communauté organisée autour du troc de viande, de tâches diverses et d'une vieille génératrice.
Christian Guay-Poliquin offre avec Les ombres filantes une fable politique étonnante sur la nécessité, pour toute société, de prendre en compte l'avenir de sa jeunesse.
J'ai eu du mal à rentrer dans ce roman, mais une fois fait, j'ai versé une larmounette à la fin. Ce n'est que vers la moitié du roman que j'ai compris, après une recherche avec mon ami Google, que ce roman faisait partie d'une trilogie et que c'était le dernier tome. En soi, le roman peut se lire sans avoir lu les autres mais c'est vrai qu'il manque un petit quelque chose, notamment autour de la panne d'électricité. Elle a occupé toute ma première partie de lecture : pourquoi il y a une panne ? comment c'est arrivé ? et c'est une explication qui n'est jamais arrivée cependant elle est peut-être dans les deux autres tomes de cette trilogie.
L'autre point qui m'a un peu dérangé dans la lecture, c'est que le narrateur/personnage principal, on ne connait de lui que le fait que c'est un homme, qu'il a quitté un endroit pour aller retrouver de la famille sur un autre point. Mais, comment il s'appelle ? à part "je", il n'est jamais appelé autrement et c'est assez déroutant.
L'histoire est agréable à lire, on suit "je" dans son périple à travers la forêt pour aller rejoindre sa famille. Durant le trajet, il va croiser la route de Olio, un jeune garçon d'une douzaine d'années. Ce dernier va s'attacher à "je" et le suivre partout. J'aime bien ce jeune, à la fois rebelle et attendrissant, têtu et attachant. Une réelle amitié se lie entre les deux personnages et on arrive à prendre la défense de l'un ou de l'autre. On voit leur évolution durant toute la lecture et la fin... Mon dieu ! Je ne vous en parle pas, je vous laisse découvrir cela !
C'est un roman qui me fait sortir de ma zone de confort, et même si j'ai eu du mal à y rentrer dedans, j'ai lu toute la deuxième moitié d'une traite. L'auteur sait nous partager ses émotions dans cette quête de survie, juste petit bémol pour moi, qui a quand même son importance quand on lit... l'absence totale de tiret de dialogue. C'est dommage car c'est peut-être un effet voulu par l'auteur mais moi, ça m'a obligé à relire des phrases plusieurs fois pour comprendre si j'étais en présence de dialogue ou de narration.
En résumé, c'est une lecture intéressante malgré quelques points négatifs et qui je pense, vaut un petit coup d'œil curieux. Ce tome peut se lire sans les 2 autres mais pour une meilleure compréhension, probablement qu'il vaut mieux lire les deux autres avant. Mais ça, c'est à vous de voir !
«On le savait que cela allait arriver, et nous étions parés. Maintenant que toutes les lumières se sont éteintes et que le monde entier se dissout en se cherchant une raison d'être, nous sommes de plus en plus nombreux et on se prépare pour la suite.
Et vous, êtes-vous prêts ?»
Sommeil.
Refus d'ouvrir les yeux.
Corneille.
Le silence, les camps de chasse, l'immensité de la forêt, les cris des bêtes, une cabane, des orages électriques, de l'aide, des jours et des jours de marche, des ordures, de l’incertitude, de l'épuisement, une rencontre, des braises, un lac, des rôdeurs, de l’aventure, des véhicules abandonnés, du désarroi, de la confiance, un voile de brume, la famille, la survie, la Station...
Le vieux monde
Le nouveau Monde.
Le temps qui s'arrête.
Le temps qui repart.
Un roman dense et intense avec une forêt omniprésente et envoûtante.
Un roman plein de tempête et de terre.
Christian Guay – Poliquin est un auteur engagé et inspirant.
Aux éditions Québécoises La peuplade, que je ne connaissais pas et qui gagnent vraiment à être connues !
Une nature envoûtante,des personnages proche de Robinson Crusoë et une écriture captivante souligne les émotions;prémonitoire?Un moment de lecture précieux!
Je l’attendais celui-là ! J’avais hâte de retourner dans l’univers de l’auteur découvert avec Le poids de la neige. Et autant le dire immédiatement, je n’ai pas été déçue. Je pense même que j’ai trouvé ce roman meilleur que le précédent.
On retrouve le personnage que l’on avait laissé bloqué sous la neige dans un village depuis la grande panne d'électricité.
Il marche dans la forêt, il avance seul, il boite en raison d’un genou blessé. Il part retrouver les membres de sa famille dans leur camp de chasse.
Comme par magie, son chemin croise celui d’Olio, un gamin orphelin d’une douzaine d’années. Olio est un enfant étrange qui semble ne rien craindre de la forêt.
Ils vont continuer la route ensemble jusqu’au camp familial, où rien ne se passera comme prévu pour ces deux êtres qui se sont choisis.
Christian Guay Poliquin maitrise l’art de la tension narrative. Son roman semble partir de presque rien et pourtant il arrive à installer une atmosphère lourde, étouffante. Après l’oppression de la neige, l’auteur nous fait ressentir l’oppression d’un clan. Il transcende le simple roman de survie, le pur roman de nature writing pour développer une histoire qui met à l’épreuve la dynamique familiale.
Un roman extrêmement magnétique avec un final brutal dont on ne se remet pas facilement.
Résumé :
Dans la forêt, un homme seul marche en direction du camp de chasse où sa famille s'est réfugiée pour fuir les bouleversements provoqués par une panne électrique généralisée. Il se sait menacé et s'enfonce dans les montagnes en suivant les sentiers et les ruisseaux. Un jour qu'il s'est égaré, un mystérieux garçon l'interpelle. Il a une douzaine d'années, semble n'avoir peur de rien et se joint à l'homme comme s'il l'avait toujours connu. L'insolite duo devra affronter l'hostilité des contrées sauvages et déjouer les manigances des groupes offensifs qui peuplent désormais les bois.
C'est un coup de cœur! J'ai adoré ce roman de survie dans la forêt où il ne faut pas uniquement se méfier des loups et des ours mais aussi des hommes. J'ai adoré la première partie du roman où l'homme avance tant bien que mal dans la forêt avec en ligne de mire le camp de chasse de sa famille. Seul dans la nature avec quelques provisions, un objectif et un genou récalcitrant on sent pleinement sa solitude, jusqu'à sa rencontre avec Olio. Olio est un jeune garçon d'une douzaine d'années plutôt mystérieux. À la fois attendrissant et agaçant, menteur et voleur, Olio va prendre une grande place dans la vie de l'homme qui finalement avait grand soif de s'attacher à quelqu'un et être le déclencheur de quelques péripéties... Dans la seconde partie du roman, c'est une survie plus sédentaire mais tout aussi intéressante et surtout on rencontre la famille et ses membres, des chasseurs aguerris qui se sont organisés et vivent plutôt bien grâce aux fruits de la chasse. Ici ce sont les relations entre les personnes qui sont mises en lumière, un autre aspect fondamental de la survie.
Ce que j'aime dans ce genre de livre c'est de voir la détermination et la débrouillardise des gens lorsque le monde qu'ils ont connu s'effondre, de voir se mettre en place de nouveaux modes de fonctionnement et d'interactions, de voir à quoi certains se raccrochent (religion, nature, espoir que les choses redeviennent comme avant...) et surtout me questionner sur ce que j'aurai moi-même été capable de faire ou de décider. Et il y a tout ce que j'aime dans ce livre, d'autant que l'histoire est racontée à la première personne par l'homme, ce qui garanti une pleine immersion dans l'histoire.
Bref un beau coup de cœur pour ce roman post-apocalyptique que j'ai lu quasiment d'une traite, embarquée par les bruits de la forêt.
Initiatique, magistral, bien au-delà du piédestal de la littérature, « Les ombres filantes » est un chef-d’œuvre. Inaugural, le roman cède la place à l’immensité et ses mystères dévoilés. Le livre est une lanterne dans le sombre de la nuit. Les espaces sont des conjugaisons, des entrelacs. La fusion du corps et de l’esprit est si formidable que l’histoire même s’efface. Les hôtes des pages ont un devoir : apprendre au lecteur (trice) les forces intrinsèques et les courages alloués. Christian Guay-Poliquin est digne d’un génie évident. « Le poids de la neige » était un miracle. Là c’est l’intensité qui est gémellaire. L’atmosphère est oppressante, vitale, elle signale les déroutes, les vacillements, l’écologie blessée dans sa chair. Les dangers des dépendances sont des poids lourds sur le dos. On ressent la même ambiance, le voluptueux des déambulations, le livre qui donne la vie. On est en mouvement jour après jour, l’ombre filante qui ne lâche rien. Pas même un point, une virgule, une parole. La besace récolte la trame, le pain pour la faim, et l’eau pour la soif. La saveur spéculative d’un renom hors pair. Un certain jour : une forêt (grandiose), une panne gigantesque, plus d’électricité. Le drame d’une contemporanéité à bout de souffle. Tout s’arrête, se fige. Les industries sont à l’agonie. Tout est manque crucial. Les habitants veulent fuir la zone vaste comme le monde, plus d’essence. La faim gronde et les hommes deviennent des loups féroces.
« Depuis la panne, tout a changé, mais les lois de la forêt perdurent. Soit on se montre pour défendre son territoire, soit on courbe l’échine et on passe son chemin. »
Partir vite, à pied, malgré les risques, les pièges, le sombre aux abois, et la peur de l’autre, hier son voisin de palier.
« Je m’allonge dans cet espace étroit en fumant un second mégot. Je songe à l’éternelle danse des proies et des prédateurs. À guerre lasse du hasard et de l’inexorable. À la loi du plus fort, du nombre et de la nuit. »
L’homme marche, seul, en pleine forêt. Sa quête : rejoindre sa famille qui vit dans un camp de chasse, à mille lieux de toutes terres habitées. Blessé, dans la nature enivrée de ses droits et vengeances, il se sait vulnérable.
« Les visages de ceux et celles que j’ai rencontrés depuis le début de la panne me hantent. Je me demande où ils peuvent être à présent. Difficile à dire, l’avant est un monde enseveli avec ses destinées interrompues et ses promesses. L’après, un tas d’incertitudes qu’il vaut mieux taire. Entretemps, chacun fait ce qu’il peut pour donner du sens à ses gestes. »
Les ombres de la nuit sont des tarentules. Chaque bruissement, perle de rosée est un appel à la survivance. L’homme errant puise dans les signes la ténacité des solitaires. Les arbres détournent les hostilités. Tout est une question de mental. Ne pas abdiquer, ni se perdre. Tel un mirage, un enfant surgit, semblable au Petit Prince ou tout simplement le symbole de l’enfance écorchée vive au fronton des indifférences. Olio, le mage va intuitivement métamorphoser le périple de binôme devenu. Énigmatique, lumineux, pur, Olio est l’ombre filante, l’étoile du Sud. De jour en jour le voyage devient salvateur et renaissance intérieure. La panne géante d’électricité côté ville, la fin d’un millénaire d’outrance et d’orgueil, un monde apocalyptique se dévoile, certes, mais bien au-delà il y a l’ombre filante. Ils vont réussir à rejoindre la famille du narrateur. Vivre autrement, en autarcie. Encerclés de rivières, de forêts, une île mirage en pleine terre. La communauté est de concorde et d’équité. Rien ne doit faillir, trembler, tout s’échange et se partage dans l’orée d’un rythme primaire de survie absolue.
« L’arbre paraît encore plus imposant une fois au sol, avec son tronc plissé, ses branches tortueuses et sa tête encore imprégnée de ciel. Il a laissé un large trou dans la canopée. Et déjà les jeunes pousses se gavent de la lumière qui leur était interdite. »
« L’été avance, toujours pas d’orignal et nos réserves d’huile, de pâtes, de riz diminuent chaque jour. »
La vie reprend dans la majestueuse première lettre de l’alphabet. La palingénésie dans une communauté où la chasse et la pêche sont les salaires. Le monde d’avant figé dans une satire amère. Ce livre est un avertissement face à nos arrogances. Le narrateur et Olio cercle d’amour fraternel, ombre filante, l’osmose des liens infaillibles. Résisteront-ils dans cette clairière familiale ? L’horizon peut-il dévoiler le renouveau ? Ce roman des bienheureuses filiations est une échappée dans l’espérance. La preuve des attachements incommensurables. L’écologie, la politique sociétale, les sciences humaines, les philosophies, ici tout est boussole et prouesse. Une aurore boréale, l’éternité.
« Le paysage s’étend comme on déplie une carte topographique. »
« Les ombres filantes » est transcendant. Un futur classique, un livre perpétuel, culte. Publié par les majeures Éditions La Peuplade.
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