Quels sont les titres à glisser dans les valises des jeunes lecteurs et lectrices ?
Tout le monde croit connaîte Libby Groby, pourtant, personne ne s'est jamais intéressé qu'à son obésité. Elle a longtemps vécu recluse dans sa chambre, cachant son corps et ses angoisses. Cette année, sa vie peut changer : Libby s'est inscrite au lycée.
Tout le monde croit connaître Jack Masselin : étudiant rebelle, sexy... aux réactions imprévisibles. Sous son arrogance, Jack a enfoui un secret douloureux.
Une histoire d'amour rédemptrice.
Des ados justes et charismatiques et le courage de s'accepter tel que l'on est.
Quels sont les titres à glisser dans les valises des jeunes lecteurs et lectrices ?
C'est une histoire, qui prend aux tripes.
Libby et Jack affronte seul puis ensemble leurs propres monstres.
Les deux personnages principaux sont les seules personnages profonds de cette histoire.
Après le décor reste limité dans cette histoire. Mais, elle est quand même présente.
Le fond est quand même intéressante à certain moment.
La plume reste appréciable.
Ce roman jeunesse est une pépite ! J'ai adorée ! On s'attache à Libby Groby, cette adolescente en souffrance et qui pourtant va se montrer très forte tout au long du roman. Et puis, il y a Jack Masselin le tombeur du lycée qui lui cache sa maladie la prosopagnosie. On peut le dire que leur rencontre va être fracassante. On s'ennuie pas une seconde du début jusqu'à la fin !
Bonne lecture !
On me veut. On a besoin de moi. On m'aime.
Tout d'abord, merci infiniment aux éditions Gallimard Jeunesse pour cet envoi qui m'a fait sortir le cœur de ma poitrine car, depuis mon SP de Tous nos jours parfaits il y a trois ans (pourtant, j'ai l'impression que c'était hier...), une très belle histoire d'amour livresque est née entre Jennifer Niven et moi. En un roman, cette auteure avait réussi l'exploit de me faire tomber amoureuse de ses deux personnages principaux, les inoubliables Finch et Violet, et de m'éblouir d'un maximum d'éclat ultraviolet le plus beau et pétillant qui soit. All the bright places, pour son petit nom en V.O., était devenu mon nouveau soleil littéraire en matière de Young Adult, mon nouvel horizon et une maison aussi réconfortante et inspirante qu'elle a été aussi capable de me briser le coeur en mille morceaux. Marco... Polo. A jamais gravé dans ma mémoire. Mais bref, assez parlé de ce petit chef d'oeuvre, si vous voulez en savoir plus, ma chronique dithyrambique à son sujet est toujours ici, et elle ne bougera pas, elle vous attendra bien patiemment. Mais, au vu de mon amour débordant pour le premier roman que j'avais découvert de cette autrice en tout point formidable, vous pouvez aisément comprendre mon excitation insoutenable pour cette parution qui s'annonçait et qui était imminente. Le bébé est désormais à la maison et, tout comme Tous nos jours parfaits autrefois (j'ai prêté mon chéri d'amour afin de le faire irradier au plus grand nombre, mais on me l'a enlevé, je suis toujours inconsolable), je suis extrêmement fière comme une maman poule de le faire trôner fièrement dans ma bibliothèque. Ce petit frère bien aimé est une petite perle d'exception lui aussi, et à sa manière, et il revendique sa différence avec force et honneur, la tête haute et le bleu éclatant de pureté (regardez-moi ces bubulles sur la couverture !). Mes livres chéris, mes enfants... Que ferais-je sans eux pour me guider et me redonner du courage dans ce monde bien moche et bien sombre, je vous le demande...
Le premier conseil que je peux vous donner avant d'aborder la lecture de ce livre radieux et sublimement extraordinaire, c'est de ne surtout, mais alors surtout pas, essayer de le comparer à son prédécesseur. Celui-ci ne perdra jamais sa place dans votre cœur, n'ayez crainte d'une éventuelle concurrence alors ne la cherchez pas pas partout sous prétexte de vouloir trouver la petite bête. Il n'y a rien à reprocher à ce petit ange blanc qu'est Les mille visages de notre histoire, il vous suffit juste de le savourer et de le chérir de toutes vos forces et il vous le rendra bien. Je sais que cela est difficile, après avoir lu une pépite rayonnante et dévastatrice tel un ouragan d'émotions et de justesse foudroyante comme Tous nos jours parfaits, de pouvoir passer à autre chose et de ne pas l'avoir sans cesse en tête en attaquant un nouveau livre de la même auteure. Mais, si Jennifer Niven, l'incroyable, la fabuleuse Jennifer, m'a bien appris une chose, c'est que notre cœur est bien assez gros comme ça pour avoir assez de place pour deux amoureux littéraires. On n'a jamais assez de place dans notre cœur aimant et aventureux pour de bons livres, et de bonnes personnes, croyez-moi. Il suffit d'ouvrir grand les bras, littéralement et métaphoriquement parlant, et Jen fera le reste avec sa plume de fée qui sait nous susurrer à l'oreille des mots qui font le bruit des timbales les plus agréables et les plus puissantes du monde à la fois. Des mots qui nous marquent, qui nous font chavirer, qui nous rappellent, et à raison, à quel point nous sommes, en tant qu'individus, importants, beaux et nécessaires à ce joli petit monde pour qu'il tourne rond, qu'il avance et qu'il se renforce, pour qu'il devienne meilleur et plus lumineux. Si je devrais conseiller un auteur à des ados récalcitrants à l'action de lire, ce serait la production littéraire de cette femme, formidable et spectaculaire, qui puise dans son vécu de la meilleure des façons, comme on le ferait en pressant des citrons acides et repoussants pour en faire une rafraîchissante limonade. Lire un de ses livres, cela rend tout de suite la vie plus ensoleillée et riche en opportunités de se prouver à soi même qu'on est capable de profiter de chaque instant, de montrer qu'on a de la valeur et qu'on compte, et aussi de se monter à soi même qu'on s'aime, qu'on a la capacité de voir au-delà du miroir cruel et moqueur et qu'on est capable de voir la beauté intérieure et les qualités de tout un chacun, à commencer par nous.
Libby Groby est un exemple flagrant de ces actions bénéfiques sur soi même. Comme beaucoup d'auteurs figures de proue de la littérature pour adolescents/YA et collègues de Jennifer Niven, tels que Nicola Yoon (Everything, Everything ; The Sun is also a Star) ou encore Jay Asher (Treize Raisons ; What Light) pour ne citer qu'eux, je suis moi aussi tombée sous le charme ravageur de Libby Groby, une héroïne hors normes, et je ne parle pas de son poids. Libby est une jeune fille singulière et étonnante, totalement irrésistible, et ce pour plus de raisons que je ne pourrais en compter sur les dix doigts de la main. Et puis, le beau et attachant Jack Masselin saura vous expliquer pourquoi Libby a un tel effet sur son entourage. Vous voilà obligés à lire le livre maintenant, niark niark niark. Non pas que cela soit une corvée, bien au contraire. Ce livre est un petit nuage qui saura vous soulever au plus haut et faire battre la chamade à votre petit cœur éprouvé et fondant. Mais, pour en revenir à ma Libby d'amour, si je l'admire et l'aime autant, c'est parce que, déjà, les fantasmes amoureux qui se déroulent dans sa petite tête bourdonnante de pensées qui partent loooooin dans leur délire sont absolument tordants. Ça grouille là-dedans, ça bouillonne, ça rêve de changement, de vie nouvelle, d'existence exaltante et fascinante à tous les niveaux (et notamment celui du pieux, humhum - les adolescents et leurs hormones, que voulez-vous...), ça fulmine de rage et d'envie de dire clairement les choses, d'oser, de scandaliser, de se défendre et de clouer le bec aux lèvres glosées, pulpeuses et vomissant les pires limaces de haine et de mépris des poupées Barbie à la Caroline Lushamp. Et ma Libby adorée va réaliser tout ça. Elle va assumer l'intégralité de son corps, l'exhiber, l'aimer, le faire danser car elle a ça dans le sang et elle ne va pas s'arrêter juste parce que des personnes répugnantes détestent voir se mouver des poignées d'amour et des personnes aveuglantes d'être elles mêmes et de dire les choses franchement, sans avoir honte et sans se rabaisser, se libérer, elle va se battre et montrer qu'elle en a dans le ventre (façon de parler), que son poing est d'acier, et que son gigantisme est loin de se limiter à son aspect physique. Libby est épatante, surprenante et à couper le souffle sur de nombreux points, et ce n'est pas Jack qui vous dira le contraire. Elle a un humour ravageur, une grandeur d'esprit impressionnante et elle est complètement bouleversante. Certes, elle ne se leurre pas sur le monde, décevant, qui l'entoure, mais, après les événements traumatisants qu'elle a vécus, elle a fait énormément d'efforts pour améliorer son quotidien, pour montrer à son père sa gratitude envers lui, envers tout ce qu'il a fait et encaisser pour elle, en tant que super-papa, et elle n'a pas l'intention de voir tous ses efforts être ruinés par des crétins de la pire engeance. Elle se bat quotidiennement pour obtenir une vie meilleure que son ancienne étiquette d' "obèse à la morbidité extrême" aurait pu lui offrir, et elle ne lâche pas le morceau. Libby est un sacré modèle, et elle aurait de bonnes leçons à vous donner, si vous lui en laissiez l'opportunité. Deuxième appel urgent à lire ce roman, mais en même temps, cette chronique tout entière vous hurle de le faire ! Bien sûr, notre chère héroïne aura ses moments de faiblesse, ses doutes et ses craintes, ses moments de désespoir et de désarroi, car, au-delà de son odeur d'encre fraîche, elle est faite de tissu d'émotions profondément humaines (autre force indubitable de l'écriture de Jennifer Niven - donner vie à ses personnages sous tous leurs pores), et vous saurez certainement vous retrouver dans son vécu ou dans celui de l'un des divers personnages de ce roman, il est très facile de s'identifier à l'un d'eux ou de reconnaître les traits de l'un de vos proches à travers ces personnages, leur quotidien et leurs épreuves. Jennifer Niven sait nous parler, aller droit vers notre cœur sans frapper, tel l'appel envoûtant de la sirène aux marins, avec ici une promesse non de mort, mais de vie.
Bon, c'est pas tout ça, mais je me rends compte que mon petit Jackounet a aussi besoin de son moment de gloire dans cette chronique, dis donc ! Jack Masselin, je te déclare mon amour éternel et je te considère désormais officiellement comme l'un de mes book boyfriends de mon harem privilégié. Je suis un cœur d'artichaut incorrigible, cependant, je ne me laisse pas attraper si facilement, même pas des filets très alléchants comme ceux de Jack. Or, justement, ce garçon n'a pas de filets, il est désarmant et profondément sincère, malgré la réalité qu'il vit et qui, elle, est maquillée comme un pot de peinture, son cœur, lui, est blessé, confus face à des centaines de visages, mais, de cœur à cœur, le dialogue que nous avons eu au cours de cette lecture a été magnifique. Préparez-vous à ce que Jack soit LA véritable surprise de ce roman, qui en a des tas en réserve pour vous. Après tout, il a appris du meilleur, son grand frère adulé Tous nos jours parfaits. Difficile de se remettre des surprises qu'il nous fait tout du long de son intrigue d'ailleurs, moi, je n'y suis toujours pas arrivé... Mais ne croyez pas que Les Mille Visages de notre histoire va rester tranquillement dans l'ombre, béat et admiratif, non non non. Lui aussi, il sort du lot, lui aussi, il brille à son maximum d'éclat, le bleu cette fois, et, lui aussi, il nous ébranle avec la force d'un tremblement de terre, il nous secoue comme un prunier et il nous quitte, après avoir refermé le livre, en ayant dessiné un immense sourire sur nos lèvres tremblantes. Pour Tous nos jours parfaits, elles étaient tremblantes d'allégresse teintée d'une tristesse qui ne nous quitte pas. Ici, celle du deuil de Libby, de la mort de cette mère tant aimée d'un claquement de doigts qui détruit une existence, celle d'une enfant innocente et absolument pas préparée à ce cataclysme, du jour au lendemain, celle de Jack et de son anomalie cérébrale, qui nous laisse les bras ballants, les boyaux tordus d'angoisse et de chagrin, celle de l'incompréhension et de la peur qui envahit notre esprit, celle que rien ne va guérir ni s'arranger. Cependant, on fait avec, dit Jennifer Niven, on avance pas à pas, en tâtonnant, on accepte de partager notre fardeau avec d'autres personnes, car on ne mérite pas de porter toute cette souffrance sur nos seules frêles épaules. On vit, tout simplement. Je ne veux pas vous en dire plus sur ce qui gâche l'existence de Jack à chaque instant car vous méritez d'ouvrir ce cadeau empoisonné vous aussi. Je vous rassure, empoisonné, il ne le restera pas bien longtemps, car vous allez prendre Jack par la main, l'accompagner, l'encourager, le réconforter car il est loin d'être le connard qu'il pense être, et vous allez tomber amoureux, d'un coup, de lui, de Libby, de l'unique Jayvee et de ses références à Atticus Finch (les Finch, encore et toujours ♥), du disco (bouge ton corps, bébé !), des bikinis violets, des pizzas de chez Clara, de Nous avons toujours vécu au château (je meurs d'envie de lire ce bouquin maintenant !) et de sa cinglée de Merricat, de l'afro indomptable de Jack (je rêve de lui fourrager les mains dans les cheveux sans cesse), même de la perfection charmante et évidente de Bailey Bishop et de son shampoing. Et même de la petite poupée qui manque de confiance en elle et qui se cache tout au fond de l'affreuse Caroline Amelia Lushamp. Même de ça. Vous serez avec eux tous jusqu'à la fin du chemin et même après.
Sur ce, que puis-je vous dire de plus ? Juste de vous laisser prendre au piège des yeux d'ambre et de l'odeur de soleil de l'énorme Libby (et je ne parle toujours pas de son poids, du moins pas le poids physique), par le demi-sourire en coin qui cache bien du courage et des cicatrices que vous fera Jack, par l'histoire extraordinaire qui va naître entre eux et qui existe depuis bien plus longtemps qu'ils ne le pensent. Je remercie encore mille fois les éditions Gallimard Jeunesse de m'avoir fait parvenir ce livre aux mille visages, que j'ai pris un immense et intense plaisir à dévorer dès réception au cours de mon week-end douillet sous au moins trois plaids et entourée de mes peluches adorées. Ce roman lui aussi est digne d'un livre-doudou, auprès duquel se rouler en boule comme un chaton dès que l'envie nous prend. Il suffit d'allumer la lumière pour les ténèbres s'évanouissent. Et un grand merci à Jennifer Niven de faire polir et briller à chaque fois sa gemme d'écriture à son maximum d'éclat à chaque nouveau roman. Enfin, je voulais terminer cette chronique sur une mention que je ne fais d'habitude jamais, et j'ai honte rien que d'y penser : un merci chaleureux et absolument démentiel à la traductrice de ce livre, Vanessa Rubio-Barreau, qui va permettre à un grand nombre de lecteurs français non anglophone, soit la plupart du lectorat visé, de découvrir cette pépite d'or et de se l'acquérir. Cet acte de traduction et de restitution de l'esprit de l'écrit de l'auteure dans notre belle langue de Molière signifie beaucoup et mérite d'être souligné. J'y prêterai plus d'attention désormais. Quant à vous, qui m'avez lu jusqu'au bout (quelle rigueur ! quelle ténacité !), vous savez où votre devoir se situe... Le COUP DE FOUDRE ϟ vous attend !
On veut ce livre. On en a besoin. On l'aime.
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