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Federico Peres, dit Rico, est un jeune homme timide qui bégaie horriblement. L'arrivée de Jean-Pierre Bernier, metteur en scène haut en couleurs, véritable Falstaff, venu monter à Sablet Les Joyeuses Commères de Windsor, bouleverse sa vie. L'homme, autrefois inséparable du père de Rico et d'Edwige, la propriétaire viticole qui finance la pièce, réapparaît pour trois représentations d'adieux.
Nommé régisseur et intendant des menus plaisirs, Rico a pour mission d'approvisionner la troupe en nourriture et vin. Chaque jour il se met en quête de joyeuses bouteilles pour une communauté festive où se mêlent techniciens, acteurs et actrices, anciens et nouveaux amants.
L'année de ses vingt ans, Rico découvre que le vin libère les mots si longtemps emprisonnés et entre en ivresse le temps d'un été. Dans la chaleur du village de Sablet, entouré de vignes, il s'initie au vin et à l'amour. Il devient lui-même le personnage d'une pièce de théâtre, tragique et païenne, pleine de péripéties, où les répliques fusent, les secrets se dévoilent, faisant resurgir un passé douloureux.
Servi par la langue truculente et poétique de Michel Quint, Les Joyeuses est un roman d'apprentissage joyeux, une ode à la vie.
Truculent, dionysiaque, ce livre est d'une part un éloge du théâtre, et d'autre part, un hymne à la vie et à tous ses plaisirs. Ça baguenaude, ça drague, ça apprend son texte, ça batifole, ça répète, ça s'embrasse, ça se touche, ...
Je n'avais lu jusqu'ici de Michel Quint qu'Effroyable jardin, dont je n'ai pas gardé souvenir de lecture, puisque j'avais vu le très beau film avant et que le film a phagocyté le livre. Là, je répare donc cette inculture et je tombe dans une écriture formidable, totalement libre et maîtrisée. J'aime beaucoup les phrases de M. Quint dans lesquelles la ponctuation prend tout son sens : faire une pose après la virgule, bien faire attention aux accords des adjectifs pour bien comprendre les subtilités de sa langue. Voilà, tout le livre est écrit comme cela, de la belle langue française avec parfois des mots désuets ou plus guère usités, qui donnent au roman de Michel Quint un charme et une élégance fous, et de la joie de vivre : on ressort de cette lecture joyeux.
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