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Être une mère de deux bambins séparée d'un mari envahissant et manipulateur n'est pas une sinécure. Un chaos quotidien qui prend des proportions épiques quand le lave-vaisselle de Joséphine la lâche. Sans compter que ses cheveux partent en vrille. Et que son esprit semble jouer contre elle, s'amusant à l'égarer dans une chaîne de catastrophes théoriques sans fin.
Comble de l'ironie, l'inspiration, elle, semble l'avoir abandonnée. Son livre est au point mort, et son nouvel éditeur aimerait bien avoir de ses nouvelles. Pour l'instant, Joséphine l'esquive.
Mais combien de temps encore va-t-elle passer à côté de sa vie ?
" Un roman rafraîchissant, un portrait saisissant de la famille contemporaine où la mère doit être au moins aussi performante qu'un superhéros. "
Emmanuelle Friedmann - Questions de femmes
Joséphine nous propose un remake de Femme au bord de la crise de nerfs. Rien ne va dans sa vie. J'ai eu l'impression qu'elle avait une tour de Jenga, le jeu où on empile des tasseaux de bois rectangulaires, et ensuite, il faut retirer un tasseau du bas pour le mettre plus haut. Sauf que si l'on retire un morceau, tout risque de s'effondrer.
Elle est dans ce cas. Elle a retiré la partie José, son ex-mari, pensant que sa vie s'améliorerait, mais tout risque de tomber. Il ne paie pas de pension, la culpabilise et utilise ses enfants et sa famille pour les liguer contre elle.
Et étant donné qu'elle subit la loi de Murphy, la loi de l'em*erde*ent maximum, son lave-vaisselle tombe en panne alors qu'elle est en découvert.
Elle gère comme elle peut, commandant un lave-vaisselle sans garniture de porte, s'achète des chaussures en rebellion vis à vis de la banque...
Nous avons tous les ingrédients pour un scénario catastrophe.
Joséphine nous entraine dans une aventure de 12 jours où elle tente de régler les problèmes, l'un après l'autre, selon l'ordre ou la priorité dans laquelle ils se présentent.
Une jolie plume, avec des mots moins usités, qui la rendent agréable. J'ai passé un bon moment avec Joséphine et me suis parfois retrouvée dans sa situation, ses pensées, parfois complètement loufoques, quand on est en situation de stress.
A recommander à tous, les lecteurs, lectrices et lecteurices qui veulent passer un bon moment de lecture et de détente.
Joséphine écrit des livres pour enfant et dispense accessoirement, des cours de philosophie à l'université. Fraîchement séparée de José, elle jongle avec la vie quotidienne et la gestion de la garde des enfants. José quant à lui, compagnon éconduit qui semble toujours aimer Joséphine, est un peu pot de colle, ce qui agace passablement Joséphine. Bref, entre le lave-vaisselle qui tombe en panne, le banquier qui vous harcèle car vous avez dépassé votre autorisation de découvert et le nouvel éditeur qui attend que vous repreniez du service, le tourbillon de la vie se fait sentir ! Sans parler des poux qui s'invitent, de l'anniversaire de papa à envisager, de la coupe de cheveux qui ne ressemble plus à rien et des multiples maladresses mortifiantes... Bref, le terme d'invasion est bien approprié ! Ah, j'oubliais de vous parler du perroquet imaginaire qui vient régulièrement se poser sur l'épaule de Joséphine et qui ne serait autre que la représentation de Emmanuel K (à savoir Kant), la petite voix philosophique qui vient mettre son grain de sel !
Découvrir Mazarine Pingeot sous une plume humoristique est vraiment sympathique, j'ai un peu eu l'impression de naviguer entre une BD de Pénélope Bagieu et des épisodes de La Connasse ! Très divertissant, surtout qu'au milieu de tous ces scénarios catastrophes, une jolie love-story vient s'immiscer !
Pas du tout à la hauteur de sa renommée.
En 12 jours, Joséphine Fayolle nous fait partager sa traversée de ce qui pourrait s’apparenter à un désert, mais qui s’apparente plutôt à une épopée. En effet, séparée du père de ses deux jeunes enfants, non seulement elle doit gérer le quotidien, celui de nombreuses femmes aujourd’hui, constitué de son rôle de mère, de sa double carrière de professeure de philosophie et d’écrivain pour enfants, de ses relations parfois tumultueuses avec sa mère, et du conflit permanent avec son ex compagnon qui continue à s’incruster dans sa vie quotidienne. Ce tableau s’enrichit des déconvenues matérielles, pannes et aléas financiers engendrés…
Ce n’est pas tant le scénario qui rend ce roman agréable, mais les réactions de Joséphine face à chaque situation avec cette volonté de toujours trouver la solution, plus ou moins adéquate, parfois déjantée. Mais dans ce bazar ambiant, aucun moment ne se passera, aucune décision n’interviendra sans la prise en compte de l’intérêt des enfants, créant inévitablement chez Joséphine un sentiment de culpabilité.
Dans cet ouvrage, Mazarine PINGEOT rompt habilement avec le ton plutôt grave de ses précédents romans. Une histoire de tous les jours narrée dans un style et une syntaxe remarquables chez cette auteure.
Voilà un roman qui débute un peu comme un long monologue duquel je me suis un peu senti exclu, le temps de m'habituer au rythme, et au fait que c'est bien une femme qui parle et que donc, moi, pauvre homme, je ne pouvais en placer une (je sais, c'est un peu facile, mais c'est vraiment la première impression qui m'est venue). Une sorte de logorrhée, un long monologue entrecoupé de quelques dialogues donnant à l'ensemble un rythme rapide ; c'est parfois saoulant, souvent ironique et drôle et toujours réaliste. Sans m'en rendre totalement compte, j'ai penché dangereusement vers l'empathie et la sympathie pour Joséphine, pour ses déboires, ses tracas de femme seule empêtrée dans des actes de la vie quotidienne. Et à force de pencher, je suis véritablement tombé sous le charme de l'écriture de Mazarine Pingeot, que jusqu'à cette lecture je ne connaissais que de nom (et un peu de visage pour l'avoir vue à la télévision). Son roman aurait pu être une simple bluette un peu cucul, la vie d'une mère-célibataire-futur-divorcée en proie à tous les soucis susnommés et au bord de la dépression, mais Mazarine Pingeot analyse finement et profondément ses personnages, Joséphine en particulier, comme rarement je l'ai lu dans des romans, et puis elle a la classe et l'élégance de l'écriture, usant d'un vocabulaire large (il y a sûrement plus de mots différents dans une seule phrase -certes longue- de Mazarine Pingeot que dans un roman entier de Christine Angot, mais il est vrai qu'on ne va pas au bout des romans d'icelle), de tournures de phrases travaillées et belles et faisant preuve d'une maîtrise certaine de la syntaxe. Un vrai style littéraire quoi, qui me ravit ; je vous l'ai dit, sous le charme, je suis ! Ses phrases sont souvent longues, belles, très ponctuées, virgulées, avec apartés personnels -de Joséphine-, opinions, avis, digressions, car l'esprit de Joséphine s'échappe très vite laissant son corps présent mais ses idées hors de lui, parfois très loin...
"Une nuit a passé et je suis une autre. Une autre que celle-de-la-veille victorieuse, c'est-à-dire que je suis redevenue l'ancienne, celle qui hésite devant sa tenue, qui regarde sa montre pour faire avancer le temps comme si l'observation du cadran avait un quelconque pouvoir d'accélération (en l'occurrence cela a plutôt un pouvoir inverse), celle qui se sent incapable de travailler car autre chose travaille son esprit, celle qui trouve que sa coupe fraîche après une bonne nuit de sommeil ressemble à un saint-honoré, et qui n'arrive pas à y remettre de l'ordre, parce que le pli de la mèche de dessus que l'oreiller a modelé sept heures durant est indestructible, comme sculpté dans la pierre, celle qui se gratte la tête parce que le brushing pulvérisant d'un coiffeur à bout de patience est pour le pou ce que le spa jet d'eau chaude, enrobage de boue et massage aux pierres chaudes est pour la femme de quarante ans célibataire et work addict, celle qui trouve soudain ses trente pages écrites en une soirée nulles, vaines, voire honteuses, celle qui se dégoûte d'avoir accepté si promptement un déjeuner avec son nouvel éditeur qu'elle a la faiblesse de trouver attirant, celle qui se regarde dans la glace et a envie de pleurer, celle qui reçoit un SMS de son ex-mari lui demandant si elle peut récupérer ses enfants en début d'après-midi car il doit passer un scanner." (p. 179/180)
J'ai cédé à la tentation de citer ce long passage, cette longue phrase qui résume l'état d'esprit de Joséphine et l'écriture de Mazarine Pingeot qui alterne dans une même phrase les considérations matérielles, les emmerdements et les questionnements tout cela de manière assez légère (j'adore le passage sur le spa des poux -avec un "x" comme bijou, caillou, chou, genou, hibou et joujou, comme chacun sait).
Je découvre avec ce roman l'œuvre de cette auteure que je vais m'empresser d'aller creuser -euh, l'oeuvre évidemment...-, m'attend déjà, dans un genre très différent, beaucoup plus grave, Bouche cousue.
L'auteur démontre un vrai talent pour la tragi-comédie, sa plume est acerbe et drôle pour une histoire actuelle qui ne sombre pas dans la futilité le tout en racontant le malaise des femmes seules avec enfants.
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