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Les Histoires de Franz est le deuxième volet de la suite romanesque inaugurée en 2016 par Abraham et fils. Dans le premier volet, le Docteur Farkas, médecin rapatrié, et son fils Franz, âgé d'une dizaine d'an- nées, arrivaient en 1963 à Tilliers, petite ville de la Beauce, et emménageaient dans une maison ancienne. Ils se liaient à Claire et Luciane, une jeune veuve et sa fille, et élucidaient ensemble l'énigme entourant deux familles juives cachées dans la maison en 1942.
Ce deuxième volet suit la famille Farkas entre 1965 et 1970. Abraham est devenu médecin respon- sable de la maternité à l'hôpital local de Tilliers ; Claire et deux de ses amies militent au Planning familial naissant ; Luciane a dix-huit ans et cherche à s'émanciper ; Franz tient un journal, écrit des nouvelles, entre- tient une correspondance nourrie avec un interlocuteur mystérieux, rencontre au lycée des enseignants hors du commun et se lie à deux adolescents qui, comme lui, viennent de loin. Au fil de leurs engage- ments, les Farkas croiseront des fantômes - les disparus de la guerre d'Algérie, les laissés-pour-compte de l'empire colonial français - et feront de leur mieux pour les sortir de l'oubli.
Roman polyphonique, Les Histoires de Franz évoque la France des années soixante à travers d'autres voix que les livres d'Histoire. Il évoque irrésistiblement la littérature d'aventure et de mystère, populaire, les feuilletons, les séries. Chaque chapitre est à lui seul comme une nouvelle qui en appelle d'autres qui se croisent, se répondent et font ensemble un véritable « page turner ».
Le troisième volet s'intitulera Franz en Amérique.
l'histoire couvre les années 1965 à 1970.
Le talent de conteur de Martin Winckler n'est pas à démontrer et une fois encore il fait mouche. Les personnages sont merveilleux, terriblement attachants et les chapitres se succèdent avec un plaisir de lecture jamais démenti. J'avais lu le 1er tome l'an dernier et c'est avec bonheur que j'ai retrouvé la famille Farkas. Ces romans sont aussi l'occasion pour l'auteur de parler des causes qui lui tiennent à coeur, le fil rouge de toute son oeuvre: le respect de l'autre, l'éducation bienveillante, l'écoute attentive des patients, le droit des femmes à maitriser leur sexualité et leur fécondité... N'ayez pas peur de ces gros pavés , ce sont de vrais page-turner, de véritables feuilletons, un mot un peu désuet mais qui convient parfaitement. Ou si vous préférez, une sorte de série au sens télévisuel du terme, d'ailleurs Martin Winckler étant un grand amateur de séries il n'est pas étonnant que la construction de ses romans y fasse penser. Vous l'aurez compris, je suis fan de longue date de cet auteur dont je ne peux que vous conseiller tous les romans!
Cher monsieur Winckler,
Je viens de finir votre roman et encore une fois, toute l'humanité et la générosité qui s'en dégagent m'ont rempli le coeur de bonheur. Que demander de plus à la littérature ? me direz-vous.
J'ai retrouvé avec un immense plaisir les personnages que j'avais rencontrés dans Abraham et fils : Abraham, le père, homme de pure bonté, de pure générosité, magnifique personnage qui porte un regard toujours bienveillant sur le monde, lui dont le souci est de savoir s'il a bien fait, entendez s'il a fait du bien.
J'aime aussi beaucoup sa nouvelle femme Claire qui lui ressemble : elle a les pieds sur terre, est à l'écoute des autres et s'occupe bien de Franz.
Ah, Franz … il a tout pour lui ce garçon mais il ne le sait pas (encore), quel amour ! Tiens, je lui présenterais bien ma fille et je le prendrais volontiers comme gendre (d'ailleurs, monsieur Winckler, il faudra que je vous reparle de tout ça, je veux dire de l'avenir de Franz, ça me préoccupe un peu vos histoires d'Amérique…)
Ah, Franz et ses histoires : on ne s'ennuie pas une seconde avec lui, c'est pour cela que je l'adore, il a toujours quelque chose à raconter, on a l'impression qu'il connaît toutes les histoires, celles de la littérature, du cinéma ou bien celles de la vie, des gens… Et puis, il a tellement d'humour, d'autodérision… (oui, décidément, il conviendrait très bien à ma fille qui adore se marrer...)
Il y a aussi Luciane : elle m'a sidérée, la gamine qui veut vivre sa vie et voler de ses propres ailes… Elle a du caractère, c'est bien, il faut savoir s'affirmer dans l'existence !
Oui, vraiment, je les aime beaucoup, vos personnages, monsieur Winckler (au point d'oublier un peu, parfois, qu'ils n'existent pas en vrai…) Les retrouver un peu tous les soirs (je lis au lit), le temps si court d'un roman, me donne le sentiment de retrouver des amis.
Si vous saviez le plaisir que j'ai eu à retourner dans la rue du/des crocus à Tilliers, de me balader dans la maison-personnage (je la visualise très bien maintenant, j'en connais toutes les pièces, parfaitement meublées par moi-même. Peut-être aviez-vous fait l'effort de les décrire, c'est vrai, c'est votre boulot, mais je suis désolée de vous dire que c'est MOI qui l'ai meublée, à l'aide de MON imagination... Vous pourrez toujours changer les papiers peints, je referai les peintures quand bon me semblera. Déjà que pour les raisons que vous savez, il a fallu remettre à neuf le bureau d'Abraham. Triste épisode. J'ai eu tellement peur pour lui, c'est égoïste mais je n'imagine même pas une seule seconde perdre Abraham. Ça aussi, monsieur Winckler, on en reparlera, si vous le voulez bien, parce qu'il ne faut pas vous imaginer tout puissant ! Et puis quoi encore !)
Les Farkas ont changé depuis le premier volume, les temps aussi (et c'est toute une époque que vous évoquez si justement ici, la France des années 60/70) que vous découpez en cinq parties : de la Préhistoire (présentation des personnages) aux Temps modernes (les projets d'avenir) en passant par Antiquité et Moyen Âge où l'on apprend que notre Abraham devient médecin responsable de la maternité de Tilliers (quelle chance pour les femmes de la région!) et nous découvrons que Soeur Evangéline se lancerait bien avec Claire dans des séances d'éducation à une sexualité sans risques (magnifique Cercle des sorcières!) - nous sommes avant 68… beaucoup de choses restent à faire dans ce domaine, n'est-ce pas ?
Il sera question aussi de la guerre d'Algérie (là-bas et ici puisque dans les deux pays des hommes et des femmes ont beaucoup souffert), de mai 68 : ma grande copine, qui doit avoir à un chouia près votre âge, s'est complètement reconnue dans vos histoires, elle n'a pas cessé de crier en brandissant votre livre : « oui, oui, c'était exactement ça - elle était dans un établissement privé de Nantes - et lorsqu'elle est tombée sur le programme de cinéma des pages 358 à 361, elle a jubilé « oui, nous aussi, du jour au lendemain, on nous a emmenés au cinéma ! » Elle était folle de joie (quand je vous dis que vos textes rendent heureux !) Elle était prête à écrire au ministre de l'Éducation Nationale pour qu'il rende cette liste de films obligatoire…
Et je repense soudain (excusez-moi mais je saute un peu du coq à l'âne, c'est à cause de mon enthousiasme) à la description génialissime du spectacle de fin d'année - et dire qu'il n'aura pas lieu – vous auriez pu faire venir les gens du ministère pendant les grandes vacances, ils n'auraient vu personne et c'eût été parfait !
Mais, dites-moi, monsieur Winckler, où vous allez chercher toutes ces idées ? Votre cerveau est-il un volcan en éruption pour que ça fuse comme ça de tous les côtés ? Car c'est exactement ça, on pourrait développer chaque histoire et l'emmener jusqu'au bout et l'on aurait plein de romans... Cent mille milliards de romans...
Une autre chose me trotte dans la tête - décidément, tout ça est un peu décousu mais c'est la vie, n'est ce pas… Vous parlez de l'acné de Franz - vous auriez pu le faire quand même un peu moins souffrir , monsieur l'auteur, et lui trouver un moyen d'atténuer tout ça (on dit que le mélange miel/cannelle marche très bien, dites-lui d'essayer…), pauvre garçon, juste au moment où il découvre l'amour et toutes les transformations du corps…
Ah Franz, comme il est attachant, c'est vraiment mon chouchou, comme il est drôle, comme il est gentil, dirait ma vieille voisine que j'aime tant ! Quelle chance aura celle qui tombera amoureuse de lui, il faut qu'elle soit bien, monsieur Winckler (c'est pour ça que je vous parlais de ma fille, elle pourrait devenir personnage de roman, je lui poserai la question ce soir, il vaut mieux que je lui en parle avant, ce n'est pas rien de décider de devenir personnage de roman… je vous tiens au courant...), il faut, disais-je une fille à sa hauteur, autrement, je vous le dis tout net : je serais contrariée ! Après tout, les lecteurs ont bien un peu leur mot à dire, non ? Vous aurez la gentillesse de me la présenter avant. Si elle me plaît, feu vert, sinon, vous m'en trouverez une autre ! Non mais, on ne va pas lui donner n'importe qui à cet ange. Déjà que vous lui avez collé une acné monstrueuse (même dans le dos, je n'en reviens pas! Ce n'est plus de l'imagination, c'est du vice!) Je refuse que vous lui mettiez dans les pattes une harpie. Je veux qu'il soit HEUREUX cet enfant !
Voilà monsieur Winckler ce que je souhaitais vous dire avec d'autres choses que j'ai oubliées mais ce n'est pas grave.
Vous savez j'ai commencé votre roman par la fin car je voulais être sûre qu'il y allait y avoir une suite et quand j'ai lu « Franz en Amérique » j'ai été soulagée et j'ai pu commencer tranquillement les premières pages. Je suis d'un naturel anxieux et ces personnages sont comme de la famille maintenant alors, puisque vous êtes un peu Dieu en tant que romancier, je vous envoie ma prière, enfin mes souhaits si vous préférez :
- faites que Franz n'ait plus d'acné DU TOUT (si le mélange miel-citron ne marche pas, essayez en infusion : 5 g de fleurs de violette, 10 g d'écorces de bourdaine, 20 g de feuilles de noyer, 20 g de fleurs de souci, 30 gr de racine de bardane, 30 g de sommité de pensée et 30 g de feuilles et de racines de pissenlit. Il faut mettre 20 g de cette préparation dans un litre d'eau bouillante, laisser infuser dix minutes. En boire une tasse, trois fois par jour après les repas. C'était la recette de ma grand-mère. Elle aurait adoré Franz, vous savez… Alors ? Si elle peut lui être utile...
- Qu'il évite impérativement la bouffe américaine, autrement, la tisane, elle ne sert à rien !
- SVP, SVP : pas de mauvaises rencontres. S'il lui arrive quelque chose, on est loin, enfin… Abraham est loin et … Il aurait pu aller en Angleterre ou en Suisse, non ? Quelle idée de l'envoyer de l'autre côté de l'Atlantique !
- Trouvez-lui des logeurs gentils (ça m'inquiète de le voir débarquer comme ça chez des gens qu'on ne connaît pas). Je vais cet été à New-York, je ne sais pas où vous pensez l'envoyer mais je peux déjà aller voir si le quartier où vous imaginez le parachuter est sympa et pas trop risqué. (Il va réussir à dormir là-bas?) Par contre, si vous optez pour la côte ouest, je ne peux plus rien pour lui…
- Ça serait bien qu'Abraham, Claire et Luciane lui rendent visite, j'ai besoin de les retrouver eux aussi.
- Enfin, (et c'est le plus important), je ne veux EN AUCUN CAS mais EN AUCUN CAS qu'il arrive quelque chose de grave à un membre de la famille Farkas et surtout qu'ils ne meurent JAMAIS. Dé-brouil-lez-vous !!! Il faut que ce soit bien clair entre nous, cher monsieur, je ne suis plus toute jeune maintenant et s'il m'arrivait quelque chose vous en auriez lourd sur la conscience. Et ma fille (future personnage de roman) ne manquerait pas de vous le faire savoir, croyez-moi !
Allez, je vous laisse monsieur Winckler, je vous ai assez embêté comme ça et je vous remercie d'avoir eu la patience de me lire..
Vous êtes une belle personne, monsieur Winckler, et vous écrivez de belles histoires. Vous rendez les gens heureux et vous leur permettez de faire de magnifiques rencontres.
Merci monsieur Winckler.
MERCI.
Prenez bien soin de vous.
PS : ma fille veut bien tenter l'expérience mais elle a un peu la trouille… Faudra que je la rassure… Enfin rien n'est fait !
LIREAULIT http://lireaulit.blogspot.fr/
J'avais aimé Abraham et fils, un roman à l'écriture simple et tranquille narrant le destin d'un médecin veuf élevant son fils et se mariant avec une veuve qu'il avait embauchée comme secrétaire...Je découvre Franz et le récit n'est autre que le journal du fils narrant sa vie et sa vison de la vie d'enfant au sein de cette famille que son père va reconstruire ...Comme une redite du premier roman ! Rien de bien neuf et j'avoue m'y être ennuyée...
Très bon roman .L'histoire se passe à Tilliers fin des années 60 , début des années 70 .
Dans la famille Farkas ( famille recomposée ) , il y a :
- le père Abraham ,médecin responsable de la maternité de Tilliers
- la mère Claire milite au planning familial
- la fille Luciane , qui rêve d'émancipation
- le fils Franz écrit , tient un journal
Par un astucieux mélange de va et vient , ils vont tous , nous faire découvrir , mais mieux encore nous faire vivre les conséquences des années 68 , la cause des femmes et les divers séquelles de la guerre d’Algérie ...Le tout sur fond d'adolescence boutonneuse , d'émois des premiers amours , de musique et de cicatrices encore fragiles de la guerre d'Algérie . Roman très agréable à lire , polyphonique , chaque chapitre est presque une nouvelle à lui tout seul et chaque personnage est percutant et donne la vie au roman .
L'histoire ne se crée pas autour et à travers les personnages , ils sont l'histoire .
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