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Les copains, les fêtes étudiantes et les travaux que l'on termine au petit matin... À l'université, Bérénice, Tennessee et Zola étaient inséparables. C'était le temps de l'insouciance, des espoirs et d'un avenir plein de promesses. Pour « les audacieuses », tout paraissait possible. Une décennie plus tard, la réalité de la vie est passée par là. Ont-elles trouvé le bonheur qu'elles espéraient tant ? Tennessee vit avec un homme violent qu'elle ne parvient pas à quitter. Bérénice et Zola, quant à elles, ne se sont jamais revues. Dix ans plus tôt, à l'université, un événement les a séparées. Un drame dont elles n'ont jamais reparlé et qui les a éloignées. Pourtant, pour aider Tennessee, les amies sont de nouveau réunies. En dépit du passé, l'heure est venue de se réconcilier, de pardonner et peut-être, enfin, de trouver le courage de vivre pleinement...
L'année dernière, j'ai fait la connaissance de l'auteure grâce à son premier roman Baby Jane à Broadway. J'ai tout simplement adoré ma lecture du début à la fin et j'étais impatiente de découvrir sa prochaine histoire. Je ne pouvais pas passer à côté des Audacieuses. Il faut avouer que son résumé est intriguant.
Lecture du prologue est déjà une ambiance s'installe. Un cercle. Un mantra. Des défis. Des gages. Pour se soutenir. Pour se dépasser. Pour s'ouvrir à la chance. Être Audacieuse. C'est à quoi vont s'atteler Tennessee, Bérénice et Zola durant leur année à l'Université. L'ambiance va s'intensifier au fil des chapitres, de leur défis. Et elle sera malsaine, dangereuse et toxique. L'ambiance est à l'image de leur amitié, selon moi. C'est oppressant et limite angoissant, mais surtout hautement addictif. Je me suis réellement demandée jusqu'à où elles allaient aller, jusqu'à quel point elles étaient prêtes à se détruire, à se réduire à néant pour réaliser leur dessein. Ahava Soraruf manie le suspense tout le long du roman. La tension monte petit à petit, les questions se multiplient jusqu'à l'événement. Le point de non retour. Explosion du groupe.
L'auteure joue avec son lecteur et pour cela elle s'appuie sur l'alternance des temps. Dix ans après le drame, elles ne se parlent plus. Elles ont pris des chemins différents et n'ont plus aucun contact. Mais pour se venir en aide mutuellement, elles sont prêtes à se réunir à nouveau. Nous suivons donc Tennessee, Bérénice et Zola avant l'événement et 10 ans plus tard. J'ai adoré cette construction, en premier parce qu'elle participe fortement à la tension du récit et ensuite, cela nous permet de voir leur évolution, de les comprendre et d'être plus proche des personnages.
Nos trois protagonistes sont diamétralement opposées et pourtant unies par la même ambition : parvenir à leurs fins, réussir à n'importe quel prix, n'importe les conséquences. J'ai beaucoup aimé le personnage de Zola. Je me suis tout de suite prise d'affection pour elle. Elle m'a attendrie par sa personnalité et sa "particularité". Bérénice m'a beaucoup plu également. Il n'y a qu'avec Tennessee que j'ai eu beaucoup de mal. Je n'ai pas aimé son caractère, ni sa manière d'agir. Il n'y a qu'à la fin que j'ai réussi à ressentir de la compassion. Et malgré ça, la fin n'a pas eu l'effet que j'aurai voulu... Autour de ce trio gravite d'autres personnages. Et comment dire, la plupart sont tout autant malsains, voir carrément plus sombre que nos trois protagonistes. Cela fait vraiment froid dans le dos. Ahava Soraruf nous met en scène des personnages qui sont à l'image de l'ambiance du roman : toxiques et dangereux. L'auteure a pris le temps de travailler et de soigner leur psychologie ainsi que celles de nos trois héroïnes. On voit tout leur cheminement, leur histoire personnelle, leur caractère qui font qu'elles s'attirent et ne peuvent qu'être majoritairement attirées par des gens venimeux.
La fin du roman est vraiment surprenante et révèle tout l'ampleur psychologique du roman. Je ne m'attendais pas à de telles révélations. C'était très bien joué ! Et à la fois, en y réfléchissant elle est d'une certaine façon évidente. Je ne pourrais pas vous expliquer pourquoi en chronique, je ne veux absolument pas vous spoiler. Même si je ne l'ai pas vu venir, elle ne pouvait être autrement.
En conclusion, Les Audacieuses, est un roman sombre et addictif. La dimension psychologique de l'histoire est travaillée et maniée avec brio par Ahava Soraruf. L'autrice nous amène là où on ne l'attend pas.
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