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Dans l'entre-deux-guerres la ville de Nice traverse des temps difficiles. Capitale mondaine reconnue depuis la Belle époque, au lendemain de la Première Guerre mondiale la cité azuréenne perd une bonne partie de sa clientèle aristocratique. La crise économique des années trente ne fait qu'accentuer ce déclin : de nombreux palaces mettent alors la clé sous la porte, dont le fameux Regina ayant jadis accueilli la reine Victoria.
Dans ce contexte morose la ville décide de se réinventer en procédant à de grands travaux d'aménagement urbanistique mais aussi en veillant à moderniser son image. La démocratisation des modes de vie et des loisirs influence aussi la culture : autrefois cloitrées au sein des sociétés mondaines et cercles privés, les richesses artistiques et intellectuelles seront désormais accessibles au plus grand nombre grâce aux nouvelles institutions publiques qui voient le jour à Nice dans les années vingt et trente.
Le Centre Universitaire Méditerranéen inspiré par la vision universaliste de Paul Valéry, le Musée Masséna voué à l'amour de la « petite patrie », le Musée des Beaux-Arts Jules Chéret, hommage vibrant au génie décoratif de l'artiste - autant de nouveaux pôles d'attraction qui modifient radicalement le panorama culturel de la cité azuréenne dans l'entre-deux-guerres. Des institutions artistiques anciennes et vénérables voisinent avec celles nouvellement créées : la Société des Beaux-Arts de Nice, groupement professionnel des artistes niçois, le Cercle l'Artistique réputé pour ses fêtes grandioses dans l'esprit fantaisiste de la Belle époque, l'École Nationale des Arts Décoratifs animée par l'esprit novateur de son directeur Paul Audra...
L'ensemble de ces institutions, anciennes et nouvelles, comment évoluent-elles au fil des années vingt et trente ? Quelles sont les raisons de création et les modalités de mise en place des nouvelles institutions niçoises publiques ? Quelle est la politique municipale en matière des arts, et notamment celle de la municipalité Jean Médecin ? Qui sont les mécènes des nouveaux musées niçois et quel type de relations entretiennent-ils avec les autorités municipales ? Existe-t-il une concurrence entre les institutions privées anciennes et les jeunes institutions publiques ? Qui sont les artistes niçoisl'époque et quels styles et mouvements artistiques sont plébiscités par le public niçois de l'entre-deux-guerres ? A partir des documents d'archives inédits et de l'analyse détaillée de la presse niçoise de 1918 à 1939, Slim Jemai nous propose une vaste étude historique autour des arts plastiques à Nice dans l'entre-deux-guerres.
Docteur en histoire contemporaine à l'Université de Nice Sophia Antipolis, titulaire d'un master en ethnologie culturelle, Slim JEMAÏ s'est vu décerner pour ce travail le Prix Départemental de la Recherche Historique 2013.
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