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1995. Pierre, 20 ans, débarque à Paris pour retrouver la trace d'Anne, son amie d'enfance disparue. Ses recherches le mènent avenue Foch. Il découvre l'envers nocturne de cette luxueuse adresse ; des prostituées au club des gardiens d'ambassades et même Gérard de Villiers ou le musicien Prince... Tous se croisent dans cet univers parallèle fait de contre-allées, de recoins sombres et de secrets. Un drame lui permettra de découvrir la vérité sur son amie et de comprendre son parcours, celui d'une enfant perdue des années 1990, comme lui.
Jean-Pierre Montal est écrivain et éditeur. Son dernier roman, Les leçons du vertige (2017), est paru aux éditions Pierre-Guillaume de Roux.
Ce roman, je ne l'ai pas choisi par hasard ou avec une quelconque désinvolture. Sa temporalité était à ce point calquée sur ma temporalité que ma curiosité en était aiguisée encore plus qu'à l'accoutumé.
Le livre se présente en deux parties sans lien apparent : "Les années Foch" qui courre sur presque 180 pages suivi d'une nouvelle "25 bis rue Jenner" d'une petite vingtaine de pages. le lien aussi tenu soit-il se dessine, toutefois comme un contre jour, une ombre fugace. Certainement que le "Pierre" du Roman à la recherche de son amie d'enfance qui s'est évaporée au milieu des années 90 dans les contre-allées de l'avenue Foch et le "Pierre" de la Nouvelle qui erre dans le XIII° parisien à la recherche de traces des studios de Melville au 25 bis rue Jenner, ne sont que deux faces, parmi d'autres encore, d'un même personnage à peine réinventé....
Le point fort de cet ouvrage est que l'auteur nous balade dans plusieurs décennies et qu'à chaque fois son ton est juste. Il a saisi avec brio l'ambiance toute particulière de chacune des périodes qu'il convoque, en y glissant quelques détails, souvent anodins, qui ne mentent pas. Les porte-documents et les petites annonces de France Soir dans les années 70, l'ennui tout particulier que les adolescents de Province pouvaient ressentir au milieu des années 80, la description du directeur de l'ESMI au milieu des années 90, chauve, bouc taillé vêtu d'un blazer (et non d'une veste) à blason doré sur un pantalon beige, les albums écoutés à la FNAC, les jupes plissées des filles de bonne famille et même la surabondance d'informations médiatiques connectées de la toute prochaine décennie 2200.
Une certaine mélancolie colle à ses mots, aux phrases qu'il distillent et ce, quelque soit l'époque qu'il invoque. Indépendamment de l'énigme qu'il dissèque concernant Anne "l'évaporée", j'ai eu l'impression d'évoluer dans un documentaire qui n'avait d'autre but que de braquer l'objectif sur des époques creuses, de laisser quelques images se superposer et surtout d'éviter les arrêts sur image.
Je me suis extraite du livre comme l'on ressort d'une salle de projection d'un petit cinéma de quartier, un peu éblouie, un peu déphasée, mais cependant prête à reprendre tout doucement le cours de ma vie, là où je l'avais laissé deux heures auparavant, pas complètement pareille, sans pourtant être vraiment une autre.
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