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L'éclat singulier du lapis-lazuli

Couverture du livre « L'éclat singulier du lapis-lazuli » de Monique Zerdoun aux éditions Auteurs Du Monde
Résumé:

Ce soir-là, 20 Tammouz de l'année 5587 de la Création, 15 juillet de l'an 1827 de l'ère chrétienne, à la tombée du jour, après avoir couru à « s'en éclater le foie », Raphaël ben Israël, suivi par un âne épuisé dont il avait de désespoir lâché la corde, avait vu, les yeux exorbités par la peur,... Voir plus

Ce soir-là, 20 Tammouz de l'année 5587 de la Création, 15 juillet de l'an 1827 de l'ère chrétienne, à la tombée du jour, après avoir couru à « s'en éclater le foie », Raphaël ben Israël, suivi par un âne épuisé dont il avait de désespoir lâché la corde, avait vu, les yeux exorbités par la peur, les deux battants de l'imposante porte qui scellait à l'ouest les murailles du village se refermer...
Ainsi commence la singulière trajectoire de Raphaël ben Israël, adolescent âgé d'à peine quatorze ans, habité par une passion radicale, inintelligible à ses proches englués dans la nacelle de la misère et du dénuement, celle de devenir Sofer, copiste de rouleaux liturgiques sacrés, voie des plus ardues et des plus exigeantes. Trajectoire qui, dans un désir insatiable de connaissance et de découvertes, le conduira à quitter son village et à se fixer pour un temps à Livorno, port-franc de Toscane, havre de liberté, ouvert à toutes les mixités, tous les brassages, toutes les créativités.
Tout au long de cette fiction dense et foisonnante qui débute en 1827, date de l'imprévisible « coup de l'éventail » entre le consul de France et le Dey d'Alger, pour se terminer peu après 1870, date du vote du décret Crémieux, Monique Zerdoun raconte en filigrane l'histoire d'Aïn-el-Kelma, minuscule village protégé par ses murailles et sous la garde de son lion mythique El Saïd, village petit pois sis au milieu de nulle part dans cet est sauvage et beau de ce Maghreb el-Awsat, ce « Maghreb du centre », qui ne s'appelait pas encore Algérie. Aïn-el-Kelma, miroir fidèle de tous les villages et lieux de vie isolés, oubliés, loin des centres de pouvoir, privés des outils de la connaissance, des brassages culturels, des échanges fructueux, créatifs et salvateurs entre populations et mis au courant des bouleversements du monde par la seule manne possible et aléatoire de communication, celle des colporteurs. Aïn-el-Kelma et ses Juifs autochtones méconnus, ces résistants du silence, ces toshavim à la mémoire pluriséculaire malmenée mais vivace, impérieuse et fidèle.

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