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L'eau se mêle à la boue dans un bassin à ciel ouvert

Couverture du livre « L'eau se mêle à la boue dans un bassin à ciel ouvert » de Keith Basso aux éditions Zones Sensibles
Résumé:

« Que font les peuples avec les lieux qu'ils habitent ? Cette question est aussi lointaine que les peuples et les lieux eux-mêmes, aussi lointaine que l'attachement des êtres humains envers certains endroits de la planète. Aussi lointaine, peut-être, que la notion de foyer - «notre terre» par... Voir plus

« Que font les peuples avec les lieux qu'ils habitent ? Cette question est aussi lointaine que les peuples et les lieux eux-mêmes, aussi lointaine que l'attachement des êtres humains envers certains endroits de la planète. Aussi lointaine, peut-être, que la notion de foyer - «notre terre» par opposition à «la leur» -, la notion de vastes régions et de territoires locaux dans lesquels des groupes d'hommes et de femmes se sont impliqués (à travers leurs pensées, leurs valeurs, leur sensibilité collective) et auxquels ils se rattachent. Cette question est aussi lointaine qu'un profond sentiment d'appartenance géographique - et la réponse, si tant est qu'elle existe, s'avère en tout point aussi complexe », écrit Keih Basso dans la préface de L'Eau se mêle à la boue dans un bassin à ciel ouvert. « Dans l'époque turbulente qui est la nôtre, marquée par le déracinement des populations et l'ampleur des diasporas, il devient de plus en plus difficile de se raccrocher à les lieux- et de prendre pleinement conscience de ce qu'ils ont à nous offrir -, et je crains que cela soit considéré partout comme un privilège et un don dans les années à venir.
Les Indiens d'Amérique, qui furent les premiers à peupler ce continent et les premiers à en être chassés, ne le comprennent déjà que trop bien. Puissions-nous apprendre de leur expérience », ajoute-t-il.
Comme l'écrit dans la préface l'anthropologue français Carlo Severi, qui rédigera une préface à l'édition française de ce ouvrage, Keith Basso a été l'un des maîtres reconnus de l'anthropologie lingustique. «Sa capacité de saisir les aspects les plus subtils de la communication au sein même de son terrain chez les Apaches de l'Ouest, et le talent qu'il a d'en faire une source de connaissance toujours renouvelée, sont vraiment admirables. Au cours de ses enquêtes, Basso analyse la langue, certes, mais il interroge aussi les silences qui scandent les conversations, il évalue le poids des noms propres et le type d'imagination qu'ils peuvent déclencher. » La question préliminaire - « Que font les peuples avec les lieux qu'ils habitent ?» - pourrait trouver une multitude de réponses, en fonction des peuples et de leurs territoires ; ici, Keith Basso tente d'y répondre étudiant de très près la langue et les jeux de langages utilisés par les Apaches occidentaux de la région de Cinebue (Arizona) pour désigner les lieux de leur territoire - objet de cet ouvrage devenu un classique aux États-Unis. Il s'agit donc à la fois d'un livre d'anthropologie (au sens où la question du lieu est bien évidemment primordiale pour n'importe quel humain) mais aussi d'ethnologie (car Basso a passé des années entières à fréquenter ces Apaches) et, donc, de lingustique. L'ouvrage a reçu le prestigieux Victor Turner Prize for Ethnographic Writing, prix saluant le meilleur ouvrage d'anthropologie de l'année.

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