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« Là où je suis servi, c'est par l'importance que Jean-Pierre Schneider accorde et reconnaît aux mots et même à l'étymologie des mots. Sa passion tend à confirmer mon intuition : les peintres ne peignent pas seulement avec ou sans le concept de trait ou de volume ou de lumière mais aussi avec les mots «trait», «volume», «lumière», etc., leurs toiles sont tissées de mots recouverts par le geste même de peindre, dépôts de langage dans une nappe sédimentaire plus ou moins enfouie.
Le sujet, ici, c'est le peintre, un bonhomme avec deux bras deux jambes quatre enfants une vieille BMW une tasse de café à la main une cigarette dans l'autre. Bien entendu, on ne saurait disconvenir que la manière matérielle de peindre, l'inscription /dessous/ dedans/ dessus/, la pâte, la couleur, le geste disent bien davantage le sujet que la part de pensée à l'oeuvre dans la toile. En ce sens, le seul sujet est en effet la peinture. De toute façon, le peintre comme la peinture sont à vif. La meilleure preuve : Schneider aura passé sa vie à se battre avec le sujet sinon contre lui, affirmant encore avec force, mais contre quelle instance, que la peinture n'est pas au service du sujet et que c'est le sujet qui doit se plier à la peinture. » ( Bernard Chambaz ).
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