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Libéré d’un camp de prisonniers grâce à la résolution d’une enquête, Shan Tao Yun vit désormais avec ses amis Gendun et Lokesh dans un monastère caché des montagnes de Lhadrung. Officieusement libre, officiellement disparu, sans papiers, l’ex-inspecteur de Pékin reste terré au Tibet, en attendant des nouvelles des représentants de l’ONU qui lui ont promis une nouvelle vie en Grande-Bretagne. Mais quand les lamas lui demandent d’enquêter sur le meurtre d’une enseignante et d’un orphelin et la disparition d’un lama, Shan n’hésite pas une seconde. Il part pour le Xinjiang, territoire conquis par le gouvernement chinois mais terrain de jeux des peuples nomades, Kazakhs et Ouïghours, que Pékin a du mal à mater. Qui a tué Lau, la bienveillante institutrice qui avait pris sous son aile des orphelins kazakhs ? Qui en veut à ces garçons inoffensifs et démunis ? Où trouver un lama disparu dans cette région du monde où le bouddhisme n’est pas toléré ? Sur place, Shan se frotte aux forces en présence : la Brigade, la Sécurité Publique et la procureure Xu. Concurrents et antagonistes, ces représentants de l’état chinois ont un but commun : réduire à néant les peuples nomades en les intégrant dans le fallacieux programme ‘’Eradication de la pauvreté’’. En tuant des enfants innocents ? Shan en déduit très vite que d’autres enjeux se cachent derrière ces meurtres en série.
Après un premier tome dans lequel Eliot Pattison dénonçait la destruction par la Chine de la culture tibétaine, dans ce deuxième tome il raconte l’asservissement des clans nomades du Xiangjing. Ces peuples fiers et libres qui vivent sous les yourtes, chevauchent dans les plaines, gardent les troupeaux de moutons se voient contraints de se sédentariser et d’abandonner leurs traditions par un gouvernement qui n'aime pas la singularité. Les moyens sont toujours les mêmes. On implante des Han, on annihile toute résistance par la terreur, on déporte les populations, on réquisitionne leurs maigres biens. ‘’Chinois au cœur pur’’, Shan ne peut que constater ce que les siens font subir aux Kazakhs, aux Ouïghours, aux Tibétains. Mais aussi les dégâts sur la nature jusque là respectée de ces territoires sauvages avec les implantations de bases militaires et nucléaires géantes et les mines à ciel ouvert. Les fiers cavaliers kazakhs sont-ils pour autant soumis ? Non, la liberté continue de couler dans leurs veines et si elle n’est pas acquise pour cette vie-ci, sa semence est conservée pour la prochaine.
Avec Le tueur du lac de pierre, Pattison nous raconte une histoire complexe et d’une infinie tristesse. Ces personnages, malmenés par une époque qui ne leur veut pas de bien, ne connaissent pas de fin heureuse. Le socialisme chinois en marche broie ceux qui résistent, ceux qui ne rentrent pas dans le moule, ceux qui veulent être libres. Mais leur petite flamme ne s’éteint jamais. Réaliste, dur et cruel.
Encore plus triste que les autres
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