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Charles Ponzi débarque en 1903 à Boston, jeune étudiant raté refusant de travailler, malgré l'offre d'un de ses oncles en Italie. Il vit de petits boulots et d'expédients jusqu'à ce qu'il apprenne qu'un compatriote, Zarossi, qui a prospéré grâce au commerce de cigares, s'est installé au Canada. Il y a monté une institution financière qui recueille les économies des immigrants en les attirant avec un taux d'intérêt mirobolant. Cette spéculation n'est possible qu'en système pyramidal, tant qu'il y a de nouveaux souscripteurs. Ponzi se fait engager chez le banquier Zarossi et a le temps d'apprendre tous les mécanismes de cette fraude. Le banquier s'enfuit en 1908 avec l'argent avant que la supercherie ne soit découverte. Ponzi se retrouve en prison pour un autre délit, au Canada d'abord, puis aux Etats-Unis pour avoir fait passer des clandestins d'une frontière à l'autre.
Peu après sa sortie de prison, c'est en 1919-1920 qu'il met en place la technique d'escroquerie qui va porter son nom (quoique ce système de "cavalerie" soit déjà auparavant connu et puni comme délit) : il promettait à chaque investisseur un intérêt de 30 % en 45 jours et de 240 % en un an. Environ 40 000 personnes mordirent à l'hameçon en à peine un an. En fait, les intérêts des premiers étaient payés avec l'argent des nouveaux souscripteurs. jusqu'à ce que la confiance soit battue en brèche, que le rythme des souscriptions ralentisse et que la bulle n'éclate, faisant s'écrouler toute la chaîne pyramidale. Ponzi n'échappe alors pas aux procès qui s'enchaînent contre lui. Expulsé vers l'Italie, il entre au service de Mussolini en 1934 jusqu'à ce qu'il s'enfuie au Brésil où il finira sa vie.
David Lescot utilise cette histoire vraie non pour reconstituer un pan de l'Histoire, mais plutôt parce qu'il a été frappé de la ressemblance avec des événements récents : ouragan à la Nouvelle-Orléans, spéculation incontrôlée puis crise financière majeure. C'est ce "bégaiement de l'histoire", et ce qu'il révèle des mécanismes économiques et de leurs faiblesses, qu'il a ici réussi à rendre clair, à dynamiser par une structure mobile et musicale. Le charme de l'escroc Ponzi tient autant à l'espoir qu'il allume chez ses victimes (une fortune rapide et sans effort) qu'à l'élégance avec laquelle il réussit à gripper la machine, une façon "d'introduire une brèche poétique dans le réel".
PERSONNAGES : une quinzaine de femmes et une quarantaine d'hommes, un choeur.
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