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Telle cette femme mystérieuse qui s'invite dans la vie de la narratrice, journaliste, en l'abordant dans un café des Gobelins. Surgie d'une autre époque, elle va pourtant se révéler très proche et l'entraîner dans une enquête où remonter le temps, de la Russie natale à l'ancien cours de la Bièvre, la rivière parisienne enterrée, fief des tanneurs juifs, puis à l'Algérie où l'enchaîna un amour malheureux.
Les destins des deux femmes se croisent au passé et au présent dans ce roman irrigué par la magie du Paris secret, la vie quotidienne d'un journal et les ressacs de la mémoire, de la Lituanie au Constantinois.
Sur les pas de Rose, la frontière s'efface entre le possible et l'impossible, le songe et la réalité, pour une traversée de la condition féminine sur un siècle, de l'enfermement à la liberté.
Un, deux trois… quand ça veut pas, ça veut pas…
Cette lecture n’était pas faite pour moi, ou était-ce une question de moment. Pourtant le sujet m’intéressait, l’idée de mêler présent et passé également. Mais justement, cette construction m’a très vite perdue, empêchée d’entrer dans le cœur des personnages, et j’ai malheureusement abandonné. J’espère, et je suis sûre, que ce livre rencontrera ses lecteurs. Je ne faisais simplement pas partie d’eux.
https://accrochelivres.wordpress.com/2020/09/13/le-rendez-vous-des-gobelins-martine-gozlan/
Pour retracer le parcours de ses ancêtres, Martine Gozlan a imaginé une rencontre dans un café des Gobelins. Après les première révélations, elle va se lancer dans une enquête sur ses origines, aussi détaillée qu’émouvante.
CE «rendez-vous des Gobelins» n’était pas prévu dans l’agenda de la narratrice, journaliste au sein de la rédaction de l’hebdomadaire La République. Elle a fait de ce café une annexe de la rédaction où elle peut préparer ses interviews. La vieille dame qui l’observe longuement avant de lui adresser la parole lui est parfaitement inconnue. Pourtant, elle affirme bien la connaître et les quelques bribes d’information qu’elle finit par lâcher viennent semer le doute et la pousser à accepter de la revoir, car «après tout, il est possible que cette femme fasse partie de sa famille». Elle n’a en effet, depuis la disparition de son père, plus guère de relations avec les siens et les rares documents familiaux sont chez de vieux cousins installés à Bruxelles.
Au fur et à mesure que le dialogue avec Rose, cette femme bien mystérieuse, s’installe, elle va vouloir en savoir plus, tenter de comprendre ce l’a conduite jusqu’à elle. Il est vrai que la curiosité tient pour elle de la déformation professionnelle.
Mais le voyage qu’elle s’apprête à faire ressemble à une exploration dans une forêt vierge, dense et inexploitée, dans laquelle il est bien difficile de se repérer. Il en ira quelquefois de même pour le lecteur, avouons-le.
Car les branches paternelles et maternelles sont aussi différentes que chargées. Commençons par la branche russe, celle des Avijanski, des Juifs qui ont fui devant la menace antisémite pour venir s’installer dans le quartier des tanneurs à Paris, le long de la Bièvre qui était encore à l’air libre et qui passait justement dans la rue des Gobelins.
Tannerie sur la Bièvre de Jules Richomme, Musée Carnavalet © Photo Paris Musées
photo.parismusees@paris.fr
Rose affirme d’ailleurs très bien connaître ce café où les gens du quartier se donnaient déjà rendez-vous. Elle aurait même pu y rencontrer Mardochée, venant d’Algérie et faisant commerce de fripes. Mais c’est au Carreau du Temple que les deux branches familiales se trouveront et donneront naissance au père de la journaliste, «preuve que la sagesse naît parfois d’une folie».
«Mardochée était arrivé de son Algérie la plus profonde, loin de la capitale, quelques années auparavant avec ses trois frères. Leur père Haï, né à Constantine en 1840, trois ans après la difficile conquête de ce piton rocheux par les Français, avait bourlingué comme forain sur les marchés du département avant de se fixer dans une petite ville rugueuse et froide, sur la route de la Tunisie: Souk Ahras, le marché aux lions en langue berbère. C’est aussi le lieu de naissance de ma mère, Béatrice. Celle qui ne revient jamais me voir depuis les profondeurs, pas plus que mon père…»
L’histoire va alors traverser trois générations que l’enquêtrice n’aura de cesse d’explorer, partant jusqu’en Algérie pour en retrouver des traces. Comme elle le confesse, l’émotion sera au rendez-vous de ce «monde vivant et charnel qui a exulté et souffert, aimé, prié, étudié, supplié. Un monde qui ne sera plus jamais le mien mais d’où je viens, de cercle en cercle, d’un siècle à l’autre».
Martine Gozlan laisse filer sa plume, chargée d’images et de nostalgie, mêlant les petites histoires à la grande, cette déferlante qui a plusieurs fois failli emporter les siens. On partage sa quête, on aime ses formules pleine de poésie, car on pressent que, comme elle, notre vie s’enrichit de ceux qui nous ont précédé, quand bien même ils n’auraient pas autant dû se battre et souffrir.
«C’est qu’une autre vie chemine à nos côtés, insaisissable, sauf à de rares instants qui émergent brutalement de l’inconnu pour nous entraîner le long de la rivière des signes. Nous leur résistons de toutes nos forces, affolés à l’idée d’être emportés par les courants. Et pourtant que ces eaux sont attirantes, avec leurs passagers engloutis qui se promènent, s’aiment, se déchirent, roulent dans des trains et des voitures de musée, franchissent les frontières de pays effacés de la carte, parlent dans des langues assassinées.»
https://urlz.fr/dYAZ
Cette chronique ne va pas être simple à écrire et elle risque donc d’être plutôt courte, la faute à mon peu d’enthousiasme après avoir lu ce livre. C’est la première fois il me semble que j’ai autant de mal à rédiger un billet, tout simplement car je n’ai pas réussi du tout à entrer dans cette histoire, mais sans savoir réellement pourquoi. Le principe est intéressant, cette histoire entre présent et passé a un vrai potentiel et puis l’écriture est soignée et pour autant ça n’a pas marché avec moi.
J’ai quand même une petite piste expliquant peut-être la raison de mon ressenti. Je pense que c’est en raison d’une construction et d’un style un peu particulier, on saute parfois un peu du coq à l’âne, d’une époque à l’autre, d’une situation à une autre sans vraiment une transition propre et donc cela vient complètement hacher le rythme. Il m’a donc été très difficile de recoller les morceaux et de m’immerger complètement dans ce récit. Pour être franc, je ne suis même pas certain d’avoir tout compris ou du moins d’avoir saisi les subtilités de cette histoire. Et puis cette fin était quand même un peu trop « too much » pour moi. Bref, très étrange comme livre.
Pour autant, je ne déconseille pas forcément ce livre et je suis preneur d’autres avis, peut-être que je suis tout simplement juste passé à côté. Ça arrive ! Je le relirai peut-être un jour, compte-tenu de sa petite taille ce roman se lit rapidement, et alors il est possible que mon avis change surtout qu’il y a quand même des atouts dans ce livre, notamment la qualité de l’écriture.
En attendant cette potentielle relecture, je passe à autre chose.
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