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Dans un village et un temps reculé, un monstre croque la joue et l'épaule d'un bébé laissé quelques instants seul par sa mère, puis repart tranquillement vers la forêt. Il est bientôt rattrapé par une horde d'hommes décidés à le tuer, mais dans le monde des hommes, la justice, comme la mort, se rendent au tribunal. Même si le monstre en question est un cochon qui n'a ni conscience ni parole pour se défendre. Peut-on se faire entendre sans mots ? Les gendarmes l'embarquent donc et le jettent en prison, avant son grand procès.
Dans un texte court et puissant, Oscar Coop-Phane nous raconte le procès d'un cochon, à l'image de ceux qu'on intentait aux animaux jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, une pratique aussi étrange que méconnue de nos jours. Divisé en quatre parties, le texte retrace d'abord Le Crime, puis Le Procès, écrit comme une pièce de théâtre dans laquelle interviennent tour à tour les avocats des deux parties, la famille de la victime, les témoins et experts consultés, le public et les jurés, et le cochon, comme il peut, comme vous verrez, avant que le Président ne rende sa sentence : la pendaison. Viennent ensuite L'Attente, où chacun se prépare à la mort du porc ; Jean, le bourreau, Louis, le tout jeune officier chargé de mener l'accusé, le père Paul, en route pour confesser la bête, la famille éplorée, et le cochon que Le Supplice viendra libérer. D'une langue tranchante et pénétrante, Oscar Coop-Phane nous ramène des siècles en arrière pour fouiller les sentiments humains, la peur, la colère, la cruauté et la soif de vengeance, mais aussi l'empathie ou la peine. Un texte allégorique où chacun reconnaitra dans l'animal, le porc qu'il voudra.
Un cochon présenté au tribunal, des sangsues condamnées par contumace... Saviez-vous que du XIIIe au XVIIIe siècle, les animaux pouvaient être traînés devant la justice et condamnés au même titre que les hommes ? Cette pratique absurde d'intenter des procès à des animaux comme s'il s'agissait d'êtres humains m’était totalement inconnue avant de lire le livre d’Oscar Coop-Phane, « le procès du cochon ».
Dans un village et un temps que l’on imagine reculé (mais rien n’est vraiment dit), un nourrisson se fait croquer la joue par un monstre errant. L’enfant ne survivra pas. Le criminel est bien vite rattrapé. Il sera jugé. On comprend entre deux mots qu’il s’agit d’un cochon même s’il n'est jamais clairement identifié comme tel.
Ce court roman est une fable qui en interrogeant le lecteur sur de nombreux sujets comme la peine de mort, la justice, la moralité, la culpabilité pose la question de notre humanité : qui est l'animal et qui est l'être humain dans cette affaire ? qui est vraiment le monstre ?
Si le postulat de base original et l’écriture singulière m’ont vraiment emballé, j’avoue être restée sur ma faim car je n’ai finalement pas été surprise par le déroulé de l’histoire et les questions soulevées restent au final sans réponse.
Ce conte cruel est une découverte intéressante mais la frustration l’emporte.
Si Le procès du cochon peut laisser à penser que le cinquième roman d'Oscar Coop-Phane relate l'audience d'un homme particulièrement porté sur la chose et que cela vous émoustille, vous risquez d'être fichtrement déçu. Certes, le personnage central est un monstre, il est très animal, a croqué la chair, mais ce n'est pas vraiment ce que vous imaginez !
Dans un village et un temps reculé, un cochon croque la joue et l’épaule d’un bébé laissé quelques instants sans surveillance, avant de repartir tranquillement vers la forêt. Traqué, il est jeté en prison puis sur la scène du tribunal où toute la Société attend de comparaître pour accuser la bête. Dans le monde des Hommes, la justice, comme la mort, se rendent au tribunal. Commence alors la grande mascarade de la justice. Même si le monstre en question est un cochon qui n’a ni conscience ni parole, comment pourrait-il se défendre, comment dire sans mots ?
Le procès du cochon est un texte allégorique qui narre le procès non pas d'un être humain, mais d'un animal, à l'instar de ceux que l'on intentait du XII au XVIIIème siècle. Une pratique aussi surprenante que méconnue de nos jours. En effet, chaque fois qu'un animal commettait l'impardonnable, les Hommes le jugeaient. Ils allaient même jusqu'à contraindre des animaux de la même espèce à assister au procès afin que ces derniers prennent conscience de leurs actes et des supplices qu'ils pouvaient encourir. Une telle justice était punitive et préventive, les animaux, sujets de droit.
Bien que court (125 pages), Le procès du cochon n'en n'est pas moins dense. Divisé en quatre parties, vient le temps d'évoquer "Le crime", cet acte odieux commis par ce porc errant, marginal et affamé. Une fois capturé, s'ensuit "Le procès" ou plutôt sa parodie. Cette partie est théâtralisée comme pour mieux accentuer son côté burlesque. Comment peut-on juger un cochon incapable de s'exprimer, de se défendre ? Il n'en sera pas moins condamné. Chacun s'organisera pour assister sur la place publique au châtiment du coupable. À "L’attente" succède "Le supplice", cet instant où le criminel finira par être délivré.
À l'heure où la tendance est à l'animalisation des hommes (#balancetonporc), Oscar Coop-Phane humanise les animaux, comme pour mieux interpeller. En outre, l'auteur nous renvoie à notre rapport à l'Autre et à la différence. Il y dénonce une certaine Justice, celle qui parfois n'est que le simulacre d'elle-même. Assurément, Le procès du cochon questionne au même titre que le plaidoyer de Thierry Illouz, Même les monstres. Impossible en lisant l'un de ne pas repenser à l'autre.
https://the-fab-blog.blogspot.com/2019/04/mon-avis-sur-le-propces-du-cochon.html
Il était une fois dans un village à une époque lointaine un paisible bébé qui dormait. Le temps était beau et sa mère avait sorti le berceau. Occupée à ses tâches, elle s’en était éloignée quelques instants. Un cochon affamé passant par là croqua dans la joue de l’enfant. Alertée par les cris de l’enfant, la mère revint mais il était trop tard le bébé succomba.
Il n’est nullement question d’une jolie histoire bien gentille et d’ailleurs si le titre est explicite, jamais l’auteur ne va nommer l’animal. Ce court roman raconté à la manière d’une pièce de théâtre m’a d’abord surprise car l’auteur laisse planer habilement une certaine ambiguïté sur le coupable. Oscar Coop-Phane nous décrit le crime, l'arrestation, la parodie de jugement qui attire la foule, le verdict et enfin la condamnation. D'abord arrêté et même s’il est incapable de dire quoi que ce soit pour se défendre, la justice des hommes se fera. On est gagné par une certaine sympathie face à cet accusé et bousculé par la bêtise des hommes et leur soif de vengeance.
L'absurdité et la cruauté sont mises en exergue avec une certaine emphase agréable. Si certains passages m’ont soulevée le cœur (âmes sensibles, vous êtes prévenues), ce livre remplit sa mission : celle de nous amener à nous questionner sur les notions de culpabilité et de responsabilité. La présentation indique que ce procès est à l’image de ceux qu’on intentait aux animaux jusqu’à la fin du XVIII ème siècle mais ce roman a, malheureusement, un goût du temps actuel.
Même si la fin m'a laissée un petit peu sur ma faim, cette lecture singulière m'a interpellée (comment ne pas l'être ?).
Ce roman est très court, il se lit en une heure. Il a tous les éléments d’une fable. Une fable, à l’instar de « La ferme des animaux » de George Orwell, utilise les bêtes pour mettre en lumière les défauts du système humain. Oscar Coop-Phane décide de pousser le vice encore plus loin. Il place son histoire dans la réalité où seul l’acteur principal est un animal.
Dès lors, les événements sont chamboulés. Le cochon est l’anomalie de l’affaire. En effet, son crime en soi n’est pas un dilemme. Il est reconnu et la société sait gérer ce genre d’affaires. Les procédures classiques sont engagées et elles suivent leur cours mécaniquement. Seulement voilà, le condamné n’est pas humain et ne répond pas aux mêmes appétences.
Tout au long du récit, on observe le traitement absurde des lois et des décisions pragmatiques, appliquées à des cas qui ne le sont pas. Comme dans l’étranger de Camus, on comprend que la différence n’est jamais comprise et qu’elle peut entraîner une justice aveugle. Le fait de remplacer l’homme suspecté par un cochon dévoile toute la subjectivité des règles.
La plume d’Oscar Coop-Phane se révèle fluide et travaillée. J’ai passé un bon moment, c’est romanesque, sans temps morts, mais je n’ai jamais été surpris. Le scénario se déroule simplement et toutes les péripéties sont prévisibles. Partant du fait que la justice des hommes ne s’applique qu’à eux et que le cas raconté est fantaisiste, je suis arrivé au bout de cette histoire en me disant « Et alors ? » « Quel était le but de l’auteur ? » « Quelle est la morale de l’histoire ? ». Et c’est bien là que le bas blesse… je n’ai pas trouvé la réponse à ces questions. Je n’ai pas percé la morale de ce bref roman qui reste tout de même une expérience littéraire originale !
http://leslivresdek79.com/2019/03/13/oscar-coop-phane-le-proces-du-cochon/
Dans ce drame en quatre actes, on va juger l’auteur d’un crime abominable dont le récit ouvre le livre: « Là-bas, devant la porte, dans un couffin en osier, un bébé gazouillait à l’ombre. Il s’approcha. Il n’avait jamais vu d’aussi près un si jeune enfant. Il aperçut les joues roses, les bras nus et replets. Leurs regards se croisèrent. Au loin, on entendait quelques oiseaux piauler. Le temps semblait se suspendre. Il se pencha sur le couffin, sentit la peau d’abord, le savon et les huiles, puis il mordit avec force, la joue, l’épaule. »
Après l’émoi suscité par cette sauvage agression, on part à la recherche de l’assassin. Le rôdeur va finir par être débusqué. C’est un cochon. Mais qu’à cela ne tienne, il devra rendre des comptes. Dans Les Animaux célèbres, Michel Pastoureau raconte une histoire similaire survenue en 1386, à Falaise, en Normandie. On y jugea une truie qui avait dévoré le visage d'un nourrisson.
Avec malice, Oscar Coop-Phane s’inspire de cette pratique moyenâgeuse pour son conte. Il confie l’«affaire du croqueur de joues» au commissaire Stéphane Lapostrof. «Le croqueur avait croqué. Lapostrof jouerait son rôle. Il aurait l’air droit, fort et rassurant. Il aurait l’air droit, fort et rassurant. Il pourrait compter sur sa silhouette. Le tribunal se chargera d’apaiser les colères.» Le procès est rondement mené puisque le suspect ne s’est pas défendu. Et s’il n’a pas davantage avoué son crime, il n’en est pas moins condamné.
En quelques pages, quelques questions essentielles viennent d’être soulevées. Quel est ce droit qui, faisant fi de la présomption d’innocence, condamne avant même d’avoir entendu les deux parties? Quel peut être la valeur d’un tel jugement? Les principes de la justice ne sont-ils pas bradés face à une opinion qui crie vengeance? Alors que commence l’attente jusqu’à l’exécution de la sentence, toutes ces questions ô combien actuelles sont offertes au lecteur. À l’heure où on propose à tout un chacun de «balancer son porc», ce court roman montre les limites de l’exercice. Au bout du compte, le monstre n’est peut-être pas celui que l’on croit.
https://urlz.fr/9bL7
A force de traiter certains hommes de cochons ou de porcs (et là, j'avoue que souvent, en voiture, je ne me prive pas...), on a pris l'habitude de penser que l'espèce humaine était forcément supérieure, pas seulement aux espèces porcines mais globalement à l'ensemble des animaux. Alors, de temps en temps, quand un écrivain propose de décaler un poil la perspective, ça permet de réfléchir un peu et de se demander qui, de l'homme ou du cochon est le plus...
...mais le plus quoi ? Intelligent ? Éduqué ? Sale ? Cruel ? Oscar Coop-Phane est certainement de ceux qui pensent qu'une bonne fable vaut mieux qu'un long discours. Alors il trousse en une centaine de pages une histoire inspirée des pratiques anciennes, lorsque entre le 12ème et le 18ème siècle, en Europe, les hommes jugeaient parfois des animaux. Oui. Lors de vrais procès. Puisqu’aucun d'entre nous n'était là pour y assister, l'auteur nous le raconte, avec un sens du détail et de l'observation qui rendent le procès de ce cochon captivant et inspirant.
Il faut dire que l'accusé a commis un meurtre. La victime : un nourrisson bien innocent, endormi dans son berceau, dans le jardin devant la maison. Les faits : le cochon s'est approché, a humé puis mordu les joues et l'épaule du bébé qui s'est vidé de son sang et est mort des suites de ses blessures. Résultat : le cochon est arrêté, emprisonné puis jugé. La police enquête, le peuple réclame vengeance, un avocat est commis d'office, le bourreau prépare ses instruments et affine sa mise en scène. Le lecteur, lui, assiste en cinq actes et avec un certain malaise à ce spectacle.
Car ce qui est particulièrement bien fait c'est que le cochon n'est pas nommé ainsi pendant près de la moitié du livre. Le lecteur a beau savoir dès le début qu'il s'agit d'une bête, la façon dont l'auteur dessine l'action et le personnage est suffisamment ambiguë pour intriguer et créer une curieuse sensation. Accentuée par la perfection de la langue qui s'attache à décrire avec sobriété et grand sérieux les différentes étapes, entrainant ainsi une farandole de questions. Qui est le plus barbare ? Celui qui serait une bête dénuée de raison et donc d'intention de nuire ? Ou celui qui réclame du sang pour venger le sang ?
C'est bien un miroir que nous tend cette courte fable qui interroge non sans une certaine férocité, la réalité de la nature humaine. Car ce n'est pas tant d'animal dont il est question (même si la sympathie du lecteur est tout acquise au pauvre accusé et que la façon dont il est traité renvoie à bien des questions actuelles) mais bien de l'attitude des hommes face à l'altérité et à la différence. Animales ou pas.
Troublant et instructif.
Tout d'abord je remercie la fondation Orange ainsi que les éditions Grasset de m'avoir offert l'occasion de découvrir cet ouvrage.
Ce roman est très clairement un OVNI. Le thème tourne autour de la justice, du crime jusqu'à la sanction en passant par l'identification du criminelle, la preuve, le procès... Sauf qu'ici le coupable du crime est un animal, un cochon plus précisément. Cela s'est d'ailleurs produit dans la vraie vie puisque la pratique d'intenter un procès aux animaux étaient plutôt courante durant le moyen-âge (et après d'ailleurs).
En réalité, l'auteur joue pendant un certain temps avec la nature du coupable puisque c'est seulement à la moitié du roman qu'il sera clairement évoqué le fait que le coupable est un cochon. Dans la première moitié du roman, le terme est soigneusement évité. Bon après, on s'en doute un peu compte-tenu du titre et de la quatrième de couverture. Ce n'est donc pas non plus une surprise.
Ce (très) court roman est découpé en quatre parties et comporte une petite variante dans le style d'écriture puisque la deuxième partie, consacrée au procès, est écrite à la manière d'une pièce de théâtre.
J'ai, pour ma part, apprécié cette lecture pour plusieurs raisons. Tout d'abord j'ai clairement accroché au style d'écriture de l'auteur. C'est fluide, ça se lit très bien, on ne trouve pas ici de lourdeurs ou longueurs excessives. Le deuxième élément intéressant est bien sûr l'originalité du thème abordé et la manière dont l’auteur va nous faire nous interroger sur cette situation pour le moins absurde. C'est ici pour le lecteur l'occasion de s'interroger sur cette pratique pouvant nous paraître quand même plutôt curieuse mais aussi plus largement sur la manière de rendre la justice, la manière d'exécuter la sanction... Mais cela va même un peu plus loin puisque l'auteur aborde également les conditions de vie à cette époque ainsi que les mentalités des familles mais aussi de certains métiers comme les bourreaux par exemple.
Une bien belle découverte qui mériterait presque quelques pages supplémentaires pour éviter la frustration même si on pourrait se dire que ce format très court pousse le lecteur à effectuer quelques recherches, à se poser des questions, à réfléchir ou encore à imaginer.
En conclusion, un livre petit mais riche au style d'écriture agréable qui se glisse facilement entre deux lectures et qui marque les esprits par son thème peu courant et les questions qu'il soulève.
Je ne connaissais absolument pas cette pratique de juger les animaux. Ce livre est une belle découverte, écrit comme une pièce de théâtre, le crime, le procès, l’attente, le supplice. Un récit mené de façon magistrale qui ouvre à la réflexion
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