Le jour où ça m'est arrivé est une histoire personnelle au sujet universel : une femme sur huit serait concernée par le cancer du sein, quand les sept autres sont concernées par la crainte d'être concernées un jour...
De cette malheureuse banalité, Martine Legrand tire un récit virevoltant, sans pathos ni étalage, parfois grave, souvent drôle. Elle nous emporte avec elle dans le tourbillon médical et émotionnel qui suit mauvaise nouvelle. Avec elle, on s'interroge, on s'indigne, on a peur, on rit. Avec elle, on finit par dépasser ça et reprendre pied dans la vie, là, aujourd'hui.
Il est toujours émouvant de lire un témoignage d'une victime du cancer et de voir comment on peut s'en sortir.
Texte fluide, direct, peut etre un peu trop journalistique.
Extraits:
"Le dire ou pas ?
Appelle mon compagnon, c’est un cancer, appelle ma sœur c’est un cancer ? Je ne dis pas je l’ai, je dis ce que c’est, qu’il y a quelque part, ça.
Avec les enfants, j’adoucis : c’est un cancer mais il est pris à temps tout petit se soigne très bien pas d’inquiétude.
J’entends encore : « j’ai une amie sur deux qui a ça ».
Les médias en parlent bien sûr, je pourrais lire, m’informer. Je préfère rester dans ma relative ignorance. Je ne pose pas de question à droite à gauche, m’interdis d’office de me perdre en recherches sur Internet.
Je sais juste que j’ai ça, quelque part en moi, petite pierre anguleuse de mystère".
"Nous engageons très rapidement la conversation. Elle a quelque chose de touchant et l’envie de parler, comme moi, plutôt que de se morfondre en silence. Nous échangeons sur nos petites misères, sein gauche, sein droit, sur la façon dont nous avons appris ça et dont nous avons vécu cette annonce. Elle avec beaucoup d’angoisse, d’émotion, de larmes. Elle a déjà interrogé beaucoup de monde sur ça, pris des renseignements un peu partout, googlisé notre chirurgienne commune, préparé une liste de questions : quid du test génétique ici, de la radiothérapie au cours de l’intervention, font-ils la reconstruction des seins directement en cas d’ablation".
"J’ai la concentration d’un verre de terre. Toutes les deux minutes, mon esprit s’échappe du sujet à traiter pour me poser dix mille questions : pourquoi le sein gauche ? J’ai des calcifications aussi, est ce qu’ils auraient vu autre chose ? Veulent-ils vérifier ? Pourquoi Machirurgienne ne m’a-t-elle pas avertie ?"
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