"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un grand appartement oublié de l'île Saint-Louis dont les portes et les pièces disparaissaient les unes après les autres...
Un bureau secret du ministère de l'Intérieur chargé d'explorer la banlieue parisienne pour y trouver les preuves de l'existence de Dieu... Une entreprise géante qui fait surveiller ses employés par des espions semi-invisibles... Une ville construite à partir d'oeuvres d'art franco-allemandes et menacée par l'intrusion d'un monstre appelé « le Charbonnier »...
Dans Le Haut-Lieu, le personnage principal est confronté à son propre esprit, il s’enferme psychologiquement et physiquement entre les murs d’un appartement. Dans Le gouffre aux chimères, une équipe d’agents secrets traquent l’essence même de l’art chez les citoyens.
Dans La chasse aux ombres molles, le personnel d’une entreprise d’un service particulier se doit de connaître les attentes de tous les employés, mais l’un d’eux se pose une question primordiale. Dans Supersience, Metropolis est une ville construite sur une base artistique. Il en ressort que suite à l’hitlérisme dont on n’imagine que les idées ont été poussées jusqu’à leur finalité, la ville retrouve les œuvres de ce monde parallèle qu’est le nôtre. Dans Origami, un employé en passe d’une promotion d’une société participe à un séminaire particulier. Dans La régulation de Richard Mars, un esprit supervise l’univers et collabore avec un peuple de rats, dont la correspondance avec l’homme est aisée.
Dans ce condensé de l’œuvre de Serge Lehman par ses nouvelles, on ressent une forte inspiration de H.P. Lovecraft pour les univers que l’homme crée par la seule force de son esprit, et les mondes parallèles dans lesquels pullulent des monstres abjects. Mais son écriture est bien différente. Malgré son étrangeté et l’originalité de ces nouvelles, la plume de l’auteur est fluide. La première nouvelle, qui dure une centaine de pages, sur le seul thème de l’enfermement en est le parfait exemple. Elle se lit d’une seule traite sans décrochage à la lecture, l’auteur arrivant à tenir en haleine le lecteur alors que la fin reste assez prévisible. D’ailleurs, ces nouvelles ne se lisent pas pour un dénouement déroutant mais pour la complexité des idées mises en œuvre. Mais la référence de Lovecraft n’est pas unique. Les rats reviennent souvent dans son œuvre ainsi que les références à George Orwell dans 1984. On imagine alors que certaines de ces nouvelles sont une vision probable de notre futur très lointain, une manière de créer un univers possible et effrayant.
Des nouvelles d’une grande qualité, à l’originalité marquée, la découverte de cet auteur que je ne connaissais pas fut un réel plaisir de lecture.
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