Gerard Felices de la Libraire de la rue en pente, rue Poissonnerie à Bayonne, vous présente ses coups de coeur du moment.
- On vous envoie sur le front russe ! C'est vache pour un nouveau. Je n'avais pas envie de discuter de cela avec lui.- Pouvez-vous simplement me dire où cela se trouve ? insistai-je.- C'est dans les nouveaux quartiers, juste derrière la gare d'Austerlitz. J.-C. L.Qui veut voyager loin passe un concours du ministère des Affaires étrangères. Mais le quai d'Orsay n'est pas toujours un quai d'embarquement et le narrateur se retrouve dans un obscur service, le « Bureau des pays en voie de création- Section Europe de l'Est et Sibérie »...Sans doute en partie autobiographique, ce remake moderne des Illusions perdues est savoureux et joliment troussé. Jean-Claude Perrier, Livres Hebdo.
Aah le Quai d’Orsay, ce haut lieu de l’Administration française, cette voie royale (ou républicaine) d’embarquement vers de palpitantes aventures diplomatiques, là d’où s’élance le train de la carrière des fonctionnaires férus d’exotisme et de service public !
C’est en tout cas l’idée que le narrateur se fait du ministère des Affaires étrangères, lui qui vient tout juste d’en réussir le concours d’entrée. Ambitieux, le jeune homme a passé son enfance bordelaise, solitaire et ennuyeuse à éplucher tous les magazines GEO qui lui tombaient sous la main, à rêver d’évasion et à décider que, quand il serait grand, il voyagerait, et tant qu’à faire en joignant l’utile et l’agréable, c’est-à-dire en voyageant dans le cadre professionnel.
Et donc le voilà qui monte à Paris pour prendre son poste, encombré d’un volumineux attaché-case offert par sa maman toute fière de voir son fiston entrer au service de l’Etat. Lequel objet importun vaudra à notre candide anti-héros, après quelques péripéties, d’être affecté (lire : relégué) au « bureau des pays en voie de création – section Europe de l’Est et Sibérie ». « On vous envoie sur le front russe ! C’est vache pour un nouveau ». Et de fait, les ors du prestigieux Quai d’Orsay se transforment pour le narrateur en une voie de garage planquée derrière la gare d’Austerlitz, un service-placard dans lequel la locomotive du plan de carrière ne passe pas, en dépit des vaines tentatives du narrateur pour se démarquer « brillamment ».
Burlesque et désespérant, « Le front russe » n’est pas une « bête » caricature sur le dos des fonctionnaires. C’est bien plus fin et subtil que ça, et même si le narrateur est un grand naïf gaffeur, il n’en est pas moins de bonne volonté et ambitieux. Cette satire vise davantage une certaine Administration sclérosée, et sa plus grande force, à savoir sa force d’inertie, qui parfois bride, décourage et fige les plus motivés et/ou honnêtes, ce qui est d’autant plus regrettable que l’on se prétend en charge de l’intérêt général.
Un roman cynique et jouissif qui se lit très vite et avec beaucoup de plaisir.
Un roman aussi caricatural que vrai, où l’humour – bien souvent de couleur noir ou jaune – est détonnant ! On reconnaît les écueils de l’administration, les procédures parfois inutiles, trop longues pour un évènement mineur. Au-delà d’une satire de la société, c’est aussi les déboires d’un fonctionnaire qui espérait tant et qui est en prise avec des désillusions…
Un bon moment de lecture pour ce petit roman plein d'humour.Un jeune provincial ,avide de voyages,décroche un concours de fonctionnaire au ministère des affaires étrangères qui l'amène à la capitale.Il va vite déchanter face à l'immobilisme de notre administration .A lire
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Ce roman fut ma première lecture et les trois autres romans n'ont pas réussi à le supplanter. J'ai adoré le ton humoristique et caustique employé par l'auteur, faisant de son héros gauche et introverti, un personnage attachant et qui nous attendrit de page en page. L'idée fort savoureuse de dénoncer le dysfonctionnement des administrations a le don de me faire sourire, et l'on comprend fort bien pourquoi tout fonctionne si bien dans notre tendre pays.
Enfant, le narrateur parcourait le magazine Géo en rêvant de voyages et de découvertes. C'est donc tout naturellement, qu'une fois adulte, il entre au ministère des Affaires étrangères, pensant pouvoir y concilier un tempérament un peu timoré avec son envie de découvrir le monde.
Malheureusement, la rancune d'un chef de service l'envoie sur le "front russe", sorte de placard où le ministère envoie ses éléments difficiles.
Mais notre homme ne se laisse pas abattre et il va mettre les bouchées doubles pour redorer le blason de cette section oubliée de tous et pouvoir espérer un jour la quitter...
Les aventures de ce bordelais dans l'administration parisienne sont souvent cocasses. Les fonctionnaires en prennent pour leur grade et on rit de certains fonctionnements totalement absurdes. Bien sûr, le trait est grossi volontairement mais c'est le jeu puisqu'il s'agit de faire rire. Ceci dit, ce qui aurait pû être un simple roman comique trouve à la fin une autre voie en prenant un ton doux-amer et pathétique.
Pas indispensable mais à lire pour passer un bon moment.
A pleurer de rire : les échanges de courriels entre le "Bureau des pays en voie de création_Section Europe de l'Est et Sibérie" et le "Responsable du service d'entretien" au sujet d'une demande d'intervention pour enlever la dépouille d'un pigeon. Ca prend 13 pages!
Un bon moment de lecture (on y trouve des personnages délicieusement décalés), mais surtout de réflexion. A travers le parcours dans la Fonction Publique de son héros, Lalumière traite du décalage entre nos rêves et la réalité. La sécurité de l'emploi, oui, mais, au final, est-ce comme ça que l'on peut être heureux?
Ironique mais si juste finalement dans ce voyage au pays de la Fonction Publique (dont je suis une des habitantes). Notre « héros » rêve de voyager aux quatre coins de la planète tout en sécurisant son avenir (poids de son éducation) en entrant dans la fonction publique. L’auteur nous raconte son parcours, ses réussites et ses désillusions. Pour une fois ce n’est pas juste une critique sur les incompétences, et l’inefficacité de cette administration. LALUMIERE nous emmène en voyage avec justesse et humour dans ce pays étrange dont il vaut mieux connaître les codes, mais n’est ce pas la même chose dont tout nouvel environnement. Son « héros » manque d’assurance , est assez englué dans son éducation mais ne manque pas de panache. C’est avec tristesse que je l’ai quitté devant son mur blanc.
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