À l'issue des élections présidentielle et législative, le problème de l'avenir institutionnel de l'Alsace se pose avec acuité. Les Alsaciens rejettent de plus en plus vigoureusement l'absorption de leur région par un Grand Est dans lequel, dans leur très grande majorité, ils ne se reconnaissent pas.
Le rejet est d'autant plus fort qu'il s'agit d'une réforme lancée sans concertation et sans aucune consultation des populations. Le sentiment prévaut qu'il s'agit d'un déni de démocratie, d'un coup de force d'un gouvernement aux abois, qui a une dernière fois voulu rassembler une majorité désunie sur une «grande réforme», élaborée à la hâte par la bureaucratie ministérielle.
La réaction des Alsaciens s'explique par leur frustration face à cet oukaz parisien, mais plus encore par leur attachement ancestral au pouvoir local. Contrairement à la plupart des autres régions françaises, très tôt intégrées au domaine et donc soumises à l'administration royale, elle a une très vieille tradition de «self government».
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