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Gabriel Llaubre est un flic hors du commun qui n'a pas que des problèmes avec l'éducation de son fils... Artiste durant ses semaines de repos, il est surtout « inspecteur des cadavres en partance » pour l'étranger au commissariat de Perpignan, une routine morbide à laquelle il a tenté d'échapper en se surnommant lui-même « L'Ange de la mort ». Mais son funèbre quotidien va basculer le jour où il sera confronté à deux cadavres suspects : un voyageur italien trouvé mort dans le Talgo en gare perpignanaise et un serveur de fast-food décédé trop jeune. Son enquête le mènera sur les traces du philosophe juif allemand Walter Benjamin, qui, 65 ans plus tôt, fuyant l'Allemagne nazie et harcelé par les autorités franquistes, s'est suicidé en passant la frontière à Port-Bou...
Au terme d'une étrange course-poursuite sur la Côte vermeille, cette piste fructueuse conduira « L'Ange de la mort » devant le cimetière de Port-Bou pour un dénouement apocalyptique.
Vous savez ce que l’on dit d’un café dégustation ? On dit que c’est un café équilibré, abricoté, d’un parfum subtil entre le fruité et le chocolaté. Sa légende veut qu’il soit atypique et inoubliable.
Cette définition colle parfaitement à ce court polar (126pages). Ses chapitres courts sont autant de tableaux qui défilent devant vos yeux, comme le paysage lorsque vous voyagez en train.
Qu’arrive-t-il à Gabriel en ce jour du 24 septembre 2003, pour qu’il n’effectue pas son travail de façon routinière ?
Il est un policier atypique, dans l’ombre surnommé l’Ange de la mort, cela colle plus à son patronyme qu’à une vocation irrépressible. En fait il est chargé de vérifier les cadavres en partance, ceux qui doivent voyager dans l’hexagone mais au-delà des frontières.
C’est ainsi qu’il se retrouve avec la charge d’un quinquagénaire mort d’un infarctus dans le train qui devait l’emmener à Port-Bou, Paolo Bartaldi, Italien. Il va investiguer plus loin, relever ses empreintes, lancer une recherche et fouiller ses bagages, dans lesquels il trouve un livre de Walter Benjamin. Il va aller en librairie pour trouver l’équivalent du bouquin en français.
Ce père qui élève son fils en solo et qui ne travaille qu’une semaine sur deux ; sa semaine libre il la passe dans son atelier à peindre, façon pour lui d’échapper au réel, va se trouver embarquer dans une histoire aux multiples ramifications.
Un second cadavre lui échoit. Christophe, jeune homme de père espagnol et de mère française, mais qui à sa majorité avait fait le choix de la nationalité française. Il serait décédé de façon naturelle en pleine fleur de l’âge à la suite d’un souffle au cœur.
Son père veut rapatrier le corps à Port-bou alors qu’il ne voyait plus son fils et la petite amie de ce dernier essaie de s’y opposer en faisant valoir que c’est contre les convictions de Christophe et que sa mort n’est peut-être pas aussi naturelle qu’elle le parait.
Pour Gabriel ce ne sera pas un voyage touristique cet imbroglio, qu’ont-ils tous à vouloir finir à Port-Bou.
Même Walter Benjamin a choisi Port-Bou pour mettre fin à ses jours et en plus le 26 septembre 1940.
Voilà suffisamment d’éléments perturbateurs pour que Gabriel fasse dérailler sa routine.
« Quel intérêt pouvait donc avoir le roi italien de l’explosif à dégommer le maire de Port-Bou et quelques notables ?
La présence de mon fils et de sa classe était un emmerdement supplémentaire…
La vie n’était-elle pas suffisamment sordide pour éviter de décaniller les autres humains à coups de dynamite ? … L’humain naît méchant, vit méchamment et crève avec méchanceté…belle race d’enculés meurtriers ! »
Cette intrigue est rehaussée par le récit des derniers jours de Walter Benjamin et de la disparition de son dernier manuscrit, que le lecteur découvre en suivant les petits cailloux qu’aurait semé un petit poucet littéraire.
Dans l’introduction je vous parlais du café dégustation mais en refermant de roman noir, c’est d’un expresso bien serré dont vous aurez besoin pour faire repartir votre cœur et apprécier une bonne bouffée d’oxygène.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 12 juillet 2018.
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