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Le bruit court qu'Oussama Ben Laden se cache des services secrets américains dans le pays le plus méconnu au monde : la Moldavie ! Tanase, le chef du KGB local, a bien l'intention de mettre la main dessus pour satisfaire ses ambitions. Alors quand le nom d'un certain Petrescu surgit au cours de l'enquête, il met en place la surveillance du seul Petrescu qu'il connaisse : un jeune lieutenant des services secrets.
Ignorant tout des soupçons qui pèsent sur lui, Petrescu fréquente tous les jours un restaurant tenu par des Arabes, dont un des employés se prénomme justement Oussama. Coïncidence étrange ou véritable complot visant à instaurer une république islamiste en Moldavie ?
Comble de malheur, Petrescu a pour maîtresse la belle Natalia, dont Tanase est éperdument amoureux... Entre filatures alcoolisées, rapports bidons et assassinats foireux, le pauvre Petrescu se retrouve embarqué dans un inextricable imbroglio dont les services secrets tirent les ficelles, quand ils ne se tirent pas dans les pattes...
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Je découvre un second ouvrage de Vladimir Lortchenkov, tout aussi déjanté que le premier, « Des mille et une façons de quitter la Moldavie ».
Peut-être ne le saviez-vous pas, mais Oussama vit à Chisnau, capitale de la Moldavie et fabrique des chawarmas, spécialité locale très gouttée des autochtones, voir plus, mais vous le découvrirez.
Donc, Oussama coupe les légumes dans un kiosque situé juste en face du SIS (le KGB ou la CIA moldave). Ce brave émigré se voit soupçonné d’être Ben Laden lui-même, réfugié en Moldavie pour fuir ses poursuivants.
Tanase, chef du SIS apprend, après avoir questionné un certain journaliste, qu’un de ses lieutenants, Petrescu en l’occurrence, serait de mèche avec Oussama. Ce même lieutenant est l’amant de Natalya, son ancienne maîtresse dont il est encore très épris…
Le SIS, pas du tout à la pointe du progrès, est gangrené par la corruption et, surtout, par l’alcool et la paresse. Après tout, ce n’est pas totalement de leurs fautes, ils sont sous-payés, ne sont pas entrainés… Ont gardé certains vieux réflexes du temps du KGB.
S’en suit des situations dantesques, abracadabrantesques. La farce est grosse et, cela fonctionne à plein. C’est « Hénorme », cela fonctionne. Derrière la farce, il y a une critique de la vie politique moldave et une écriture terriblement affûtée et efficace.
Merci Yves pour ce grandguignolesque, mais pas que, moment de lecture.
N’hésitez pas, un petit voyage en Moldavie sera très bénéfique pour vos zygomatiques.
Si vous ne connaissez pas encore Vladimir Lortchenkov, c'est un tort, vous n'êtes pas encore tombés sous le charme totalement déjanté de Des mille et une façons de quitter la Moldavie. Déjanté de nouveau, totalement décalé, fou, barré, barjot, cinglé, ce roman est l'œuvre d'un mec qui ne peut être lui-même que totalement dévasté. Je n'aimerais pas être dans sa tête... encore que si, à l'occasion, ça doit être un grand moment de délire...
Mais revenons à ce roman qui part dans tous les sens pour le plus grand bonheur des lecteurs. Il faut dire que les services secrets moldaves sont mal partis avec une telle bande de bras cassés. Ils ne sont pas formés, ont, pour les plus anciens les réflexes du KGB. Ils sont sous-payés, alcooliques, fainéants et lorgnent avec envie sur la place de leur supérieur hiérarchique qui, s'il disparaissait inopinément, la leur laisserait. Tout n'est que complot et complot dans le complot, bidouillages, rapports bidons, implications d'autrui si elle sert son propre avancement, ... Seul Petrescu, flic, pas espion, paraît honnête et travailleur.
Le ton du bouquin est à l'humour, l'ironie, la moquerie, la raillerie. C'est très drôle, j'ai ri souvent, Vladimir Lortchenkov ne reculant devant rien pour un bon mot, une blague. Dans le même temps, il assène quelque vacherie, toujours avec légèreté :
"Mais si tu as besoin de justice, va faire ton stage au comité des Droits de l'homme.
- Il y en a un chez nous ?
- Naturellement. Les Américains en ont ouvert un, il y a deux ans.Et juste après, ils ont fermé le bureau de la CIA en Moldavie.
- Comment ça se fait ?
- Ben, pourquoi ils auraient gardé deux organisations identiques dans un même pays ?" (p.126/127)
La farce est grosse et c'est cette grosseur qui la rend irrésistible. Vladimir Lortchenkov est en train, livre après livre, de dresser un portrait peu flatteur de son pays, mais finalement assez sympathique, on a plus l'impression d'être en Syldavie que dans un pays réel. Moi, franchement, si tous les Moldaves sont comme les décrit le romancier, je veux bien aller y faire un tour.
Question, objet, le livre est de qualité de la couverture à l'intérieur, ainsi les toutes jeunes éditions Agullo m'ont déjà habitué. La traduction n'a pas dû être aisée, mais je soupçonne Raphaëlle Pache d'avoir pas mal ri dans son travail, certains livres semblent plus agréables à traduire que d'autres.
Excellent, excellent...
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