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L'association Sherpa et son président William Bourdon se sont fait une grande notoriété avec le dossier dit des Biens mal acquis. L'homme y traine devant la justice française trois dirigeants de pays d'Afrique centrale et leurs familles, le Congo, le Gabon et la Guinée Equatoriale, pour ce qu'il considère comme la spoliation du peuple de ses richesses.
Cette façon d'infantiliser l'Afrique en se dressant comme le justicier des intérêts de ses nations, agace. On se demande pourquoi l'on ne peut pas se permettre sur le Golfe Persique, ce que l'on entreprend sur le Golfe de Guinée. On fait un parallèle avec la Cour Pénale Internationale (CPI) dont on a l'impression qu'elle n'a été créée que pour s'occuper des Africains, pour des raisons pas toujours de justice. On repense aussi à la croisade de l'Arche de Zoé au Tchad, qui a fait couler beaucoup d'encre en son temps. Puis un jour, l'on se rend compte que les chevaliers blancs ne sont pas aussi intègres que cela et qu'ils obéissent à des motivations moins louables.
En 2013, l'association Sherpa pond un rapport incendiaire sur la Mauritanie. Il se trouve - pur hasard ! On peut s'interroger - que la même année, son président, l'avocat parisien William Bourdon a été choisi par Mohamed Ould Bouamatou, un richissime homme d'affaires mauritanien aux méthodes très controversé, soupçonné de trafics en tout genre, pour le défendre dans une affaire qui l'oppose au fisc de son pays. L'on sait aussi que cet homme voue une haine inqualifiable à Mohamed Ould Abdel Aziz, le président de Mauritanie dont il a juré la perte.
En 2017, un nouveau rapport est publié par Sherpa : La corruption en Mauritanie, un gigantesque système d'évaporation. C'est à peine du réchauffé de celui de 2013, truffé d'erreurs, de mensonges, de calomnies. La malveillance y est manifeste. L'on demande purement et simplement aux bailleurs de fonds internationaux de se détourner de la Mauritanie qui ferait un mauvais usage des financements qui lui sont accordés. Seulement, à la même période, tous les indicateurs sont favorables à ce pays autant dans sa gestion économique que sociale et pour sa lutte contre le terrorisme. Comment expliquer cette contradiction entre la vision de Sherpa et celle de tous les autres observateurs ?
Ce livre est une plongée dans un univers assez glauque où l'on se rend compte que les bonnes intentions que l'on affiche pour justifier son intervention en Afrique peuvent cacher des motivations peu avouables. William Bourdon apparaît alors comme un piètre sherpa qui s'est fait piéger par un renard du désert.
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